Le pouvoir intégrateur du sport: Au Costa Rica, les enfants de migrants se sentent à nouveau chez eux en apprenant à jouer au football
La plupart des gens trouvent difficile de se faire des amis et de trouver leur place dans une ville d’adoption. Mais c'est encore plus difficile pour celles et ceux qui s’installent dans un pays qu’ils ne connaissent pas.
Il y a quatre ans, comme environ 40.000 migrants vénézuéliens, Juan Diego et sa famille ont fui la crise socio-économique dans leur pays natal pour s'installer au Costa Rica.
Une fois arrivé dans son nouveau pays, Juan Diego était impatient de se faire des amis. Il s'est également révélé être un enfant intelligent et doté d’un bon esprit d'équipe.
"Je savais que c'était ce qu'il y avait de mieux pour ma famille et moi-même", dit-il à propos de l’installation de sa famille au Costa Rica. "Je savais qu'à un moment donné, je ne me sentirais plus seul et que j'aurais des amis".
Inscrit à l'école de football Saprissa Values, fondée dans le cadre d’un projet de la Fondation Saprissa et de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Juan Diego a pu réaliser son souhait. Avec des dizaines d'autres jeunes, il a appris à jouer au football, à dribbler, à faire des passes, mais aussi - et c’est plus important encore - à développer des compétences relationnelles qui l’ont aidé à se sentir chez lui.
L'école donne des cours à des enfants costariciens et à des enfants de migrants. Les élèves sont répartis selon trois groupes d'âge et les cours sont gratuits.
"Nous voulions que Juan Diego apprenne des valeurs en plus de celles que nous lui inculquons à la maison", explique Alberto, le père de Juan Diego. "Grâce au football, il a acquis des aptitudes en matière de relations sociales et a développé ses qualités de meneur, ce qu'il n'aurait pas pu faire autrement, je pense."
Juan Diego rêve de devenir le prochain Keylor Navas, un footballeur costaricien qui joue au PSG français et qui évoluait avant cela au Real Madrid espagnol.
"Le Costa Rica accueille aujourd'hui près de 40.000 migrants vénézuéliens", indique Allegra Baiocchi, la Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Costa Rica. "Il y a de nombreux autres exemples de la croissance des flux migratoires dans le monde ".
Allegra Baiocchi s’appuie notamment sur un rapport de l'UNICEF publié en août dernier qui montre que les enfants de moins de 18 ans sont plus nombreux que jamais à se déplacer et que 35,5 millions de personnes vivaient en dehors de leur pays de naissance en 2020. Ce chiffre inclut les réfugiés, les demandeurs d'asile et toutes les autres catégories de migrants internationaux.
"Les enfants de migrants sont particulièrement vulnérables. Ils le sont dans leur pays d'origine, durant leur parcours migratoire et aussi une fois arrivés dans le pays de destination", poursuit Mme Baiocchi. Le rapport de l'UNICEF montre d’ailleurs comment ces vulnérabilités diffèrent selon le sexe. "Le sport est un excellent moyen pour les enfants de prendre confiance en eux, de se faire des amis et d'apprendre à travailler en équipe. Nous avons plus que jamais besoin de cela aujourd'hui."
D'après un article publié à l’origine en espagnol par l'équipe de pays des Nations Unies au Costa Rica et ONU Info. Écrit par Danilo Mora Díaz, Responsable de la communication de l'ONU au Costa Rica et Allen Ulloa, Responsable de la communication à l'OIM, au Costa Rica, avec l’appui éditorial de Paul VanDeCarr et de Carolina Lorenzo, du Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD). Traduction française réalisée par le BCAD. Pour en savoir plus sur l’action menée par l’ONU au Costa Rica, consultez le site CostaRica.UN.org.
Pour connaître les résultats de nos activités dans ce domaine et dans d'autres, consultez le dernier rapport en date de la Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable sur le BCAD.