Protéger les travailleurs migrants au Koweït
Les propos xénophobes à l’encontre des travailleurs migrants au Koweït - qui représentent plus de 70% de la population du pays - sont de plus en plus fréquents. Face à cette situation, un groupe de juristes a décidé, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et le Bureau du Coordonnateur résident, de lancer une campagne médiatique destinée à aider les autorités à combattre ce phénomène, que le gouvernement commence à considérer comme étant une menace potentielle pour la paix et la stabilité dans la société. Nous avons salué, à cet égard, le discours télévisé de l’Émir du Koweït sur ce sujet, un discours dans lequel il a souligné la nécessité de surmonter les différends et de lutter contre les informations erronées.
Cette campagne est un des exemples de l’action menée par l’ONU au Koweït pour aider le pays à faire face aux conséquences de la pandémie. La riposte que nous menons se décline en quatre principaux types d’interventions. Premièrement, nous aidons l'économie et la société à se relever, par exemple, en renforçant les chaînes d'approvisionnement, en aidant à atténuer les chocs économiques et en soutenant les petites et moyennes entreprises. Deuxièmement, nous nous employons à protéger les groupes de population vulnérables, notamment les travailleurs migrants. Troisièmement, nous élaborons des matériels pédagogiques en utilisant différents supports et, enfin, nous traitons les problèmes de développement et de santé.
Chômage et expulsions
Un des grands problèmes économiques auxquels nous sommes confrontés est le chômage. La grande majorité des travailleurs migrants qui arrivent au Koweït ont des moyens très limités. Or, avec la pandémie, beaucoup d'entre eux se sont retrouvés sans travail.
D’importantes sommes d'argent ont été collectées pour aider les travailleurs migrants, signe de la générosité de nombreux Koweïtiens, qui ont également fait don de nourriture pour venir en aide aux personnes touchées par la crise. Divers organismes de l’ONU tels que l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Organisation internationale du Travail (OIT) ont coopéré avec les autorités koweïtiennes pour trouver des moyens permettant de faire face à la crise.
Nous avons élaboré des lignes directrices et des recommandations sur la prise en charge des migrants et l'atténuation des répercussions socio-économiques de la pandémie et nous sommes heureux de voir que les autorités en ont adopté un grand nombre. Par ailleurs, le Programme des Nations Unies pour le développement et la Banque mondiale ont conseillé les autorités sur les questions socio-économiques pour les aider à faire face à l'instabilité des marchés.
Une autre conséquence de la hausse du chômage est que de nombreux travailleurs migrants n'ont plus de permis de travail valide et risquent d'être expulsés vers leur pays d'origine. Les membres du Réseau des Nations Unies sur les migrations - composé de l'OIM, de l'OIT, de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), d'ONU-Femmes, du HCDH et de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) – travaillent sur cette question de façon coordonnée pour faire en sorte que les retours volontaires de migrants se déroulent dans le respect du droit international des droits de l'homme.
En outre, l'OIM et le HCR collaborent avec des partenaires pour fournir de la nourriture et des équipements de protection individuelle (EPI) aux migrants et à d’autres groupes qui en ont besoin, ainsi que pour effectuer des contrôles dans les centres pour travailleurs consentant à un retour volontaire et dans les centres accueillant des victimes de violence domestique (notamment des travailleurs domestiques).
« Disons "Non à la haine" »
Mon message aux citoyens du Koweït, aux travailleurs migrants vivant dans le pays et à toutes celles et ceux qui contribuent à la lutte contre cette pandémie est que l'heure est à la solidarité, à l'action, au déploiement de l’aide humanitaire et au respect des droits de l'homme.
Nous ne pouvons pas vaincre ce nouvel ennemi sans unité et sans un accord sur une stratégie de base. Pour cela, nous devons tous travailler main dans la main : Nations Unies, gouvernement, secteur privé et société civile.
Disons "Non à la haine". Écoutons notre humanité et respectons les droits de l'homme. Enfin, rappelons une fois encore ce que le Secrétaire général des Nations Unies a dit : notre seul moyen de survivre, c'est de travailler ensemble.
Produit par ONU Info. Cet article a été publié à l’origine en anglais sur le site web d’ONU Info le 3 juillet 2020. Traduit en français par le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD).