L’emploi des jeunes en Algérie : moteur de développement, outil d’émancipation et facteur d’égalité

En Algérie, selon l’Office national des statistiques, en 2020, 37% de la population est âgée de moins de 15 ans et près des deux tiers de moins de 30 ans.
Cette jeunesse est entreprenante, bouillonnante d’idées, ambitieuse et pleine d’espérances. Elle constitue un atout majeur pour le pays et a le potentiel de conduire sa transition socioéconomique vers un modèle de développement conforme aux objectifs de développement durable (ODD) portés par le Programme 2030.
À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, célébrée ce 12 août, nous vous faisons découvrir comment l’OIT, l’UNICEF, le PNUD et l’UNESCO, en collaboration avec plusieurs partenaires et bailleurs de fonds, déploient leurs forces dans la bataille de l’intégration économique des jeunes algériens et de leur implication dans la promotion d’une économie sociale et solidaire et d’une culture de la paix et du vivre-ensemble.
Faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés
En Algérie, le chômage des diplômés de l'enseignement supérieur s’expliquent par deux raisons principales : une inadéquation entre les formations universitaires et leurs débouchés professionnels et des relations entre universités et entreprises qui gagneraient à être développées.
À travers le projet "Tawdif" ("recrutement"), l’OIT a travaillé à faciliter l'insertion professionnelle de jeunes diplômés hautement qualifiés issus des "wilayas" ("gouvernorats") de Tlemcen, Bejaia, Biskra, Mostaganem, Alger, Guelma et Constantine
Grâce à ce projet, des centaines d'entre eux ont appris à se servir de dispositifs innovants de recherche d’emploi ("Clubs de recherche d’emploi"), acquis des compétences entrepreneuriales (leadership, gestion du changement, etc.) et développé leurs qualités relationnelles (communication, gestion d’équipe, etc.), des aptitudes très recherchées par les entreprises.

À travers ce projet, l’OIT a également mis en place des "Centres de carrières" et des "Maisons de l’entreprenariat" au sein des universités participantes et appuyé les acteurs publics dans leur travail d’accompagnement des jeunes diplômés en mettant sur pied des groupes de travail appelés "Comprendre l’entreprise" et en aidant à réaliser des enquêtes auprès des entreprises pour une meilleure identification de leurs besoins en matière de recrutement.
Grâce au projet Tawdif, le CDC [Centre de carrières] a pu voir le jour. Ça a créé un pont, un lien, un maillon de communication entre l’entreprise et l’université », explique la responsable d’un centre de carrière à l’Université de Tlemcen.
L’OIT a su capitaliser sur les acquis du projet "Tawdif" lorsque celui-ci a pris fin, en 2019, en créant de nouveaux "Clubs de recherche d’emploi", en initiant des personnels ministériels à la méthodologie de l’outil "Comprendre l’entreprise" et en concourant à la mise en place d’une plateforme numérique d’orientation professionnelle pour les jeunes baptisée "Tawjih" ("orientation").
Favoriser le développement de l’entrepreneuriat chez les jeunes

Soucieuse de donner aux jeunes issus de milieux défavorisés en Algérie la chance de trouver leur place dans la société, l’UNICEF a organisé récemment dans le pays la troisième édition du concours ImaGen Ventures Youth Challenge.
Des équipes de jeunes âgés de 16 à 24 ans sont venues de toutes les régions du pays pour participer à une compétition suivie d’une formation dans le domaine de l'entrepreneuriat social. Les équipes lauréates de la phase de sélection nationale participeront bientôt à un concours international faisant intervenir 180 équipes venues de 36 pays au total.
Stimuler la créativité de ces jeunes, développer leurs compétences entrepreneuriales et les aider à monter des projets porteurs de solutions innovantes aux problèmes sociaux et environnementaux des communes dont ils sont issus, c’est ce que cherche à réaliser l’UNICEF à travers cette initiative.
Abdelhamid Akedi, 21 ans, étudiant dans un centre de formation professionnelle, a participé à la compétition nationale. Avec son équipe, il entend aider les femmes non indépendantes financièrement à le devenir :
"Notre projet leur garantit [aux femmes] un salaire et un revenu financier qui leur permettent de couvrir les besoins de leurs enfants et de leur famille grâce à la création d'un atelier d'artisanat traditionnel qui utilise des matières premières écologiques. […] Nous travaillons sur une plateforme promotionnelle qui assure la commercialisation de leurs produits artisanaux, qui sont de haute qualité, aux niveaux local, national et international" , explique Abdelhamid.
Promouvoir l’inclusion des jeunes et l’innovation sociale à travers l’économie sociale et solidaire

Parallèlement aux secteurs d’activité dits "classiques" de l’économie algérienne, un secteur tiers alternatif commence à se développer dans le pays : celui de l’économie sociale et solidaire (ESS), qui repose sur les principes de l’intérêt général, de la gestion participative et de la mixité des financements entre ressources privées et publiques.
L’ESS se développe progressivement en Algérie à la faveur d’une prise de conscience des enjeux d’une économie durable et inclusive qui mette le capital humain et l'environnement au centre des préoccupations.
Pour accompagner ce mouvement naissant et répondre à la problématique du chômage des jeunes, le PNUD a réuni une trentaine d’acteurs de l’ESS afin qu’ils travaillent ensemble à l’élaboration d’une charte nationale définissant l’ESS et son fonctionnement.
Il met parallèlement en œuvre des initiatives pilotes portées par des jeunes et des femmes dans le domaine de l’ESS. Il aide ces porteurs de projets à créer de petites entreprises à fort impact social et/ou environnemental dans les gouvernorats de Nâama, Béchar, Oran et Khenchela, leur dispense des formations intensives et accorde à certains d’entre eux un financement pour le lancement de leur activité.
Le PNUD a par ailleurs organisé un cycle de formations à l’intention des personnels des agences gouvernementales chargées de la gestion de fonds de crédit et de micro-crédit pour les aider à accompagner plus efficacement les porteurs de projets relevant de l’ESS.
Autonomiser les jeunes par l'inclusion sociale et la promotion d’une culture de la paix
Donner aux jeunes les moyens de devenir autonomes sur le plan professionnel est primordial, mais il est tout aussi important de les aider à devenir des citoyens éclairés, capables de comprendre le monde qui les entoure, d’adopter des attitudes positives et de s’impliquer dans des projets constructifs et utiles à la société.
En Algérie, l’UNESCO s'emploie à atteindre cet objectif en formant les acteurs qui interviennent auprès des jeunes (éducateurs spécialisés, cadres d’associations pour jeunes, etc.) sur la question de l'éducation à la citoyenneté mondiale, à la paix, au vivre-ensemble et à la lutte contre les discours de haine. Elle œuvre ce faisant à ce que la jeunesse s’approprie les valeurs universelles portées par l’ONU sans lesquelles il n’y a ni paix sociale, ni développement durable.
Plus de 200 cadres, femmes et hommes, ont bénéficié de ces formations et près de 150 d’entre eux transmettent aujourd’hui leurs acquis à leurs pairs en s’aidant d’un kit pédagogique élaboré par l'UNESCO à cet effet.
"Dans ces ateliers, nous avons pu […] aussi acquérir des techniques nouvelles dans la gestion d'un groupe et rendre l'échange plus dynamique", se réjouit Younes Ouelgara, Conseiller jeunesse dans le gouvernorat de Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie.
L’UNESCO dispense en outre des formations dans le domaine de l'éducation des jeunes aux médias et à l'information. Un manuel a été élaboré sur cette question et les éducateurs formés dans ce cadre poursuivent le travail sur le terrain, notamment à travers le "Réseau algérien des éducateurs formateurs".
"Je peux maintenant transformer une situation négative en une situation positive et faire face aux discours de haine sur tous les plans et ainsi accepter les autres comme ils sont et les aider à m'accepter comme je suis", explique Rania Mezouani, cadre à la Direction de la communication du Ministère de la Jeunesse et des Sports, qui a suivi les ateliers de l’UNESCO.
Article écrit par l’équipe du Bureau des Nations Unies pour la coordination des activités de développement (BCAD), grâce aux informations fournies par les équipes de l'Organisation internationale du Travail (OIT), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), ainsi qu'au travail de coordination effectué par Amine Roukhi, Responsable de l'information au Bureau du Coordonnateur résident des Nations Unies en Algérie.
Pour en savoir plus sur l’action menée par l'ONU en Algérie, consultez le site Algeria.UN.org.
Pour en savoir plus sur les résultats de notre action en Algérie et ailleurs dans le monde, lisez la version électronique du Rapport 2022 de la Présidente du GNUDD sur le BCAD.














