"Écoute-la" : En Inde, un court métrage sur la violence domestique suscite l'émotion et incite à l’action
N.B.: Pour accéder aux sous-titres de la vidéo en français, démarrez la vidéo, cliquez sur l'icône des paramètres située en bas à droite de l’écran, sélectionnez "Sous-titres", puis "Anglais ou Hindi (générés automatiquement)", "Traduire automatiquement" et enfin "Français" dans le menu déroulant. Veuillez noter que ces sous-titres ne sont pas générés par les services de l’ONU, n’ont aucun caractère officiel et peuvent comporter des erreurs.
Ayesha est graphiste dans une grande entreprise. Depuis le début de la pandémie, elle est enfermée chez elle avec son mari et son jeune fils. Les employés de maison qui l’aidaient de temps à autre ont arrêté de venir. Ayesha s’est donc retrouvée avec énormément de choses à faire. Un matin où elle était très occupée, elle a reçu plusieurs appels manqués d'un numéro inconnu. Elle a fini par décrocher son téléphone et a découvert qu’il s’agissait d’un faux numéro. Mais ce qu'elle a entendu ensuite la horrifiée…
C'était la première scène d'un court-métrage de la célèbre réalisatrice et actrice Nandita Das, intitulé "Listen to Her" (en français : "Écoute-la").
Le film aborde de manière originale les problèmes auxquels de nombreuses femmes sont confrontées depuis le début de la pandémie de COVID-19 : une augmentation sans précédent de la charge de travail qui pèse sur elles et, parfois, des actes de violence domestique.
Produit avec le soutien de l'UNESCO, du FNUAP, de l'UNICEF, d’ONU Femmes et de la Fondation de l'Asie du Sud (Madanjeet Singh Foundation), le film encourage les femmes à prendre la parole et fait connaître au public les numéros des services téléphoniques d’aide disponibles pour inciter celles qui ont survécu à des actes de violence à demander de l'aide.
"Cette pandémie nous a appris que nos vies sont très étroitement liées. J’ai voulu raconter l'histoire simple d'une femme qui croule sous le poids du travail et des tâches domestiques et celle d'une femme maltraitée physiquement, ces deux dimensions ayant un impact l'une sur l'autre", explique l'actrice, réalisatrice et défenseuse des droits sociaux Nandita Das.
Les fonctionnaires de l'ONU estiment que ce film permet de toucher une corde sensible d'une manière qui n'aurait peut-être pas été possible avec un message d'intérêt public classique. "Le film dépeint de manière poignante toute l’ironie des consignes demandant aux femmes de "rester chez elle, en sécurité" en temps de pandémie", a déclaré la Dre. Yasmin Ali Haque, Représentante de l'UNICEF en Inde.
Car pour Susan Jane Ferguson, Représentante d'ONU Femmes en Inde, "Rester à la maison, en sécurité" est impossible pour de nombreuses femmes. "Les mesures de confinement préventives, poursuit-elle, contraignent les femmes et les filles à passer de longues heures avec agresseur, sans pouvoir recourir à aucun dispositif ni service d’aide, ou en ayant un accès extrêmement réduit à de tels dispositifs et services".
À un moment ou à un autre, la pandémie prendra fin et il devrait en être de même pour l'inégalité entre les sexes. C'est ce qu’a déclaré Eric Falt, Directeur et Représentant de l'UNESCO à New Delhi, avant d’ajouter : "Il faut redéfinir la notion de masculinité, de sorte que les hommes partagent les responsabilités qui incombent aujourd’hui aux femmes dans la dignité, le respect et la non-violence".

La pandémie a pour effet d’inciter certains à réfléchir non seulement à des solutions immédiates aux problèmes auxquels font face les femmes, mais aussi à la manière de créer une véritable égalité entre les sexes. Selon Argentina Matavel, Représentante du FNUAP en Inde, parvenir à réaliser l'égalité des sexes requiert "une transformation sociétale qui deviendra réalité lorsque chaque individu - homme, femme, fille ou garçon - portera sur l'autre un regard neuf comme s'il se regardait dans un miroir et traitera cet autre avec dignité et respect, en le considérant comme son égal et en reconnaissant que sa propre humanité ne se réalise complètement qu’à travers l’existence à part entière de cet autre".
Article produit par l'ONU en Inde. Écrit par l'ONU en Inde et éditée par Paul VanDeCarr, du Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD). Pour toute question sur le film, merci de contacter l’ONU en Inde en écrivant à l’adresse Radhika.Batra@un.org.