La parole des victimes ouvre la voie à la lutte contre la traite des êtres humains
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La parole des victimes ouvre la voie à la lutte contre la traite des êtres humains
La traite des êtres humains est un crime qui prive les personnes qui en sont victimes de leurs droits et de leur dignité et anéantit leurs rêves. Les équipes de pays des Nations Unies du monde entier se joignent à la "Campagne Cœur bleu", une initiative qui encourage chacune et chacun à s'impliquer dans la lutte contre ce crime et contre son impact sur la société en menant des initiatives de sensibilisation et en inspirant les autres par leurs actions.
À l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la traite d'êtres humains de cette année, Ghada Waly, la Directrice exécutive de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), nous appelle à reconnaître que "chaque victime de la traite des personnes a une histoire que nous devons écouter" et que "La voix des victimes est essentielle pour prévenir la traite, soutenir les survivants et traduire les auteurs en justice".
Alors que partout dans le monde, les coordonnatrices et coordonnateurs résidents des Nations Unies se joignent à la Directrice exécutive de l'UNODC pour rendre hommage aux survivant(e)s de la traite des êtres humains qui reconstruisent leur vie tout en contribuant à protéger celle des autres, nous voulons faire entendre la voix des victimes pour faire connaître leurs histoires de vie inédites et mettre en lumière le rôle qu’elles jouent dans la lutte contre la traite des personnes.
"L’ONU s'engage à écouter et à répondre à la parole des victimes et des survivant(e)s de la traite des êtres humains, à garantir leurs droits et leur dignité, à faire connaître leur histoire et à apprendre d'elles afin qu’elles nous guident dans la lutte que nous menons pour prévenir ce terrible crime et y mettre fin", a déclaré le Secrétaire général de l’ONU António Gutrerres.
Écoutez la parole de ces survivant(e)s…
Marcela Loaiza - Colombie/États-Unis
Âgée de 21 ans, Marcela Loaiza, qui avait fondé une famille et avait du mal à payer les factures qui s'accumulaient, a été piégée par des trafiquants d'êtres humains et exploitée sexuellement pendant 18 mois. Depuis, elle a fondé une organisation qui aide les victimes et les survivant(e)s à se réinsérer dans la société et, aujourd’hui, elle montre la voie en fournissant différents services à ces personnes, par le biais de son association, pour les aider à surmonter leurs difficultés personnelles et à trouver un emploi.
"Souvent, c’est en raison d’un manque de ressources que les victimes ne demandent pas d’aide. Leur offrir un soutien sous la forme de cartes de bus ou d’une aide au babysitting s’avère crucial pour leur permettre de participer régulièrement à nos ateliers", explique Marcela, la fondatrice de la Fondation Marcela Loaiza, une organisation qui contribue à sensibiliser le public à la question de la traite des êtres humains, à intégrer ce sujet dans les programmes scolaires et à inclure la question des besoins des victimes et des survivant(e)s dans les cours dispensés dans les lycées et les universités de Colombie et des États-Unis. Pour en savoir plus sur Marcela Loaiza et son histoire, cliquez ici.
Awah Francisca Mbuli - Cameroun
Francisca fait mieux que s’approprier son histoire : elle l'incarne. Elle a survécu à de multiples abus et crimes liés au trafic sexuel sur trois continents différents. "J'ai presque dû vendre un de mes reins pour gagner de l'argent et échapper à mon agresseur", raconte-t-elle. Francisca a été piégée par un trafiquant qui lui promettait un bon travail en tant que professeure d'anglais à l'étranger et elle s’est finalement retrouvée à travailler comme domestique et à être exploitée et maltraitée. Lorsqu’elle a enfin réussi à rentrer chez elle, elle a dû "faire face à la stigmatisation".
Grâce à Survivors' Network (en français : "Le réseau des survivants"), un réseau géré par des survivant(e)s de la traite des êtres humains, Francisca a aidé plus de 5.000 femmes et filles au Cameroun et dans le reste du monde à échapper à la traite des êtres humains et à la violence de genre en leur offrant un abri ou un logement provisoire ou de longue durée dans des maisons sécurisées, où ces personnes reçoivent également un soutien psychosocial et ont la possibilité de participer à un programme d'autonomisation économique. Pour en savoir plus sur Awah Francisca Mbuli et son histoire, cliquez ici.
Shandra Woworuntu - Indonésie/États-Unis
Après avoir été licenciée d’un emploi travail stable dans le secteur de la finance, Shandra a décidé de s’accorder le droit d'explorer une nouvelle voie professionnelle. Mais la transition vers le secteur de l'hôtellerie et de la restauration, dans lequel elle convoitait un emploi, a pris une tournure inattendue et a mis sa vie en danger.
"J'ai découvert une lacune dans le système de soutien aux survivant(e)s", explique-t-elle. "Toutes les personnes qui ont survécu à la traite d’êtres humains n'ont pas fait d’études et toutes n’ont pas de compétences", fait remarquer Shandra Woworuntu.
Après avoir payé des frais d'agence et effectué toutes les démarches administratives nécessaires pour obtenir son visa, Shandra a été enlevée à l'aéroport et a fait l’objet d’un trafic sexuel. Elle a réussi à s'échapper et s’est servie de l’épreuve qu’elle avait endurée pour créer un programme d'autonomisation des survivant(e)s baptisé Mentari, un programme spécialement conçu pour les survivant(e)s de la traite d’êtres humains qui propose des activités de mentorat, de leadership et de formation professionnelle dans le domaine de l’art culinaire. Pour en savoir plus sur Shandra Woworuntu et son histoire, cliquez ici.
Senga Jeanbaptiste - Rwanda
Senga n'avait que cinq ans lorsque ses parents et lui ont fui le génocide. La famille vivait dans la rue lorsque Senga a été recruté par un homme qui lui a offert une issue trompeuse. Au lieu de trouver un emploi, Senga s'est retrouvé sur le champ de bataille. Après une décennie traumatisante passée comme enfant soldat, Senga a échappé à ses ravisseurs et s'est rendu aux forces de maintien de la paix des Nations Unies. Sa vie a changé du tout au tout lorsqu’il s'est engagé auprès de Footprint to Freedom (en français : "Le chemin vers la liberté"), une organisation dirigée par des survivant(e)s, qui lui a permis de transformer son destin et de devenir un leader.
"Un des moyens les plus efficaces pour prévenir l'exploitation est de permettre aux personnes d’accéder un à emploi indépendant, sûr et stable", insiste Senga. Constatant le manque de soutien aux survivants masculins de la traite des êtres humains et la manque d’opportunités d'intégration qui leur sont offertes, Senga co-dirige, en partenariat avec la fondation "Soul of Rwanda" (en français : "L’âme du Rwanda"), des activités de prévention et de réintégration qui ne font pas de distinction entre les sexes et qui aident les enfants des rues, qui sont des proies faciles pour les trafiquants, à se réintégrer dans la société. Pour en savoir plus sur Senga Jeanbaptiste et son histoire, cliquez ici.
Pour connaître les résultats de nos activités dans ce domaine et dans d'autres, consultez le Rapport de la Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable sur le BCAD.