Des propos "totalement absurdes"...
Une grande partie du discours que l’on entend à propos des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) est en réalité ... TOTALEMENT ABSURDE.
De nombreuses idées reçues ou stéréotypes négatifs entourent les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes. Certaines personnes pensent, par exemple, qu’être LGBTI est une maladie, que ce n'est pas naturel et que cela nuit aux familles et aux enfants. D’autres prétendent que les personnes LGBTI réclament des privilèges spéciaux, ou bien qu'elles veulent imposer leurs croyances à la société. Ces affirmations ne sauraient être plus éloignées de la vérité et, pourtant, elles conduisent beaucoup de gens à commettre des actes violents et discriminatoires à l'égard des personnes LGBTI.
MARCO
"C’est totalement absurde de dire qu’être transgenre est contre nature. Nous ne sommes ni malades ni bizarres. Qu'y a-t-il de mal à ce qu'une personne se batte pour être ce qu'elle désire être ? "
Marco est un psychologue social et un artiste. Il est âgé de 38 ans. Marco est né femme, mais il se sent homme et vit comme un homme. Il est ce qu’on appelle un homme transgenre. Est-ce contre nature ? Non. À l'école, Marco a subi des violences et des moqueries de la part de ses camarades de classe. Des expériences comme celles qu’a vécues Marco expliquent pourquoi 56 % des personnes transgenres ont peur d'exprimer leur véritable identité de genre.
On entend par identité de genre l'expérience intime qu'une personne a de son propre genre. Les personnes transgenres ont une identité de genre différente de leur sexe de naissance. Comme l'indique l'Organisation mondiale de la santé, il n'y a rien de mal à être transgenre. C’est simplement une expression de la grande diversité de la nature humaine et c’est une réalité qui ne doit pas être traitée comme un trouble.
À 24 ans, Marco a décidé d'adapter son apparence physique à la façon dont il se sentait intérieurement et voulait être perçu. Sa famille le soutient. Sa jeune sœur est sa meilleure amie et sa confidente. Marco a réussi à changer son nom sur sa carte d'identité, mais pas à faire modifier son genre.
MANOLO
"C'est totalement absurde de dire qu'il y a des choses plus importantes sur lesquelles il faut légiférer. Qu'est-ce qui serait plus important que de protéger tout le monde de la même manière ?"
Manolo est biologiste. Il s'est spécialisé dans les questions de santé, de genre et de politiques publiques. Il a 65 ans et partage sa vie avec Martín, son compagnon, depuis 25 ans. Un jour, Manolo a eu un accident. Martín l'a emmené à l'hôpital, mais il n'a pas pu entrer avec lui dans la salle des urgences, ni donner d’autorisation pour l’intervention que devait subir Manolo. Pourquoi ? Parce que pour les autorités hospitalières, Manolo et Martín n'étaient que des "amis". Alors, il fallait qu’un parent se prononce sur l'état de santé du blessé. Heureusement, bien qu’un temps précieux ait été perdu, Manolo a réussi à s’en sortir.
Comme Manolo, des milliers de personnes LGBTI sont traitées de manière discriminatoire lorsqu’elles veulent faire valoir leur droit à travailler, à avoir un logement, à faire des études, ou à se soigner. Sur toutes ces questions, les processus législatifs sont souvent bloqués parce que ceux qui s’opposent à l'égalité prétendent qu'il y a des choses plus importantes à régler en priorité.
Les États, quel que soit le régime politique du pays, son système économique, religieux, ou culturel, ont l'obligation légale de promouvoir et de protéger les droits de l'homme de toutes les personnes, sans distinction. Manolo et Martín sont toujours ensemble et heureux. Ils ont une maison, deux animaux domestiques et de nombreux projets pour l'avenir.
UNE FAMILLE DE FEMMES
"C'est totalement absurde de dire que nous ne sommes pas une famille. Avoir le même sang qui coule dans vos veines, c’est une chose, mais c'est l'amour qui fait que vous êtes une famille. Nous nous aimons et nous soutenons les unes les autres comme dans n'importe quelle famille."
Notre compréhension du concept de famille, comme de beaucoup d’autres concepts, a beaucoup changé au cours des dernières décennies. Il existe de nombreux types de familles différents. Le point commun entre ces familles est qu'elles apportent à leurs membres amour, force, soutien et protection. Faire reconnaître sa famille par l'État, qui que l’on soit et qui que l’on aime, est aussi un droit humain.
CECILIA ET CARLOS
"C’est totalement absurde de dire que le fait d'avoir une personne homosexuelle dans sa famille est une tragédie. Nous sommes les meilleurs amis du monde et nous profitons de la vie ensemble !"
"Maman, je suis gay." C'est une phrase que des milliers de jeunes hommes ont prononcée avec appréhension, ne sachant pas comment leurs parents allaient réagir. Beaucoup d'autres ont décidé de ne pas révéler leur orientation sexuelle.
"Et quel est le problème ? " - a répondu Cecilia quand son fils Carlos lui a révélé son homosexualité. Depuis ce moment-là, Carlos ne vit plus dans la crainte. Il est traducteur d'anglais et militant. Il passe beaucoup de bons moments avec son petit frère.
Cecilia est psychologue. Elle comprend que beaucoup de mères ne sachent pas comment accepter l'homosexualité de leurs enfants. C'est pourquoi elle a créé le "Groupe de soutien aux mères d'enfants homosexuels". Ce groupe a aidé des dizaines de familles à comprendre qu'avoir un enfant LGBTI n'est ni mauvais ni contre nature. Tout le monde devrait pouvoir se sentir accepté et en sécurité dans sa famille.
SUSEL
"C'est totalement absurde de dire que nous demandons à avoir des droits spéciaux ! Les personnes LGBTI ont les mêmes droits que tout le monde. Ce que nous demandons, c’est l'égalité de traitement devant la loi."
Susel est avocate. Elle est âgée de 56 ans. Gracia, sa compagne depuis 2005, est elle aussi avocate. Toutes deux sont des professionnelles accomplies. Comme tout couple qui s'aime, elles ont décidé de se marier. Elles l’ont fait aux Etats-Unis, en 2016.
ALEJANDRO
"C’est totalement absurde de dire que nous imposons notre style de vie. Nous voulons vivre notre relation ouvertement. Sans perdre nos emplois à cause de cela."
Alejandro est ingénieur civil et professeur d’université. Camilo est architecte et historien de l'art. Les deux hommes se sont rencontrés il y a plus de 30 ans dans les rues de Lima. Ce jour-là, ils ont entamé leur histoire, une histoire pleine d’obstacles, mais aussi de belles expériences. Une de leurs expériences les plus passionnantes a été leur mariage au Mexique, qu’ils vont essayer de faire reconnaître légalement au Pérou, comme le ferait n'importe quel autre couple.
Mais ils savent qu’ils vont devoir se battre. En tant que militants pour l'égalité LGBTI, ils appartiennent à une association qui, à travers l'art, la musique, la culture et le dialogue, tente de transformer la société en une société plus inclusive, plus respectueuse et moins violente.
Malgré un combat de plusieurs décennies, il existe encore de nombreux endroits où les couples de même sexe courent un danger. Pour Camilo, par exemple, présenter Alejandro à ses collègues comme étant son mari, ou se montrer en public avec lui, signifierait perdre son emploi. Alejandro et Camilo ne demandent pas à bénéficier de droits spéciaux, mais simplement des mêmes droits que tout le monde.
L’ACTION DE L’ONU AU PÉROU DANS LE DOMAINE DES DROITS DE L'HOMME
Les agences, fonds et programmes du système des Nations Unies au Pérou travaillent ensemble sur la question des droits de l'homme. Le gouvernement péruvien collabore avec l'équipe de l'ONU pour mettre en œuvre le Plan national des droits de l'homme.
L'UNESCO et l'OIT travaillent avec le secteur privé pour promouvoir la diversité et la non-discrimination à l’égard de la communauté LGBTI sur le lieu de travail. L'ONUSIDA, en collaboration avec des organisations de la société civile et le ministère de la santé, soutient la mise en œuvre de politiques publiques de santé, notamment en faveur des groupes LGTBI et des personnes vivant avec le VIH.
LIBRES ET ÉGAUX
La campagne Free & Equal (en français : "Libres et égaux") de l'ONU vise à renforcer l'égalité et à lutter contre la discrimination à l'égard des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) partout dans le monde.
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits". Cette affirmation de la Déclaration universelle des droits de l'homme est la pierre angulaire du droit international des droits de l'homme et est au cœur de la mission des Nations Unies.
En d'autres termes, les droits de l'homme s'appliquent à tous, sans exception : au même titre que les autres, les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) ont le droit d’être protégées et respectées et de faire valoir leurs droits fondamentaux.
Essai photographique publié à l'origine sur https://onuperu.exposure.co/pure-nonsensenbsp, accompagné d’autres superbes photos. Une version espagnole est également disponible ici.
Article produit par l’ONU au Pérou. Traduit en français par le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD).