Tracer son propre chemin : Dans le monde entier, des filles se servent de la technologie pour construire un avenir meilleur
"Les investissements qui visent à combler le fossé numérique entre les sexes produisent d'énormes dividendes pour toutes et tous. L'ONU est résolue à travailler aux côtés des filles pour que les filles de cette génération, qui qu'elles soient et quelle que soit leur situation, puissent réaliser leur potentiel." - Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies.
Les pays du monde entier se sont confinés à cause du coronavirus. Les conséquences de cette situation pour les filles ont été lourdes et injustes. La violence de genre a augmenté et l'accès des filles à une éducation de qualité a diminué.
Mais ne nous voilons pas la face. Bien avant que la pandémie ne contraigne le monde à se confiner, la discrimination et les stéréotypes sexistes condamnaient déjà beaucoup de filles à l’enfermement et limitaient déjà leurs perspectives d’avenir.
La plupart des filles, en effet, ne grandissent pas dans un monde de possibilités : elles doivent en construire un.
Alors, à l’occasion de la Journée internationale de la fille, nous rendons hommage aux filles qui utilisent leurs compétences dans le domaine de la technologie numérique pour s’ouvrir des portes et des horizons.
Voici l’histoire de cinq de ces filles.
Donner aux jeunes Syrien(ne)s les moyens de décrocher un meilleur emploi

"C'est ce que mon père nous avait toujours appris : il faut toujours chercher à acquérir le vrai savoir. Obtenir le titre d'ingénieur, c’est facile. Moi, ce que je veux, c’est être une vraie ingénieure tant au niveau de mes connaissances que de mes compétences", explique Madeleine.
Lorsqu'elle est arrivée à Damas il y a quatre ans pour réaliser son rêve d'enfant, à savoir étudier l'ingénierie des télécommunications, Madeleine était débordante d'ambition.
La mort de son père, survenue au cours de sa première année à l’université, a été un choc pour elle et a pesé sur son moral. Mais Madeleine s'est souvenue à quel point son père tenait à ce que ses frères et sœurs et elle-même fassent des études et ce souvenir l’a poussée à travailler encore plus dur.
"Les cours magistraux étaient très théoriques", se souvient Madeleine. "Or, pour pouvoir trouver un emploi après l'obtention d’un diplôme, il faut avoir une expérience pratique."
Pour combler le fossé qu’elle constatait entre ses cours à l'université et les besoins du marché, Madeleine s'est inscrite à un cours de maintenance de réseaux informatiques organisé avec le soutien de l'UNICEF.
Elle est l'une des 60 adolescentes inscrites à cette formation pratique qui permet aux participantes de développer des compétences essentielles et les aide à décrocher un emploi dans le domaine des télécommunications.
Pour en savoir plus sur ce projet, lisez l'article original de l'UNICEF au Moyen-Orient et en Afrique du Nord dans son intégralité.
Au Sri Lanka, à travers le codage, on aide les filles à prendre confiance en elles-mêmes
Au Sri Lanka, le programme NextGen Girls in Technology (traduction littérale en français : "La prochaine génération de filles dans le domaine des technologies") de la Fondation Shilpa Sayura, qui a reçu le Prix UNESCO pour l'éducation des filles et des femmes en 2020, aide les filles - notamment celles qui sont confinées chez elles - à se découvrir une passion pour les activités numériques, notamment pour l'Internet des objets et le codage.
Depuis le début de la pandémie, les cours dispensés dans le cadre de ce programme ont bénéficié à environ 2.500 élèves de niveau primaire et secondaire et à plus de 500 enseignant(e)s.
Diyathma a 14 ans et vit à Maharagma. Elle fait partie des filles qui ont bénéficié de ces cours. L’année dernière, elle a remporté le concours de codage du hackathon de la Fondation dans sa catégorie d’âge.
Au début, Diyathma n'était pas sûre de vouloir participer au programme.
"J'étais très nerveuse. Je pensais que les TIC étaient réservées aux garçons parce qu'ils ont toujours l’air de les trouver si faciles à comprendre en classe. Pour moi, même les mots étaient nouveaux et donc, je me sentais perdue", raconte Diyathma.
Cependant, une fois qu'elle a commencé les épreuves du Grand Maître en Scratch, elle s’est retrouvée complètement absorbée par les exercices et n’a même plus vu le temps passer. "Maintenant, je suis sûre de choisir les TIC comme matière pour mes examens au lycée pour pouvoir étudier la programmation informatique et les TIC à l'université", se réjouit-elle.
Pour en savoir plus sur ce programme, lisez l'article original de l'UNESCO dans son intégralité et inscrivez-vous pour assister à la Cérémonie de remise du Prix UNESCO 2021 pour l'éducation des filles et des femmes qui aura lieu le 15 octobre.
Au Cameroun, on réduit la fracture numérique et les inégalités en matière d’emploi

Happi Tientcheu, 12 ans, a récemment participé au Camp d'entraînement au codage pour les filles africaines connectées (en anglais : "Connected African Girls' Coding Camp").
Avec son groupe, baptisé Dangerous, elle a développé un Système d'orientation pour les filles" (en anglais : "Girls' Orientation System"), une plateforme d'animation en ligne qui aide les filles et les jeunes femmes à se familiariser avec les TIC et à trouver leur "orientation pour un avenir meilleur", comme le dit Happi.
"Notre application est personnalisée et gratuite", explique Happi.
Happi a démontré que la technologie numérique n'est pas réservée aux garçons ou aux hommes.
Au total, 70 inventions ont été produites lors de ce camp d'entraînement au codage, qui a rassemblé, au Cameroun, en présentiel et en ligne, quelque 8.500 jeunes filles et femmes africaines originaires de tout le continent. Ce camp a été organisé sous les auspices de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), de l'UIT et d'ONU-Femmes, en collaboration avec le ministère camerounais des Postes et Télécommunications.
En parlant de ces jeunes filles talentueuses et passionnées, Antonio Pedro, le Directeur du Bureau de la CEA pour l’Afrique centrale, a déclaré :
"Elles ont seulement besoin d’être bien accompagnées et dans un environnement propice à l’éclosion de leurs projets".
Pour en savoir plus sur ce projet, lisez l'article original de la CEA dans son intégralité.
Au Tadjikistan, on lutte contre les stéréotypes

Pour Nurjan Tolibova, une programmeuse de 17 ans originaire de Douchanbé, les pionnières de l’informatique Ada Lovelace - au XIXe siècle - puis Marissa Mayer et Ellen Hancock, sont une source d'inspiration.
Pour améliorer ses compétences dans le domaine du codage et des technologies, Nurjan a intégré PeshSaf, un Laboratoire d'innovation pour les jeunes (en anglais : "Youth Innovation Laboratory"). Ce laboratoire a été créé dans le cadre d’un projet conjoint du ministère de l'éducation et des sciences du Tadjikistan et de l'UNICEF. Financé par le gouvernement britannique, il permet d’aider les jeunes Tadjik(e)s, en particulier les filles, à acquérir les compétences qui leur seront nécessaires pour réussir sur le marché du travail du 21ème siècle.
Nurjan reconnaît que les stéréotypes de genre affectent encore les femmes dans les domaines qui ne leur sont pas traditionnellement réservés comme les STIM, mais elle encourage vivement les filles du monde entier à poursuivre leurs rêves :
"N'ayez pas peur de faire des études dans le domaine des technologies, quelle que soit l’idée que les gens peuvent se faire de ce à quoi devrait "ressembler" un programmeur. Si c'est quelque chose qui vous plaît, foncez. Il est important d’acquérir aussi des compétences dans le domaine du numérique et de trouver de nouveaux moyens d'accroître la visibilité des filles et des adolescentes pour faire entendre leur voix, car ce n'est qu’en nous aidant les unes les autres que nous pourrons aider la société à surmonter ces stéréotypes de genre néfastes".
Pour en savoir plus sur ce projet, lisez l'article original de l'UNICEF au Tadjikistan dans son intégralité.
Les filles et la fracture numérique au Costa Rica

La COVID-19 a bouleversé le paysage de l'éducation et de l'information partout dans le monde. Même si la plupart des gens ont accès à un téléphone portable, la fracture numérique reste importante en Amérique latine et dans les Caraïbes. Pour les filles, qui sont particulièrement vulnérables, avoir accès aux services et outils en ligne fait partie intégrante de leur éducation et de leur avenir.
Localement, les communautés trouvent des moyens innovants pour fournir aux filles les équipements qui leur permettent d’accéder à ces outils.
Pour Kattia, 17 ans, vivre dans une région reculée du Costa Rica signifie ne pas avoir de connexion à Internet. Pour accéder à l'information et aux moyens de communication et faire ses devoirs, elle devait prendre le téléphone portable familial et sortir de chez elle pour trouver un endroit où la connexion passerait mieux.
Au début de l'année 2021, le ministère de l'éducation publique a mis en place un modèle d’enseignement mixte qui permet aux élèves de retourner physiquement à l'école. Grâce à un projet soutenu par l'UNICEF, Kattia a reçu son premier ordinateur avec un accès à Internet.
"C'est le tout premier ordinateur que nous avons à la maison. Et c'est un soulagement. C'est super cool, parce qu'en plus d'être très beau, il est tactile. Je peux l'utiliser pour dessiner. Ça va m'être très utile, parce qu’une fois mon diplôme en poche, je compte étudier le graphisme", se réjouit Kattia. "Les outils technologiques sont essentiels pour moi".
Article basé sur une compilation d’articles originaux édités par le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD). Traduit de l’anglais vers le français par le BCAD. Nous remercions vivement nos équipes sur le terrain, notamment en Syrie, au Sri Lanka, au Cameroun, au Tadjikistan et au Costa Rica. Pour connaître les résultats de nos activités dans ce domaine et dans d'autres, consultez le dernier Rapport de la Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable sur le BCAD.














