Défenseure des ODD, la Reine des Belges effectue une visite virtuelle au Libéria depuis le siège de l'ONU à Bruxelles
Jeudi 23 septembre, Sa Majesté la Reine Mathilde de Belgique s’est rendue à la Maison des Nations Unies, à Bruxelles, la capitale belge, siège de plusieurs agences, fonds et programmes des Nations Unies et a effectué une visite virtuelle dans les bureaux de l’ONU au Libéria.
Sa Majesté s’est entretenue avec les représentant(e)s d’entités de l'ONU à Bruxelles des principales priorités de l'ONU et en particulier de la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD). Il s'agit de la première visite de Sa Majesté à la Maison des Nations Unies et de sa toute première visite virtuelle dans les bureaux de l’ONU sur le terrain.
Engagée dans la défense des ODD
Récemment, Sa Majesté a été à nouveau nommée par le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, comme Défenseure des ODD, une fonction qu’elle assume depuis 2016 et dans le cadre de laquelle elle s’intéresse tout particulièrement à la question de la santé mentale. Elle a planifié sa visite de sorte qu'elle coïncide avec la 76ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui se tient actuellement à New York et a abordé, avec les chef(fe)s des organismes de l’ONU basés à Bruxelles, des questions qui sont à l'ordre du jour de l’Assemblée générale.
"Nous voulons remercier Sa Majesté la Reine pour l’appui exceptionnel qu’elle apporte à la réalisation ODD, qui sont essentiels pour protéger nos populations et notre planète et bâtir un avenir plus juste et plus vert", a déclaré Camilla Brückner, la Directrice du bureau de l'ONU/du PNUD à Bruxelles à l'occasion de la visite de Sa Majesté. "Son rôle de défenseure des ODD est plus important que jamais. À moins de dix ans de l'échéance de 2030 et à l’heure où la crise de la COVID-19 aggrave les inégalités, la réalisation des ODD se révèle être la priorité absolue de notre époque", a-t-elle ajouté.
Le Libéria, 11 ans après une première visite sur le terrain
Sa Majesté a également effectué une visite virtuelle au Bureau de l'ONU à Monrovia, au Libéria, afin de se faire une idée du travail accompli par l'ONU sur le terrain. En 2010, elle s'était rendue au Libéria en sa qualité de Représentante spéciale de l'UNICEF et de l'ONUSIDA.
"C'est un honneur pour l'équipe de pays des Nations Unies au Libéria d’accueillir Sa Majesté la Reine des Belges au Libéria, 11 ans après sa première visite", a déclaré le Coordonnateur résident des Nations Unies au Libéria, Niels Scott. "C'est une excellente occasion pour elle de voir ce qui a changé, quelles difficultés persistent et comment nous travaillons ensemble pour les surmonter. En mettant l'accent sur la jeunesse, nous aimerions transmettre un message qui, au-delà des défis qui se posent, soit porteur d'espoir pour l'avenir."
"Mon rêve est de pouvoir aller à l'école"
La population du Libéria est l’une des plus jeunes au monde : environ 63% des habitants du pays ont moins de 25 ans. La jeunesse libérienne représente l'espoir du relèvement du pays après la guerre civile qui y a sévi. Néanmoins, beaucoup de personnes subissent encore aujourd’hui les effets à long terme de cette guerre.
Le Libéria enregistre un taux de grossesse élevé chez les adolescentes. Selon l'UNICEF, une fille âgée entre 10 et 19 ans sur trois tombe enceinte. Au cours de sa visite virtuelle dans le pays, Sa Majesté a appris qu’une femme était devenue grand-mère à l'âge de 26 ans, une histoire qui montre que des progrès sont nécessaires.
"Avoir un enfant à un très jeune âge au Libéria n'est pas une chose facile. C'est une expérience douloureuse parce que cela vous oblige à abandonner l'école (...) et vous empêche d'atteindre vos objectifs", a expliqué, depuis le Bureau de l’ONU au Libéria, Grace Barnard, une mère de 18 ans vivant dans le comté de Montserrado. "J'espère qu'après avoir obtenu mon diplôme, je trouverai un emploi et pourrai subvenir aux besoins de mon enfant et de moi-même."
Les problèmes de santé mentale sont un des autres problèmes majeurs auxquels est confronté le pays, puisqu’on estime qu'un/e Libérien/ne sur cinq connaît des problèmes de santé mentale légers ou modérés.
"Mes problèmes de santé mentale ont commencé lorsque je vivais en Guinée en tant que réfugié. Ils ont eu un impact considérable sur ma vie", a confié Benjamin Ballah, qui vit lui aussi dans le comté de Montserrado et que des problèmes de santé mentale ont empêché d’aller jusqu’au bout de ses études et d’obtenir un diplôme à l'Université du Libéria.
"Grâce aux organismes de l’ONU au Libéria, nous avons pu nous bénéficier de formations dans beaucoup de domaines. Mon rêve est de voir un jour les personnes souffrant d’un handicap psychosocial vivre avec les autres, sur un même pied d'égalité."
Le soutien de l’ONU au Libéria
Au fil des ans, l'ONU a apporté son appui au gouvernement et au peuple du Libéria. Elle a aidé à réduire le nombre de grossesses chez les adolescentes, à faire baisser la consommation de substances psychoactives chez les jeunes, à autonomiser les adolescent(e)s et à assurer l'inclusion sociale des personnes souffrant de problèmes de santé mentale.
Grâce au soutien conjoint apporté par les différentes entités de l'ONU, le Libéria a pu réduire les taux de mortalité maternelle et de grossesse chez les adolescentes, autonomiser les jeunes défavorisés et donner de l'espoir aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale.
Pour Yacoub El Hillo, le Directeur régional pour l'Afrique par intérim du Bureau des Nations Unies pour la coordination des activités de développement, la progression des problèmes de santé mentale et la hausse du nombre de grossesses chez les adolescentes et du nombre de mariages d'enfants ne touchent pas uniquement le Libéria : ils sont présents plus largement sur le continent.
"Les causes sous-jacentes aux problèmes que connaissent les systèmes de soins de santé essentiels sont l'inégalité, le sous-financement, le relâchement des efforts et la négligence. En s'attaquant à ces problèmes fondamentaux et en renforçant les systèmes de soins de santé primaires et la couverture sanitaire universelle, les pays connaîtront une croissance plus rapide et se remettront plus vite de la pandémie de COVID-19", a-t-il déclaré lors de cette séance d’information virtuelle, en présence de la Reine des Belges.
Article publié en anglais à l'origine sur le site du Centre régional d'information des Nations Unies pour l'Europe occidentale. Traduit en français par le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD).