Renforcer la résilience sur l'"Île de la félicité"

Socotra est une île située au sud de la péninsule arabique dont le nom signifie "Île de la félicité" en sanskrit. C'est une destination de choix pour les vacanciers du monde entier, qui viennent profiter de ses paysages à couper le souffle et de sa faune extraordinaire et s’y adonner à des activités de plongée, de plongée libre et de randonnée.

Mais lorsque la guerre a éclaté au Yémen, en mars 2015, l'économie de l'île a été dévastée. Les vols en provenance du continent ont été suspendus et le secteur du tourisme, qui est la base de l'économie de Socotra, a subi un déclin vertigineux. Depuis, le taux de chômage n'a cessé de croître, entraînant des conséquences dramatiques.
Mère Nature n'a pas non plus été tendre avec Socotra ces derniers temps : l’île a connu de graves pénuries d'eau, en particulier dans les zones rurales et a été frappée par des cyclones dévastateurs. Ces phénomènes devraient s'aggraver avec le changement climatique et cette situation expose les habitants de l’île à des conditions de vie de plus en plus précaires.
En partenariat avec la Banque mondiale, le Fonds social pour le développement et des partenaires issus des communautés locales de Socotra, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) s’emploie à créer un plus bel avenir pour la population de ce paradis fragile.

Remise en état des routes : rétablir le transport de nourriture et de matériel
Les inondations ont causé des dommages considérables à l’ensemble des voies d'accès majeures à la réserve de Humahil. Récemment, avec le soutien apporté par le PNUD - dans le cadre du Projet d’intervention d’urgence suite à la crise au Yémen - et par le Fonds social pour le développement, plus de 500 villageois(es) ont uni leurs forces pour paver la route à l'aide d'engins d’ordinaire coûteux. Les villageois(es) espèrent que cette série de réparations durera dans le temps.




Sans eau, pas de vie : approvisionner les communautés en eau
"La vie est impossible sans eau", a déclaré Ali Abdullah Saad, Coordinateur de plusieurs conseils de coopératives villageoises. "Nous avons souffert du fait de devoir aller chercher l'eau, qui était le plus souvent transportée à dos par des femmes et des enfants depuis une vallée reculée."
Le Projet d’intervention d’urgence suite à la crise au Yémen propose également un programme "travail contre rémunération", qui permet aux populations locales de gagner de l'argent tout en fournissant aux villageois(es) des services essentiels et des infrastructures vitales telles que des réservoirs, des citernes d'eau de pluie et d'autres routes pavées qui permettent aux ouvriers de raccorder les maisons au réseau d’approvisionnement en eau. Les équipes du Projet d’intervention d’urgence suite à la crise au Yémen construisent en outre des murs de soutènement autour des réservoirs, afin d'éviter que des animaux ou des enfants ne tombent dans l’eau et ne la contaminent, ou pire, se blessent ou perdent la vie.




Cultures vivrières et élevage : soutenir l’économie locale et familiale
À la suite des cyclones catastrophiques survenus en 2018, des inondations ont frappé de nombreuses régions de Socotra. "Le village est situé au pied de la montagne et lorsque les inondations et les cyclones ont frappé, des arbres, des moutons et des personnes ont été emportés", raconte Salif Salm, un habitant du village de Tibra. "Pour survivre, les gens se sont cachés dans des grottes pendant plusieurs jours jusqu'à ce que la tempête se calme et que les inondations cessent."
Les habitants de Tibra ont participé à un projet « travail contre rémunération » de six mois pour construire un mur de soutènement destiné à protéger les terres et le bétail de 50 familles.
Manal Hussein, une autre habitante de Socotra, dépend entièrement des produits qu’elle cultive pour nourrir sa famille. Ses sept enfants et elle cultivent des bananes, des melons, des tomates, des pommes de terre et des piments, mais ces cultures ont subi d'importants dégâts avec les tempêtes de 2015 et 2018. Plus de 290 familles comme celle de Manal ont bénéficié du programme "travail contre rémunération".



Ces activités sont mises en œuvre dans le cadre du Projet d’intervention d’urgence suite à la crise au Yémen (en anglais : Yemen Emergency Crisis Response Project, ou YECRP), un projet du PNUD financé et soutenu par la Banque mondiale, qui est mis en œuvre par le Fonds social pour le développement (en anglais : Fund for Development, ou SFD) et le Projet de travaux publics (en anglais : Public Works Project, ou PWP). D'un montant de 400 millions de dollars, le Projet d’intervention d’urgence suite à la crise au Yémen stimule l’activité économique par la mise en œuvre de grands projets "travail contre rémunération", la fourniture d’un soutien aux petites entreprises et la réalisation de travaux à forte intensité de main-d'œuvre pour la remise en état d’actifs socio-économiques. Ces activités profitent aux ménages et aux communautés locales vulnérables de toutes les régions du Yémen.
Article publié à l’origine par le PNUD. La version publiée sur cette page a été éditée par Paul VanDeCarr, du Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD) et traduite en français par le BCAD. Pour en savoir plus sur l’action menée par l’ONU au Yémen, consultez le site Yemen.UN.org. Pour connaître les résultats de nos activités dans ce domaine et dans d'autres, consultez le dernier Rapport de la Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable sur le BCAD.