Promouvoir la protection sociale pour protéger les personnes à l’heure de la pandémie de COVID-19
La crise de la COVID-19 continue de peser sur les plus pauvres et les plus vulnérables dans le monde entier
Alors que les leaders du monde entier s'efforcent de guider nos gouvernements dans l'adaptation, l'extension et le renforcement des dispositifs de transfert monétaire en espèces, des programmes d'aide alimentaire, des programmes de protection sociale et des dispositifs d’allocations familiales, entre autres [1], nous demeurons douloureusement conscients que 4 milliards de personnes - c’est-à-dire 55% de la population mondiale - dont 2 enfants sur 3, ne bénéficient d’aucune forme d’aide.
Les réponses des gouvernements en matière de protection sociale doivent tenir compte du fait que la COVID-19 a des impacts différents sur les groupes vulnérables, les femmes, les hommes et les personnes qui survivent grâce aux revenus de l’économie informelle. Par conséquent, pour relever des défis d’une telle ampleur, il est primordial d’amplifier l'aide fournie dans des proportions exceptionnelles [2].
Le système des Nations Unies pour le développement est le plus grand acteur international en matière de protection sociale et de prestation de services de base. Le système des Nations Unies est présent dans 162 pays et soutient des dizaines de millions de personnes à travers la fourniture de services essentiels et de prestations sociales et la mise en œuvre d’autres dispositifs de protection sociale. L'ONU a une grande expérience en matière d’appui aux gouvernements dans ces domaines : elle les aide à développer des systèmes de protection sociale - notamment à mettre en place des minimas sociaux -, à fournir des services sociaux de qualité et à mettre en œuvre ces services dans des contextes humanitaires et de développement.
Le Fonds conjoint pour les ODD est une illustration de la manière dont les entités du système des Nations Unies s'unissent à travers la mise en place de programmes conjoints pour servir et protéger les personnes. L'année dernière, le Fonds a lancé 35 programmes conjoints axés sur le thème "Ne faire aucun laissé-pour compte" aux fins d'intégrer les groupes les plus vulnérables dans les systèmes nationaux de protection sociale.
Les impacts de la COVID-19 se faisant chaque jour sentir davantage dans les pays de programme de l’ONU, le Fonds conjoint offre aux équipes de pays des Nations Unies la possibilité et la latitude de la reprogrammation d’une part pouvant aller jusqu'à 20% de leurs fonds aux fins atténuer les impacts de la COVID-19 sur les groupes vulnérables, en accord avec les stratégies existantes de leurs programmes conjoints. Les fonds ainsi reprogrammés sont utilisés par les agences, fonds ou programmes des Nations Unies qui participent déjà au programme et viennent compléter la réponse humanitaire en coordination avec les gouvernements et sans faire double emploi avec des financements et initiatives connexes.
La réorientation d’activités doit s'aligner sur la stratégie plus large de programmation conjointe et peut concerner, entre autres, les domaines suivants :
- Coordination, planification, suivi et renforcement des capacités au niveau central, régional ou local sur une base multisectorielle et multipartenaire.
- Collecte et analyse intégrées de données et amélioration des systèmes de données, notamment grâce aux technologies numériques.
- Sensibilisation, communication stratégique, partage et apprentissage dans le prolongement des plans existants présentés aux annexes des programmes conjoints.
Comme le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, nous l'a dit le 2 avril 2020, " Nous ne pouvons tout simplement pas revenir là où nous étions avant que la COVID-19 ne nous frappe, avec des sociétés inutilement vulnérables aux crises. Nous devons construire un monde meilleur". Le Fonds conjoint pour les ODD travaille à faire en sorte que nous reconstruisions sur de meilleures bases et que nous maintenions notre vigilance et notre engagement en faveur du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des ODD.
Pour lire l'article publié à l’origine en anglais par Lisa Kurbiel sur le site du Fonds conjoint pour les ODD, cliquez ici. Article traduit en français par le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD).
[1] Cash transfers: what does the evidence say? A rigorous review of impacts and the role of design and implementation features (en français : "Transferts en espèces : Que disent les données ? Un examen rigoureux des impacts et du rôle des modalités de conception et de mise en œuvre") - Bastagli et al. ODI. 2016.
[2] Towards universal social protection for children: Achieving SDG 1.3 (en français : " Vers une protection sociale universelle pour les enfants : Atteindre l'ODD 1.3") - UNICEF et OIT. 2019.