Façonner, ensemble, la paix au Malawi
Le 30 novembre 1981, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le troisième mardi de septembre Journée internationale de la paix. En 2001, l'Assemblée générale des Nations Unies a décidé, par un vote unanime, que cette journée serait une journée de non-violence et de cessez-le-feu. Depuis des années, le 21 septembre, la Journée internationale de la paix est célébrée dans le monde entier.
Cette année, cette commémoration a revêtu un caractère unique en ce qu’elle a démontré que l'humanité ne s'épanouit pas dans l'adversité et qu’elle est en revanche confrontée à des ennemis communs qui menacent "notre santé, notre sécurité et notre mode de vie".
La COVID-19 a précipité le monde dans le désordre et a rappelé à l'humanité que ce qui se produit dans une partie du monde peut avoir un impact sur les êtres humains dans le monde entier. La COVID-19 a déjà eu, à ce stade, de graves répercussions sociales, économiques et politiques sur l’ensemble des pays de la planète. Nous vivons là un épisode qui nous rappelle que la coopération mondiale est la voie à suivre pour lutter contre les menaces communes qui pèsent sur la paix mondiale. Voilà qui illustre parfaitement les finalités pour lesquelles l’Organisation des Nations Unies été créée.
Cette année, la Journée internationale de la paix est consacrée au maintien du dialogue et au recueil d’idées. Le monde est mobilisé pour s'unir et échanger des propositions sur la façon d'éviter d’être emporté par la marée, de soigner le monde et d'en faire un endroit meilleur, d'où le thème : "Façonner la paix ensemble". L'humanité est appelée à célébrer cette journée en faisant preuve de compassion, de bonté et d'espoir face à la COVID-19. Il s'agit de nous rassembler, en tant que peuples du monde, autour de l’idée que le virus doit servir à combattre la discrimination et la haine.
L'ONU avait d’ores et déjà décidé que 2020 serait une année où l’on écouterait les peuples du monde, notamment les Malawiens, pour apprendre de ce qu’ils ont à dire. Pour marquer son 75ème anniversaire, l’ONU a en effet lancé une "conversation mondiale" pour permettre aux gens de s’exprimer sur la manière de construire l’avenir pacifique et prospère qu’ils désirent. L'un des moyens proposés pour prendre part à cette conversation est de répondre à un sondage en ligne d'une minute mis en place dans le cadre de la campagne ONU75. Au Malawi, à ce jour, plus de 22.000 personnes ont pris part à la conversation, qui doit prendre fin le 31 décembre de cette année. Elles ont réclamé plus d'emplois, davantage d'égalité, un meilleur accès aux services de santé, un meilleur accès à une éducation de qualité, un environnement plus sain et moins de conflits.
Au Malawi, la Journée internationale de la paix a été célébrée autour du thème local "Façonner, ensemble, la paix au Malawi", à un moment où la pandémie de COVID-19 s'est déjà avérée être, à ce stade, une menace pour la coexistence pacifique. Des cas de discrimination et d'inégalité d'accès au droit à la santé ont été rapportés. La mise en œuvre des mesures de prévention contre la COVID-19 s'est révélée difficile, certaines parties de la société les ayant ouvertement défiées en affirmant qu'elles limitaient leurs droits humains et économiques.
Pour le Malawi, le dialogue et l'échange d'idées arrivent au bon moment : le pays vient de sortir d’une période d’élections et une nouvelle équipe gouvernementale a été mise en place. Il est temps à présent de privilégier la culture du dialogue à la culture de la confrontation et des divisions culturelles, religieuses et ethniques.
Nourrir le dialogue et l'échange d'idées offre un moyen de lutter contre l'impunité qui favorise les actes de violence à l’encontre des groupes vulnérables tels que les femmes ou les personnes handicapées. Cela permet également de réaliser que, en tant membres d’une société, nous devons soutenir le droit de manifester tout en nous efforçant de prévenir la violence. Le fait que la plupart des manifestations au Malawi sont non violentes est un élément encourageant.
Conformément au principe qui veut que personne ne soit laissé pour compte, le dialogue et l'échange d'idées permettent de considérer les femmes comme des agents sociaux et économiques actifs qui peuvent contribuer de manière déterminante à la résilience des communautés, à la cohésion sociale et à la coexistence pacifique.
Cette séquence de dialogue et d'échange d'idées ne pouvait pas mieux tomber pour le Malawi, qui est engagé dans le processus de création de la Commission de paix du Malawi, dont la mission sera de mettre en œuvre une politique de paix. Celle-ci s’appuiera sur un cadre pour la consolidation de la paix et une transformation des conflits qui favorise la mise en place de partenariats de travail entre le gouvernement, la société civile et les différents acteurs qui œuvrent pour une paix durable.
En cette année de célébration du 75ème anniversaire des Nations Unies, notre monde est de plus en plus connecté, tant et si bien que « la faiblesse de l'un est la faiblesse de tous et [que] la force de l'un devient indirectement la force de tous », comme l'a déclaré feu le secrétaire général Dag Hammarskjöld.
Nourrir la culture de la paix au Malawi aura, sans aucun doute, un effet positif sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). L'engagement du Malawi en faveur de la paix a également le potentiel de contribuer de manière positive à ce que la région et la communauté mondiale relèvent les défis qui se présentent à nous tous et construisent, dans l’unité, un monde plus pacifique, plus juste et plus durable.
Produit par l’ONU au Malawi. Cet article a été publié à l’origine sur le site web de l’ONU au Malawi le 21 septembre 2020. Pour en savoir plus sur l’action menée par l’ONU au Malawi, consultez le site https://malawi.un.org/.