En Azerbaïdjan, les centres de ressources pour femmes résistent face à la pandémie de COVID-19
En Azerbaïdjan, même à l’heure de la pandémie, les centres de ressources pour femmes continuent d'offrir un espace sûr à plus de 3.000 femmes rurales, leur permettant d’échanger des idées sur l'amélioration de leurs moyens de subsistance par l'autonomisation économique.
Créés en 2011, ces neuf centres de ressources ont pour mission principale de contribuer à renforcer les compétences entrepreneuriales des femmes rurales et à améliorer leur capacité à être compétitives sur le marché du travail, en leur donnant les moyens de surmonter les nombreux défis socio-économiques auxquels elles sont confrontées.
Dans ces centres, nous concentrons nos efforts sur les personnes vulnérables et les plus exclues socialement, en leur apportant le soutien nécessaire pour qu'elles deviennent des membres actifs de la société sur le plan économique et social.
Au cours des neuf dernières années, nous avons réussi à créer un espace sûr où des centaines de femmes peuvent se rencontrer, créer des réseaux, échanger des idées et forger des partenariats.
Des formations gratuites ont été dispensées dans ces centres à quelque 6.200 femmes sur les droits humains et économiques des femmes et des cours de comptabilité, de finance, d'informatique et de mise en réseau ont été organisés à leur intention.
Ainsi, près de 250 femmes rurales gèrent désormais leur propre entreprise avec succès.
En ces temps difficiles de lutte contre la pandémie de COVID-19, nos centres de ressources pour femmes sont passés avec succès à la dispensation de formations en ligne.
Au cours des dernières semaines, plus de 100 femmes provenant de certaines des régions les plus reculées du pays ont participé de manière régulière à notre formation en ligne sur le développement des entreprises et ont notamment suivi des cours couvrant les bases de la finance, du marketing, de la vente et de l'analyse des risques.
Les candidates retenues ont déjà reçu tout le matériel nécessaire pour leur permettre de monter leur propre affaire.
Alors que les centres de ressources pour femmes poursuivent leurs efforts pour aider les femmes rurales à acquérir une indépendance financière, les terribles conséquences de la pandémie sur les femmes du monde entier commencent à se faire sentir et doivent être traitées de toute urgence.
La charge du travail non rémunéré des femmes s'est accrue en raison des fermetures d'écoles, de la nécessité de s'occuper des membres âgés de la famille - qui sont à risque - et des autres répercussions de l'épidémie de COVID-19.
En règle générale, ce sont les femmes qui s’occupent du bien-être des membres de leur famille et qui assument les responsabilités domestiques les plus importantes. Elles s’occupent jusqu'à deux fois et demie plus des membres de leur famille et effectuent jusqu'à deux fois et demie plus de tâches domestiques non rémunérées que les hommes.
Les femmes jouent un rôle essentiel dans le bien-être et la résilience de leur famille et de leur communauté et sont donc plus exposées au risque de contracter le virus, ainsi qu'à un risque d'épuisement et de surmenage.
Les femmes sont également exposées à un risque élevé de subir des violences domestiques en raison des difficultés économiques accrues que vivent les ménages, associées à un isolement social accru à l’heure de la pandémie.
Nous avons donc travaillé avec les centres de ressources pour femmes au cours des dernières semaines afin de les aider à organiser des sessions régulières de psychothérapie virtuelle individuelle et de groupe.
Les impacts économiques de la pandémie affectent également de manière significative l'emploi et les moyens de subsistance des femmes.
Une analyse rapide a été menée par l'équipe de notre Laboratoire d’accélération à Bakou. Cette analyse a confirmé qu’en Azerbaïdjan, les femmes, dont la majorité travaille dans l’économie informelle, sont les plus vulnérables face aux conséquences économiques de cette crise.
Par exemple, 82 % des femmes employées dans cinq secteurs économiques (agriculture, commerce, éducation, santé et travail social) ne représentent que 27 % du PIB, ce qui prouve que les femmes travaillent essentiellement dans les secteurs faiblement rémunérés et dans le secteur informel. C’est la raison pour laquelle nous avons immédiatement commencé à aider les femmes à soumettre des demandes d’aide sociale.
Dans les centres de ressources, plusieurs femmes, en collaboration avec les coordinatrices et coordinateurs des centres, ont fait preuve d'une étonnante solidarité en lançant des campagnes locales destinées à aider les familles à faible revenu à faire face à la pandémie. Elles ont, dans ce cadre, organisé des collectes de produits essentiels et ont livré ces derniers aux familles les plus pauvres de leur communauté.
Dans le cadre de sa mission de protection des communautés les plus vulnérables, le PNUD s'est joint à ces efforts et, cette semaine encore, a contribué à l'achat et à la livraison de colis contenant l'équivalent d'un mois de nourriture et destinés à aider 340 des ménages les plus pauvres des zones rurales.
La plupart des produits contenus dans ces colis ont été achetés à des femmes entrepreneures, ce qui permet d'atteindre le double objectif d'aider les plus pauvres et d'aider les femmes entrepreneures à faire prospérer leur petit commerce.
Les très vastes répercussions de la pandémie de COVID-19 risquent d'inverser les progrès, certes limités, mais néanmoins précieux, qui ont été réalisés dans le domaine de l'égalité des sexes et des droits des femmes.
Dans le même temps, il est évident que le leadership et les contributions des femmes doivent être au cœur des efforts de résilience et de relèvement post-pandémique. En Azerbaïdjan, les centres de ressources pour femmes ont clairement démontré leur capacité à rester debout et à continuer à mener des initiatives dans les moments difficiles.
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Les centres de ressources pour femmes ont été créés conjointement par le PNUD et le Comité d'État pour la famille, les femmes et les enfants de la République d'Azerbaïdjan, avec les financements et le soutien généreux de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), de la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC), d'ONU-Femmes en Géorgie, de l'Union européenne et de la Fondation Coca-Cola.
Article produit par le PNUD en Azerbaïdjan. Traduit de l’anglais au français par le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD). Pour consulter l'article publié à l’origine en anglais sur Medium, cliquez ici.