Partout dans le monde, les équipes de l’ONU luttent contre le COVID-19. Découvrez leurs 9 stratégies d'action

A cet instant, le monde tout entier est touché par la pandémie de coronavirus. Les équipes de l’ONU, qui opèrent dans 162 pays et territoires intensifient leur action et travaillent sans relâche en lien étroit avec les gouvernements et les partenaires de l’Organisation pour enrayer la propagation du COVID-19 et faire face à la pandémie.
Pour faire face à ce que le Secrétaire général, Antonio Guterres, a décrit comme la plus grande crise internationale depuis la Seconde Guerre mondiale, les équipes de l’ONU ont organisé la riposte autour de neuf axes stratégiques. Découvrez leur action.
1. S’unir contre le COVID-19
Pour gérer la complexité de cette pandémie, les gouvernements s’associent aux Nations Unies pour sauver des vies, préserver les moyens de subsistance des populations et minimiser les reculs sociaux et économiques potentiels de la crise. L’OIT prévoit en effet que les pertes d’emplois pourraient concerner jusqu’à 25 millions de personnes.
Dans les petits États insulaires en développement, l’ONU travaille en partenariat avec les gouvernements et l’ensemble des populations insulaires pour qu’une réponse coordonnée soit apportée à la crise.
En Argentine, l’équipe de l’ONU met l’accent sur la santé, la protection de l’enfance, la prévention de la violence basée sur le genre et l’approvisionnement en denrées alimentaires. “Il apparaît de manière évidente qu’à travers cette riposte, nous répondons à la fois à l’urgence sanitaire et humanitaire et à la nécessité d’amorcer au plus vite la phase de relèvement et de remettre les pays sur la voie du développement durable,” a déclaré Roberto Valent, Coordonnateur résident de l’ONU.
Placée sous la direction de l’Organisation panaméricaine de la santé/OMS, l’équipe fournit des conseils et d l’aide en matière de mesures de surveillance épidémiologique, de diagnostic de laboratoire, de lutte anti-infectieuse, de préparation du système de santé et de mesures de distanciation sociales, ainsi que sur les questions relatives à la communication sur les risques.

2. Atténuer l’impact social et économique pour permettre un relèvement rapide
Cette pandémie frappe les sociétés au cœur/de plein fouet. Après une réévaluation des perspectives de croissance pour 2020 et 2021, le FMI a ainsi déclaré que nous étions entré en récession, une récession qui pourrait s’avérer pire que celle de 2009.
En vue de soutenir le mouvement de relèvement économique, l’ONU s’est attelée à la création du Fonds d’intervention et de relèvement COVID-19 , un nouveau fonds visant à aider les pays à revenu faible ou intermédiaire à faire face à l’urgence actuelle et aux efforts de relèvement.
Selon le rapport du SG sur le relèvement socio-économique, les Coordonnateurs résidents de l’ONU qui dirigent les équipes de l’ONU à travers le monde sont les moteurs de la riposte de l’ONU à l’épidémie sur le terrain.
L’équipe de l’ONU basée au Nigéria a ainsi mobilisé 2 millions de dollars pour l’achat d’équipements médicaux de première nécessité destinés à soutenir l’action du gouvernement contre le COVID-19. Cette initiative sera précieuse pour le Fonds d’intervention nigérian contre le COVID-19, lequel facilitera la coordination des partenariats et la mobilisation de ressources.
Au Pérou, l’Organisation panaméricaine de la santé/OMS, l’OIT, le PNUD, l’UNHCR, l’OIM et l’UNFPA se sont associés au gouvernement pour venir en aide à un système de santé très impacté, veiller à la protection des droits des travailleurs, soutenir les efforts déployés en matière de communication, mener des actions auprès des migrants et des réfugiés et garantir l’accès de la population aux services de soins de santé sexuelle et procréative.
3. Garder une longueur d’avance sur la pandémie
Dans plusieurs pays, avant même que des cas de COVID-19 aient été confirmés, les équipes de l’ONU travaillaient déjà activement en lien avec les ministères chargés de la santé et d’autres partenaires pour préparer les pays à faire face à la pandémie.
Ainsi, avant que des cas soient confirmés au Malawi, l’OMS et le Coordonnateur résident travaillaient déjà de concert à l’élaboration d’un plan de préparation et d’intervention. Ensemble, ils aident le pays à développer sa capacité de dépistage/test en laboratoire, à recruter des experts en santé publique et à inciter les chefs d’entreprise locaux à la production des équipements dont le pays a besoin. Parallèlement, le Programme alimentaire mondial (PAM), l’UNICEF et l’OMS interviennent de leur côté pour aider à résoudre les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement et à la capacité logistique, faciliter les achats de produits essentiels et réparer les systèmes d’approvisionnement en eau et d'assainissement. Enfin, l’ONU collabore avec le gouvernement pour renforcer les mesures de soutien à l’économie en s’appuyant sur des dispositifs transitoires de transfert d’argent et sur les programmes nationaux d’identification.

En Zambie, à la demande du gouvernement, l’équipe locale de l’ONU contribue à l’effort en formant des agents sanitaires à prendre en charge des patients atteints du COVID-19, mais aussi à prendre soin d’eux-mêmes. De leur côté, le Coordonateur résident et l’OMS travaillent de concert pour mobiliser des ressources et réaffecter des financements obtenus antérieurement à l’épidémie à l’achat de fournitures vitales pour l’organisation de la riposte nationale contre l’épidémie.
4. Renforcer les stratégies de communication gouvernementales
“La bataille contre le COVID-19 est, dans une large mesure, une bataille de communication : pour inciter à changer ses habitudes, se laver les mains, rester chez soi, maintenir une distance sociale, se montrer aimable, rester calme et être connecté avec les autres", a déclaré Siddharth Chatterjee, Coordonnateur résident au in Kenya. Aussi, à la demande du gouvernement kenyan, l’équipe de l’ONU a-t-elle déployé des experts de la communication dans différents organismes gouvernementaux pour aider ces derniers à mettre en œuvre leurs actions de communication de crise.
En Chine, l’équipe de l’ONU prêtent assistance aux autorités nationales et locales pour la diffusion d’informations relatives au COVID-19 par le biais des médias écrits et digitaux. Des vidéos sociales diffusées dans ce cadre ont permis d’atteindre plus d’1 milliards de vues. L’équipe s’emploie en outre à élaborer des solutions innovantes pour renforcer la stratégie de riposte en utilisant l’intelligence artificielle, la téléphonie mobile et les drones.

En Ouzbékistan, l’équipe de l’ONU, l’OMS, l’UNFPA et l’UNICEF ont conjointement formé plus de 30 professionnels de la communication provenant du gouvernement et d’autres secteurs sur le thème de la communication sur les risques. Cette initiative est adossée à une campagne menée par l’ONU auprès du gouvernement afin d’étendre la diffusion des messages à travers le pays et de les mettre à disposition sur Internet en ouzbek et en russe.
5. Inciter le secteur privé à participer
L’ONU met en place de nouvelles modalités de soutien en s’associant dans le monde entier avec des partenaires du secteur privé pour soutenir l’action humanitaire.
Au Brésil, l' Pacte mondial des Nations Unies – une initiative de l’ONU qui fait participer le secteur privé à la riposte au COVID-19 – collecte des informations sur la contribution des entreprises à la lutte contre le COVID-19, l’objectif visé étant de cartographier l’état des droits et de la sécurité des travailleurs et d’aider à les préserver. Parmi les exemples de la mobilisation du secteur privé figure celui de l’une des plus grandes entreprises de boissons, qui a réorganisé sa production de manière à pouvoir produire un demi-million de flacons de produits désinfectants à base d'alcool.
Au Nigéria, APM Terminals Nigeria, une société de transport par conteneurs/une société de porte-conteneurs a contribué à hauteur de 200.000 dollars au fonds créé par l’ONU pour faciliter la mobilisation de ressources et permettre au gouvernement de renforcer ses mesures de lutte. L’ONU travaille avec le gouvernement afin de mobiliser des fonds qui permettront de garantir l’accès à des équipements sanitaires indispensables pour la réalisation de dépistages/tests médicaux, la mise en place de structures dédiées à la mise en quarantaine des personnes et le fonctionnement des services de santé.
6. Aider à la faire face à la demande d’enseignement à domicile
A l’heure actuelle, plus d’1,52 milliards d’enfants et de jeunes ne se rendent ni l’école ni à l’université, un chiffre qui représente 87% du total des jeunes inscrits dans le système éducatif. Selon l’UNESCO, près de 60,2 millions d’enseignants ne dispensent plus de cours en classe. Pour permettre à des millions d’enfants d’étudier depuis chez eux, les gouvernements, partout dans le monde, ont dû rapidement mettre au point des programmes d’enseignement à distance:
En Bosnie-Herzégovine, l’UNICEF a mis en place, avec ses partenariats, des cours en ligne destinés aux migrants et réfugiés résidant dans les centres d’accueil temporaires.

En Gambie, l’UNICEF intervient dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, mais aussi sur les questions liées à l’école et à l’éducation communautaire.
Au Zimbabwe, l’ONU aide le gouvernement à élaborer des matériels de sensibilisation tels que des affiches et des dépliants et à préparer le système éducatif à mettre en place l’enseignement à domicile.
7. Accélérer les procédures d’approvisionnement pour répondre aux besoins sanitaires urgents
L’ONU a mis en place des procédures d’achat accélérées permettant aux pays de disposer des moyens les plus efficaces d’acquérir des biens et services de première nécessité qui font défaut sur le terrain partout dans le monde entier.
En Argentine, par exemple, l’UNOPS aide le gouvernement à mettre sur pied, dans des délais extrêmement courts, huit hôpitaux mobiles d’urgence entièrement équipés qui représenteront une capacité supplémentaire de 560 lits d’hospitalisation. Le tiers de la superficie créée sera dédiée aux unités de soins intensifs.
Au Soudan du Sud, alors qu’aucun cas de COVID-19 n’a été confirmé selon les donnés de l’OMS, l’équipe de l’ONU a aidé à mettre en place un laboratoire dédié au dépistage du COVID-19 et a construit une unité de maladies infectieuses polyvalente destinée à isoler et à traiter les cas suspects. L’équipe a par ailleurs participé à la dispensation de formations destinées aux travailleurs sanitaires.
Au Guatemala, l’ONU intervient pour faciliter l’acquisition du matériel médical dont le pays a urgemment besoin pour diagnostiquer et traiter les patients et pour surveiller leur évolution. L’Organisation conseille également les autorités sur la prise de mesures d’atténuation appropriées visant à assurer la continuité des services de santé existants, notamment en matière d’achat de médicaments et d’équipements de base.

8. Faire en sorte que les femmes et les filles soient en sécurité dans leur foyer, où se produit la majeure partie des actes de violence à leur encontre
Selon ONU Femmes, à l’échelle mondiale, 243 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences dans le cadre intrafamilial au cours de l’année dernière. Le foyer peut en effet s’avérer être l’endroit le plus dangereux pour certaines femmes, à l’heure où beaucoup de femmes sont contraintes de "rester confinées" chez elles avec leur agresseur et où, dans le même temps, les services d’aide aux victimes ne fonctionnent plus de manière efficace ou sont devenus inaccessibles.

Selon lanote d'orientation du Secrétaire général relative à l’impact du COVID-19 sur les femmes, il y a eu, à ce jour, une augmentation de plus de 25% des cas signalés de violence à l’encontre des femmes. Certains pays ont rapporté un doublement des cas de violences.
Les organismes de l’ONU travaillent dans le monde entier, en lien étroit avec les gouvernements et les partenaires d’exécution, pour assurer la protection et la sécurité des femmes et des filles, notamment en Amérique latine et dans les Caraïbes, région qui compte l’un des taux les plus élevés au monde de féminicides et d’actes de violence fondés sur le genre. Ainsi, en Argentine et au Guatemala, à travers l' Initiative Spotlight, un partenariat associant l'Union européenne et les Nations Unies, ONU Femmes soutient les efforts des autorités nationales et locales visant à garantir la continuité des services d’aide aux victimes de violences domestiques.
L’ONU a en outre pris part à la mise au point de solutions innovantes, un peu partout dans le monde, permettant de garantir aux femmes l’accès à des ressources et services en ligne.
9. Ne laisser personne de côté
Les équipes de l’ONU veillent à ne laisser personne de côté dans le cadre de leur action et prennent soin, pour ce faire, de traduire leurs campagnes dans les langues des minorités ethniques et d’intégrer des mesures visant à protéger les peuples autochtones, les populations de migrants et de réfugiés, les personnes en situation de handicap, les personnes en détention, ainsi que les personnes vivant avec le VIH.
En Bosnie-Herzégovine, par exemple, les équipes de l’ONU fournissent aux migrants et réfugiés d’Afghanistan, du Pakistan, de Syrie et d’ailleurs, et plus particulièrement aux femmes, un accès à l’éducation, à un revenu et à des opportunités d’emploi.
Au Brésil, l’ONU a déployé des experts pour porter assistance aux migrants et aux réfugiés qui se sont installés dans les Etats frontaliers du Venezuela. L’ONU-Sida intervient sur le terrain de la sensibilisation et de l’accès aux médicaments des personnes vivant avec le VIH. Le PNUD, quant à lui apporte aux juges son appui pour favoriser l’adoption de mesures non privatives de liberté pour les mères, les personnes en situation de handicap, les peuples autochtones et les personnes vivant en détention.
En Syrie, l’OMS met accent en priorité sur la prévention, la capacité d'intervention et la communication sur les risques, en apportant aux intervenants sanitaires son expertise en matière de détection, de diagnostic et de prévention de la propagation du virus. L’OMS leur fournit également une assistance en matière de surveillance/contrôle des points d’entrée, de d’approvisionnement en équipements de protection et de formation des agents de santé. Enfin, des établissements de santé et un certain nombre d’unités de soins intensifs sont en cours de préparation et les populations les plus à risque de contracter le virus ont été identifiées.














