Un concert virtuel pour rallier le Pacifique au monde dans la lutte contre la COVID-19
L'ONU dans le Pacifique a réuni des artistes, des dirigeants de l'ONU, des chefs d'État et des célébrités internationales de toute la région à l’occasion du premier concert régional au monde consacré à la lutte contre la COVID-19.
"Je suis très fier de participer à cet événement historique", a déclaré Tofiga Fepulea'i, qui a présenté le concert en jouant le rôle de "Tante Tala", un personnage populaire de la télévision. "Le moment est venu pour nous de nous rassembler, de célébrer ce que le Pacifique peut apporter comme force et solutions lorsqu’il est uni".
Douze nations insulaires du Pacifique ont été à l’affiche de ce spectacle de deux heures et demie, notamment à travers les prestations musicales de Jahboy des îles Salomon, de Mia Kami des Tonga, de Juny B des Kiribati, de Te Vaka de Nouvelle-Zélande et de bien d'autres artistes encore.
"Il s'agit du tout premier concert virtuel à réunir principalement des artistes de la région et à être accessible non seulement aux publics des pays du Pacifique, mais aussi au reste monde", a ajouté Fepulea'i.
Par ailleurs, des invités d’envergure internationale tels que le Prince Charles, Prince du Royaume-Uni, l’acteur oscarisé et défenseur des objectifs de développement durable (ODD), Forest Whitaker et la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern ont délivré des messages de solidarité par vidéo.
Solidarité
Ce concert virtuel a donné l’occasion aux pays de cette région reculée du Pacifique de se connecter les uns aux autres. La Vice-Secrétaire générale, Amina Mohamed, a insisté sur le fait que la collaboration est le seul moyen de surmonter la COVID-19.
"Il reste beaucoup à faire et personne ne peut y parvenir seul, aucune île ni aucun pays", a-t-elle déclaré dans son message diffusé par vidéo.
La cheffe adjointe de l’ONU a souligné qu’il incombait à la communauté mondiale de s'unir pour aider "nos voisins, les petits États Insulaires" à répondre à la pandémie en assurant un accès équitable aux fournitures vitales, qu’il s’agisse d’équipements médicaux, de ravitaillement ou, lorsqu'ils seront disponibles, de vaccins.
Elle a indiqué que la communauté mondiale devait également soutenir les économies durement touchées des petits États insulaires en développement en allégeant leur dette et en leur fournissant rapidement une aide qui permette de stimuler les économies en promouvant une croissance inclusive et résiliente.
"Restons unis pour combattre ce virus. Disons non à la violence, non à la discrimination, non à la stigmatisation, non aux informations erronées et vicieuses", a-t-elle exhorté. "Et disons oui à la solidarité, oui à la compassion et à l'entraide à la manière des pays du Pacifique".
Impacts multidimensionnels
Les États insulaires du Pacifique, qui comptent déjà parmi les pays les plus reculés de la planète, ont vu s’affaiblir les liens économiques vitaux qui les unissaient, avec l’anéantissement du tourisme, les perturbations considérables qui ont affecté le commerce international et la réduction des transferts monétaires.
L’organisation de ce concert virtuel a permis de mettre un coup de projecteur sur les impacts multidimensionnels de la pandémie, notamment sur l’augmentation des actes de violence domestique, du chômage, de l'insécurité alimentaire et des problèmes de santé mentale.
Les personnalités qui sont intervenues lors du concert ont insisté sur la nécessité de reconstruire en mieux en créant un Pacifique durable et résiliant face aux effets du changement climatique.
"La nouvelle normalité ne devrait pas ressembler au monde d’avant, les masques de protection en plus", a déclaré le président des Palaos, Tommy E. Remengesau Jr. dans son message vidéo. "Le Pacifique a beaucoup fait pour introduire des changements importants dans les domaines du voyage, du tourisme, de la pêche, de l'utilisation des plastiques et de la production d'énergie. Étrangement, la COVID-19 a ouvert la voie à la réalisation de ces objectifs. Si nous parvenons à gérer ce défi habilement, nous pouvons construire un système plus solide que celui que nous avions auparavant".
Audience et accueil réservé à l’événement
La TV Web de l’ONU a diffusé le concert virtuel sur des réseaux radiophoniques et télévisuels de 12 pays insulaires du Pacifique, ainsi qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande, dans toute l'Asie et dans le monde entier. Le concert a en outre été sous-titré pour être accessible aux personnes sourdes ou malentendantes.
"Dans le Pacifique, nous aimons notre musique et, d’entendre nos dirigeants, dans toute la région, ainsi que nos amis, nous dire comment nous en sortir et rester en sécurité et comment faire en sorte de vivre dans la nouvelle normalité, je pense que cela vient à point nommé", a expliqué le Président du Forum du Pacifique sur le handicap, Setareki Macanawai.
Louisa Movick, étudiante en droit au campus Emalus de l'Université du Pacifique Sud, à Vanuatu, a visionné le concert sur Facebook ; et elle croit au pouvoir de guérison de la musique.
"En ces temps difficiles où tant d'émotions mêlées nous traversent, c’est fait du bien de prendre un moment pour soi, respirer et écouter la musique des artistes de notre région, le Pacifique", a-t-elle confié.
Acte final
Le concert s'est achevé sur l’interprétation émouvante, par les Pasifika Voices et l'école internationale de Suva, d'une chanson intitulée "We Will Rise" (en français : "Nous nous relèverons") à propos de la pandémie de coronavirus dans le Pacifique.
Interprétée essentiellement par des enfants et des jeunes, cette chanson aux paroles réconfortantes s’est terminée sur un message d'espoir.
“Partout dans le monde, on ferme les frontières, la COVID-19 se propage
Un nouvel ordre mondial derrière des portes closes, la tempête passera, nous survivrons
Nous nous relèverons, nous nous relèverons à nouveau, nos îles se relèveront à nouveau
Nous nous relèverons, nous nous relèverons à nouveau, notre monde se relèvera à nouveau”.
Cet article a été publié à l’origine sur le site web d’ONU Info.