Témoignage : Prête à rentrer chez elle un an après le séisme survenu en Haïti
Comme la maison de Plaisimond Milaure, des dizaines de milliers d'habitations, dans trois départements du sud d'Haïti, ont été détruites par le séisme de magnitude 7,2 qui a frappé le pays le 14 août 2021 ou sont devenues inhabitables. Depuis un an, la jeune femmes vit sous une tente avec sa fille à l'extérieur de la ville des Cayes et reçoit l'aide de plusieurs agences de l'ONU. Elle déclare aujourd'hui être prête à retourner chez elle.
"Lorsque le tremblement de terre a frappé, je n'avais aucune idée de ce que c'était, car je n'avais jamais vécu quelque chose d'aussi fort et dramatique auparavant. Je pensais que c'était un acte de Dieu et j'étais terrifiée. Toute ma maison tremblait, je me suis précipitée dehors avec ma fille pour voir ce qui se passait et j'ai réalisé que c'était une secousse qui provenait de l’intérieur de la terre. Une partie de ma maison s'est effondrée et de grandes fissures sont apparues dans ses murs en parpaings.
Nous avons eu de la chance, car personne dans ma famille n'a été blessé, mais de nombreux voisins que je connaissais ont perdu la vie dans cette catastrophe. La communauté, qui est rurale et composée d'agriculteurs et de commerçants qui achètent et vendent des marchandises, s'est rassemblée et nous nous sommes entraidés. Nous avons sauvé de nombreux enfants en les sortant de sous les décombres.
Je pense que le tremblement de terre nous a rendus plus forts en tant que communauté et cela nous a aidés lorsque nous nous sommes installés dans ce camp provisoire à Devirel, en bordure de la ville des Cayes, cinq jours seulement après avoir fui notre maison.
La vie ici est dure car deux ou trois personnes peuvent vivre dans de petits abris faits de bâches en plastique. Il fait chaud car il n'y a pas d'arbres ici et quand il pleut, c'est très boueux. Il n'y a pas grand-chose à manger, mais nous continuons à nous occuper les uns des autres et à partager le peu de nourriture que nous avons les uns avec les autres.
Lorsque nous sommes arrivés ici, nous avons reçu beaucoup de soutien de la part de l'ONU *. Nous avons reçu une trousse d'hygiène et avons pu utiliser les sanitaires qui avaient été construits pour nous. J'ai bénéficié d'une aide financière en espèces pour pouvoir continuer à envoyer ma fille à l'école et, à un moment donné, elle a bénéficié de repas scolaires gratuits. Ma tante a également reçu une aide financière car elle est handicapée et particulièrement vulnérable. Je suis très reconnaissante pour cette aide.
Par moments, je peux gagner de l'argent en aidant un de mes voisins à récolter ses produits agricoles, mais il est difficile de trouver du travail, donc je vis avec le minimum. C'est difficile de changer de vie quand on n'a pas les moyens financiers pour le faire. J'aimerais retourner chez moi avec ma fille, mais j'ai trop peur de le faire avant de la réparer. Je vais donc essayer d'économiser de l'argent pour pouvoir faire ces réparations.
Un an après le tremblement de terre, je suis toujours optimiste pour l'avenir, mais je sais que je ne peux compter que sur moi-même et sur ma communauté pour avoir une vie meilleure."
* Plusieurs agences onusiennes ont apporté leur soutien à Plaisimond Milaure et à ses voisins : transferts d'argent liquide pour les personnes vulnérables et handicapées et pour permettre la scolarisation des enfants (OIM), distribution de trousses d'hygiène (OIM et UNFPA), construction d'installations sanitaires (UNICEF) et fourniture de repas scolaires aux élèves (PAM). Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a coordonné les interventions de l'ONU sur le terrain en réponse au tremblement de terre.
Cet article a été produit et publié à l'origine le 10 août 2022 par le site de l'ONU en Haïti. Quelques modifications éditoriales mineures ont été apportées à la version originale par le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD).
Pour en savoir plus sur l'action menée par l'ONU en Haïti, consultez les site https://haiti.un.org/fr.
