Nous devons agir immédiatement pour aider le Sri Lanka à traverser sa pire crise économique, alerte la Coordonnatrice résidente

S'exprimant cet après-midi par liaison vidéo lors du point de presse quotidien du Porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, la Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Sri Lanka, Mme Hanaa Singer-Hamdy, a indiqué que des financements urgents ont été demandés dans le cadre du Plan conjoint pour répondre aux besoins et priorités humanitaires ("Joint Humanitarian Needs and Priorities Plan", en anglais, ou "HNP Plan"), qui a été lancé aujourd'hui en coordination avec les partenaires humanitaires et de développement au Sri Lanka.
47,2 millions de dollars sont nécessaires dans le cadre du Plan conjoint pour répondre aux besoins et priorités humanitaires pour fournir une aide de survie à 1,7 million de personnes touchées par la crise économique actuelle au Sri Lanka.
La Coordonnatrice résidente a expliqué que la mise en œuvre de ce plan allait s'étendre sur une période de quatre mois, de juin à septembre 2022 :
"Le plan "HNP" est une réponse directe à la demande formulée par le Gouvernement du Sri Lanka de recevoir une aide internationale multisectorielle soutenue par l’ONU afin de répondre aux besoins les plus urgents qui découlent de la récente crise."
La Coordonnatrice résidente a expliqué aux journalistes, à New York, que le Sri Lanka, qui était autrefois un pays à revenu moyen supérieur, se trouve aujourd'hui aux prises avec la pire crise économique qu’il ait connu depuis son indépendance. L’équipe de pays pour l'action humanitaire au Sri Lanka estime que 5,7 millions de femmes, d'enfants et d'hommes ont besoin aujourd'hui d’une aide d’urgence. Les répercussions de la récession économique ont été immédiates et de grande ampleur, a alerté Mme Singer-Hamdy.
"Cette crise a de graves conséquences, notamment sur la sécurité alimentaire, l'agriculture, les moyens de subsistance et l'accès à la santé, à la protection et à l'éducation."
L'inflation des prix des denrées alimentaires ayant atteint un niveau record de 57,4 % au mois de mai, de nombreux produits alimentaires essentiels sont devenus inabordables pour les familles les plus vulnérables du Sri Lanka. Les enquêtes menées par les partenaires humanitaires montrent qu'une grande partie des personnes touchées a déjà recours à des mécanismes d’adaptation tels que l'emprunt d'argent ou la réduction de la consommation alimentaire.
Le Coordonnatrice résidente a averti que de tels mécanismes ne sont pas viables à long terme et qu’ils entraîneront des pertes plus importantes par la suite.

De surcroît, le système de santé sri-lankais - qui, comme l'a rappelé Mme Singer-Hamdy aux journalistes, était autrefois solide et doté de bons équipements - est aujourd’hui "gravement menacé" par la crise économique. De nombreux médicaments essentiels sont en rupture de stock, ce qui entraîne un pic de décès évitables dans le pays.
Selon le Plan conjoint pour répondre aux besoins et priorités humanitaires, sans intervention immédiate, les multiples crises auxquelles le Sri Lanka est confronté aujourd'hui pourraient dégénérer en une crise humanitaire plus importante dans les mois à venir.
"Notre objectif est d’empêcher qu’une crise humanitaire ne survienne plus tard dans l'année et de créer des passerelles entres les activités de développement et les interventions socio-économiques" a expliqué la Coordonnatrice résidente.
Nous devons agir maintenant pour soutenir la production de nourriture, afin que la population ait de quoi se nourrir suffisamment. Nous devons protéger les moyens de subsistance, afin que les gens puissent continuer à gagner leur vie. Nous devons intensifier les interventions nutritionnelles pour éviter de voir des bébés à l'hôpital souffrir de malnutrition aiguë."
Les activités prévues dans le cadre du Plan conjoint s’articulent autour d’un ordre de priorité strict et portent principalement sur des initiatives d’urgence visant à sauver des vies dans trois secteurs clés : sécurité alimentaire, nutrition, agriculture et moyens de subsistance ; santé et protection ; et éducation. Le Plan conjoint prévoit également des interventions spécifiques destinées à protéger les populations les plus vulnérables du Sri Lanka qui ont été beaucoup plus touchées que les autres par la crise économique. Ces interventions incluent notamment la fourniture de services de lutte contre la violence de genre et de protection de l’enfance, ainsi que des mesures de sauvegarde de l'éducation.
Alors que le point de presse touchait à sa fin, la Coordonnatrice résidente a réitéré son appel à fournir une aide d’urgence au pays, alertant les donateurs et la communauté internationale sur le faut que, sans une aide immédiate, les droits humains fondamentaux que sont le droit d'accès à l’alimentation et le droit d'accès à des services de santé adéquats seraient menacés pour de nombreuses personnes au Sri Lanka.
"Le moment est venu pour la communauté internationale de faire montre de solidarité avec le peuple sri-lankais et de soutenir ce plan, qui permettra de fournir une aide de survie aux femmes, aux hommes et aux enfants les plus touchés par la crise. Car, si nous n'agissons pas immédiatement, nous verrons le Sri Lanka sombrer dans une crise humanitaire."
Cet article a été écrit à l’origine en anglais par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des activités de développement (BCAD). Traduction française réalisée par le BCAD.
Vous pouvez consulter le Plan conjoint pour répondre aux besoins et priorités humanitaires au Sri Lanka ici. Pour en savoir plus sur l’action menée par l'ONU au Sri Lanka, rendez-vous sur le site SriLanka.UN.org.
Pour en savoir plus sur les résultats de notre action dans ce domaine et dans d’autres, lisez cette rubrique du Rapport 2022 de la Présidente du GNUDD sur le BCAD.














