Le Forum politique de haut niveau pour le développement durable appelle à un engagement mondial renouvelé pour sauver les ODD et remettre le monde sur la bonne voie

Après près de deux semaines de débats animés tenus en présentiel, notamment dans le cadre de plusieurs initiatives au niveau ministériel, le Forum politique de haut niveau pour le développement durable s'est conclu hier, 18 juillet, à New York, par l'adoption de la Déclaration ministérielle de 2022.
Cette année, le forum s’est tenu en présentiel pour la première fois depuis 2019, offrant à la communauté internationale une occasion unique de se réunir et de faire le point sur les progrès accomplis dans la réalisation des 17 objectifs de développement durable (ODD) et du Programme 2030. Compte tenu des impacts persistants de la pandémie de COVID-19, le forum s'est tenu sous le thème général "Reconstruire sur de meilleures bases après la COVID-19 tout en mettant pleinement en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030".
Tout au long des deux semaines qu'a duré le forum, l'accent a été mis sur la nécessité d’opérer un "changement de cap" urgent pour aider le monde à se remettre sur la voie de la réalisation des ODD. S'exprimant à l’ouverture de la réunion ministérielle de trois jours organisée dans le cadre du débat de haut niveau du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), qui s'est tenue du 13 au 15 juillet, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé la communauté internationale à agir collectivement avec "ambition, détermination et solidarité pour sauver les ODD avant qu'il ne soit trop tard".
Le Secrétaire général des Nations Unies a souligné au début de la réunion que ce n'est pas une, mais de multiples crises qui ont fait reculer les progrès réalisés en matière d’ODD à l’échelle mondiale.
"Le monde est confronté à une succession de crises en cascade qui provoquent de grandes souffrances aujourd'hui et portent en elles les germes des inégalités dangereuses, de l’instabilité et du chaos climatique de demain. Les répercussions de l'invasion de l'Ukraine par la Russie se sont abattues sur le monde dans un contexte de relèvement post-pandémie de COVID-19 fragile et inégal, et alors que la crise climatique s'accélère."
Enrayer les effets négatifs de la pandémie de COVID-19 tout en s'attaquant aux répercussions de la guerre en Ukraine sur l'alimentation, l'énergie et la sécurité et en stoppant l'accélération du changement climatique est un "défi de taille", a reconnu le Président du Conseil économique et social Collen Vixen Kelapile, lors de la clôture de la réunion ministérielle de haut niveau, le 15 juillet.
Le Président du Conseil économique et social a également indiqué que malgré leur complexité, ces défis offrent l’opportunité de se recentrer sur l’essentiel, de renouveler l'engagement collectif en faveur d’une action multilatérale et de faire valoir la nécessité de rompre avec le statu quo.
"Nous savons déjà quels sont les défis à relever et les solutions à apporter. Nous disposons également des outils et des moyens, à condition que nous les partagions de manière équitable. Ces défis peuvent être relevés avec succès par la pleine mise en œuvre de notre plan et de notre feuille de route - le Programme 2030 - dans l’optique des 5P, à savoir les peuples, la planète, la prospérité, la paix et les partenariats."

La Déclaration ministérielle, qui a été adoptée par consensus le 15 juillet, reconnaît l'engagement pris par l'ONU et ses États membres à mettre en œuvre cette feuille de route pour un relèvement inclusif et durable.
Cette réponse, telle que présentée dans une version préliminaire de la Déclaration ministérielle, appelle à prendre une série d'actions collectives ambitieuses et diverses. Il s’agit notamment de bâtir un système de santé mondial plus robuste et plus résilient, de mettre en œuvre une nouvelle réforme du système financier international et de la dette, d’accroître les investissements dans l'éducation, de renouveler les engagements en faveur de l'égalité des sexes, de renforcer la collaboration avec les parties prenantes au niveau local et d'accélérer les progrès vers la vaccination universelle à partir de l’expérience acquise avec la pandémie de COVID-19.
Bien que l’ambition qu’elle porte soit de portée mondiale, cette feuille de route pour la concrétisation du Programme 2030 est, pour l’essentiel, mise en œuvre sur le terrain, avec un impact sur la vie des populations au service desquelles œuvre le système des Nations Unies. Au cours de la deuxième semaine du forum, quarante-quatre pays ont présenté leur Examen national volontaire. Cet examen fait état des progrès que les pays ont accomplis dans la réalisation des ODD et examine les répercussions des crises et des chocs qui ont jalonné l’année, une année une nouvelle fois difficile. Plusieurs pays, dont l'Érythrée, la Dominique et la Grenade, ont participé pour la première fois à un Examen national volontaire, décrivant de manière frappante la manière dont, malgré des défis sans précédent, ils continuent à œuvrer pour la concrétisation du Programme 2030 et des 17 objectifs y relatifs.
Un certain nombre de manifestations parallèles ont également eu lieu tout au long du forum, mettant en évidence l’action collective des équipes de pays des Nations Unies en matière d’appui aux gouvernements dans la conduite des Examens nationaux volontaires. Les coordonnatrices et coordonnateurs résidents des Nations Unies au Botswana, en Côte d'Ivoire, en Jamaïque et au Kazakhstan, entre autres, ont ensuite participé à un événement parallèle intitulé "VNR Labs" ("Laboratoires des Examens nationaux volontaires", en français), au cours duquel ils/elles ont détaillé la nature de l'expertise technique et thématique que leurs équipes de pays respectives ont apportée aux gouvernements des pays hôtes dans le cadre de la préparation des examens nationaux.

Alors que l’édition 2022 du Forum politique de haut niveau pour le développement durable s'achève, le système des Nations Unies et ses États membres doivent maintenant centrer leurs efforts sur la réalisation des promesses et des engagements énoncés dans la Déclaration ministérielle adoptée.
Dans un peu plus d'un an, le Secrétaire général des Nations Unies convoquera le Sommet 2023 sur les ODD. À cette date-là, le monde sera arrivé à mi-chemin entre l’année où il a adopté le Programme 2030 et l’échéance qu’il s’est fixée pour le concrétiser.
S’exprimant lors de la réunion ministérielle du 15 juillet, le Secrétaire général a rappelé à la communauté internationale que les solutions pour réaliser ce changement transformateur sont à portée de main.
"Nous disposons des connaissances, des données scientifiques et des outils technologiques, ainsi que des ressources financières nécessaires pour inverser les trajectoires qui nous ont fait dévier de notre chemin."
"Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour changer de cap et accomplir des progrès solides avant cette échéance."
Ce reportage a été réalisé à l’origine en anglais par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des activités de développement (BCAD). Traduction française réalisée par le BCAD.
Pour en savoir plus sur les résultats de notre action, consultez le Rapport 2022 de la Présidente du GNUDD sur le BCAD.














