Ils prêtent leur voix à une lutte commune : mettre fin à la discrimination à l'encontre des personnes d’ascendance africaine
Le Musée du canal interocéanique de Panama a ouvert ses portes pour la commémoration de la Journée des droits de l'homme, ainsi que du 20ème anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, qui s’inscrit dans le cadre de l'engagement mondial en faveur de la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et toutes les formes d’intolérance qui sont associées à cette dernière.
Au cours de cet événement, de jeunes entrepreneur(e)s et militant(e)s afro-panaméen(ne)s de renom comme Erika Parker, Nicole Pinto, Stephanie Murillo, Jorge Montenegro, ou encore Jean Carlos Quijanos, se sont exprimé(e)s sur scène avec un objectif commun : faire entendre leur voix pour contribuer à mettre fin à une discrimination qui touche des milliers de jeunes panaméen(ne)s d’ascendance africaine, à combattre le racisme systémique qui s’exprime à leur encontre et à lutter contre les stéréotypes répandus à leur sujet.
Partant de leur propre expérience, ces cinq jeunes Afro-Panaméen(ne)s s’accordent à dire que l'éducation est la clé pour mettre fin à la discrimination.
Lutter pour une plus grande visibilité dans les médias
"J'ai compris à un très jeune âge la différence entre être une fille noire et appartenir à un autre groupe ethnique dans ce pays, quel qu’il soit. Cela m'a conduit à me sentir peu ou presque pas représentée ; et cela donne un sentiment de malaise car vous ne savez pas qui vous représente, vous ne savez pas quelle place vous devez occuper, et tout cela est compliqué", a expliqué Erika Parker, mannequin, présentatrice de télévision, femme d'affaires et lauréate d'un concours de beauté, en évoquant le fait que les personnes d’ascendance africaine n’étaient pas représentées à la télévision du temps où elle était enfant.
Pour Nicole Pinto, mannequin, femme d'affaires et candidate à un concours de beauté - et qui, comme Erika, a participé à des émissions de télévision - "les Afro-Panaméen(ne)s qui réussissent à la télévision ont une très grande responsabilité, car d’autres jeunes [les] considèrent comme des modèles".
Pour Stephanie Murillo - spécialiste en communication, productrice de films documentaires et lauréate d'un Emmy Award - les Afro-Panaméen(ne)s ont non seulement été sous-représenté(e)s, mais ils/elles ont aussi été dépeint(e)s de manière péjorative et souvent considéré(e)s comme des objets de dérision. C'est pourquoi Mme Murillo a lancé le projet Afroraices. En mettant en avant des jeunes d’ascendance africaine issus de différents milieux professionnels et de diverses sphères sociales, cette plateforme numérique contribue à construire une image positive des Afro-Panaméen(ne)s qui reflète ce qu’ils/elles sont réellement.
"Si nous sommes ici aujourd'hui, c’est grâce à la lutte qu’ont menée nos ancêtres, nos aïeux et tous ces sages qui nous ont appris l'histoire. Tout ce que nous avons a un sens : nos tresses, le son de nos tambours, la couleur de notre peau", s’est exprimé le musicien et artisan Jorge Montenegro.
"Les personnes d’ascendance africaine n’ont pas de ressources ; il est difficile pour elles d'obtenir un prêt. Dans mon cas, j'ai dû économiser dès l'âge de 18 ans pour pouvoir créer ma propre marque, car je n’avais accès à aucune aide. Même quand il s’est agi d’aller représenter le Panama, j'ai dû le faire avec mes propres moyens. Nous oublions que les Panaméen(ne)s sont tous panaméen(ne)s, quelle que soit la couleur de leur peau", a déclaré Jean Carlos Quijano, célèbre styliste et créateur de la marque JeanDecort.
Veiller à ce qu'aucun(e) Panaméen(ne) d’ascendance africaine ne soit laissé(e) pour compte
"Les principes d'égalité et de non-discrimination sont l'essence même des droits de l'homme. Ils sont aussi l'essence du Programme 2030 et des objectifs de développement durable", a rappelé Cristian Munduate, le Coordonnateur résident des Nations Unies au Panama, lors du discours qu’il a prononcé pour présenter les orateurs/trices invité(e)s.
Par le biais du FNUAP, du HCDH, de l'UNESCO, du PNUD et d'autres entités, le système des Nations Unies au Panama œuvre, en partenariat avec les autorités du pays, à l'inclusion de l'histoire des personnes d'ascendance africaine dans les programmes scolaires et à l’actualisation du plan de développement afro-panaméen. Il fournit par ailleurs un appui technique au gouvernement dans le cadre de l’élaboration des politiques publiques, et notamment pour l’aider à concevoir le prochain recensement de la population et des logements.
L'équipe de pays des Nations Unies aide en outre le Panama à se conformer aux exigences du dernier Examen périodique universel (EPU), lequel contient plus d'une douzaine de recommandations visant à garantir les droits des personnes d'ascendance africaine. Selon le HCDH, "l'EPU est un processus piloté par les États sous les auspices du Conseil des droits de l'homme [des Nations Unies], qui donne l'occasion à chaque État de faire connaître les mesures qu'il a prises pour améliorer la situation des droits de l'homme dans le pays et pour honorer ses engagements en la matière".
Dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, le Panama et le Costa Rica ont fait d’importants progrès en matière de promotion et de protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales des personnes d'origine africaine.
Écrit à l’origine en espagnol par Janibeth Miranda Plúa, Responsable de la communication et de l'information au Centre d’information des Nations Unies à Panama. Article initialement publié par l’ONU au Panama. Appui éditorial de Carolina Lorenzo, du Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD). Traduction française réalisée par le BCAD.
Pour en savoir plus sur l’action menée par l’ONU au Panama, consultez le site Panama.UN.org.
Pour en savoir plus sur les résultats de notre travail en matière de données et dans d’autres domaines, consultez le dernier rapport en date de la Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable sur le BCAD.