La République démocratique populaire lao se prépare à affronter un pic de paludisme en pleine pandémie de COVID-19
En avril, la République démocratique populaire lao a célébré Pi Mai, c’est-à-dire la nouvelle année. Pi Mai marque la fin de la saison sèche et le début de la saison des pluies, qui vient gorger d’eau les terres cultivées. Ces pluies sont vitales dans un pays comme celui-ci, où l'économie repose en grande partie sur l'agriculture.
Mais la saison des pluies, qui dure jusqu'en octobre, s'accompagne malheureusement d'un pic de cas de paludisme et de dengue. Pour se préparer à affronter cette menace, une cargaison massive de kits de diagnostic du paludisme est en route pour le pays.
"Si nous ne disposons pas de suffisamment de kits de diagnostic du paludisme, nous ne pouvons pas offrir un dépistage précoce à tous ceux qui en ont besoin. Cela met des vies en danger et peut repousser de plusieurs années l'élimination du paludisme dans le pays", explique le Dr Rattanaxay Phetsouvanh, qui dirige le Département des maladies transmissibles au ministère de la santé. "Toute rupture de stock en matière de kits de diagnostic du paludisme présente un risque majeur".
Les kits de diagnostic du paludisme et les traitements utilisés contre cette maladie ont une courte durée de vie. Le pays doit donc se réapprovisionner régulièrement en kits et en médicaments, notamment avant la saison des pluies, c’est-à-dire avant que ne se déclare la majorité des cas de paludisme. Durant des années, les livraisons vers la République démocratique populaire lao ont été effectuées sans problème par le ministère laotien de la santé, avec l’appui du Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS), du Fonds mondial et des partenaires locaux du secteur de la santé.
Il semblait que la dernière livraison de kits de diagnostic allait se dérouler sans problème.
Mais ce ne fut pas le cas.
Quand deux maladies menacent en même temps
Au moins d’avril, la COVID-19 a elle aussi frappé le pays. À ce jour, la République démocratique populaire lao a enregistré une poignée de cas et zéro décès. Toutefois, elle est entourée de pays où les taux de COVID-19 sont plus élevés. Dans le cadre des efforts déployés pour contenir la pandémie, les vols commerciaux à destination et en provenance de la République démocratique populaire lao ont été suspendus et les voyages internationaux restent limités en Asie du Sud-Est.
En raison de ces restrictions, la dernière livraison de kits de diagnostic du paludisme est restée bloquée en Corée du Sud. Les perspectives étaient sombres pour la République démocratique populaire lao et les autorités nationales s'inquiétaient d'une recrudescence des cas de paludisme.
Le maintien de l'accès à des services de santé essentiels est vital dans les pays en développement comme la République démocratique populaire lao, car un déficit d’accès aux services de base et aux moyens de prévention peut engendrer un accroissement rapide du risque épidémique, du nombre de décès et du coût des programmes de santé, comme ce fut le cas en 2014, lorsque le pays a connu un pic de 50.000 cas de paludisme.
"Nous devons éviter que le système de santé d'un petit pays en développement comme la République démocratique populaire lao ne soit submergé", a déclaré le Dr Mark Jacobs, Représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en République démocratique populaire lao. "Même si nous devons répondre à la COVID-19, nous devons aussi réserver des moyens pour gérer d'autres maladies. Le paludisme en est un bon exemple. Il est indispensable que nous continuions à identifier et à traiter rapidement les personnes qui contractent le paludisme."
Des partenaires à pied d’œuvre
Les kits de diagnostic du paludisme étant restés bloqués en Corée du Sud, l'ONU et ses partenaires ont passé une série d'appels en urgence et ont appris qu'un vol spécial de la compagnie Lao Airlines était prévu pour la République démocratique populaire lao.
Il n’était pas question de manquer cette opportunité. Alors, l'UNOPS, l'OMS, le réseau de santé local, le gouvernement et les partenaires du secteur privé ont joint leurs efforts pour en tirer le maximum.
Après des négociations et une attente fébrile, les efforts conjoints ont fini par payer : le vol de retour de Corée du Sud a permis d’acheminer 2.500 kg de kits de diagnostic du paludisme qui ont permis de sauver des vies. Ce stock durera jusqu'à la fin de l'année et une nouvelle livraison sera alors effectuée.
"La COVID-19 représente de nouveaux obstacles pour nous tous. Certains sont importants, d'autres plus faciles à surmonter", a déclaré Sara Sekkenes, Coordonnatrice résidente des Nations Unies en République démocratique populaire lao. "La livraison de kits de diagnostic en est un exemple parmi d’autres. Nous pouvons et nous devons trouver des moyens pour faire tomber ces barrières collectivement."
Article produit par le Bureau de la coordonnatrice résidente des Nations Unies, l'UNOPS et l'OMS en République démocratique populaire lao. Traduit en français par le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD). Veuillez consulter le site Web de l'ONU en République démocratique populaire lao pour retrouver cet article dans sa version originale et pour en savoir plus sur l’action menée par l'équipe de l'ONU pour aider le pays à lutter contre la pandémie et à s’en relever.