Les espoirs de Lachyn
Le gouvernement du Turkménistan et les Nations Unies travaillent à offrir aux personnes comme Lachyn et à d'autres populations vulnérables un environnement de vie inclusif dans lequel elles peuvent bénéficier de services sociaux de proximité et de qualité. Ce travail est réalisé dans le cadre du Programme conjoint des Nations Unies lancé récemment sous le nom de "Améliorer le système de protection sociale grâce au développement de services sociaux de proximité inclusifs et de qualité". Le ministère turkmène du travail et de la protection sociale de la population est le chef de file de ce partenariat et quatre entités des Nations Unies, à savoir l'UNICEF, le PNUD, le FNUAP et l'ONUDC, sont partenaires du projet, lequel vise à réformer le régime de protection sociale au Turkménistan par le développement d’un nouveau modèle de prestation de services sociaux adapté au contexte national. Il s’agit en effet de développer les compétences des agents dédiés à la prestation de services sociaux de proximité et de renforcer le cadre législatif et réglementaire existant de manière à pouvoir transformer le régime de protection sociale au Turkménistan.
"Malgré le handicap sérieux avec lequel je vis, j'ai réussi à élever seule mon fils, qui va maintenant à l'école primaire. Enfant, j'ai dû passer de nombreuses années dans un internat pour enfants handicapés, loin de ma famille. Je me rappelle encore de la douloureuse expérience que ça a été de devoir quitter ma famille", se souvient Lachyn.
Lachyn est issue d’une famille nombreuse. Elle aurait pu avoir une vie différente si sa famille avait eu pu accéder à des services sociaux de proximité inclusifs. Tout comme Lachyn, beaucoup d'autres enfants handicapés, adultes handicapés et personnes âgées vivant seules ont davantage de risque d’être placés par l’État dans des institutions spécialisées où ils devront vivre en dépendant entièrement de l’aide de l'État.
"Je reçois une allocation pour personnes handicapées, mais en tant que mère célibataire, je suis obligée de gagner de l’argent en plus, ce que je fais en brodant des robes typiques du Turkménistan. Les jeunes femmes pour qui je brode ces robes apprécient mon travail, mais je ne peux pas y consacrer beaucoup de temps à cause de mon mal de dos".
Les personnes vulnérables sont confrontées au quotidien à des problèmes sociaux qui, pour la plupart, ne peuvent pas être résolus grâce aux allocations en espèces de l’État ou aux soins dispensés dans ses institutions. L'expérience des autres pays en matière de travail social montre que les services sociaux de proximité inclusifs permettent, eux, aux groupes de population vulnérables de surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés et leur donnent les moyens de mener une vie indépendante au sein de leur communauté.
Dans le cadre du Programme conjoint, 45 travailleurs sociaux nouvellement embauchés et des représentants des personnels des services associés, notamment des policiers, des enseignants et des professionnels de santé, recevront une formation pour acquérir les compétences de base en matière de travail social. Ces travailleurs sociaux suivront par ailleurs une formation avancée plus spécialisée sur le travail social et les services sociaux. En outre, les directeurs de ces services et les organisations non gouvernementales et gouvernementales susceptibles de participer au projet en tant que prestataires de services sociaux recevront eux aussi une formation sur les compétences de base, en plus d’une formation sur les questions liées à la gestion et à l'administration des services sociaux. Après analyse des services sociaux existants, un nouveau modèle de prestation de services sociaux sera élaboré au Turkménistan et ses principales composantes seront testées. Le Programme conjoint a également pour but de renforcer le cadre législatif existant pour faciliter la mise en place de nouveaux services sociaux axés sur les soins personnels et l'autonomisation des bénéficiaires de ces services, tels que Lachyn, en vue de leur permettre de mener une vie indépendante.
"Je crois que mon fils et moi avons un bel avenir devant nous. Je veux gagner plus d’argent pour nous permettre de vivre mieux. Je veux avoir mon propre appartement et voir mon fils aller à l'université. De plus, ma passion pour le chant et la danse m’aide à croire en mes capacités - comme cela aide beaucoup d’autres personnes comme moi - et à m'efforcer de rendre ma vie meilleure", confie Lachyn avec espoir.
La réforme visant à changer le régime de protection sociale au Turkménistan pour améliorer la qualité de vie de bénéficiaires comme Lachyn créera des opportunités pour de nombreuses autres personnes vulnérables. Les entités de l’ONU et leurs partenaires nationaux œuvreront au renforcement des compétences des agents des services sociaux de proximité ainsi qu’au renforcement du cadre législatif et réglementaire existant de manière à pouvoir transformer le régime de protection sociale au Turkménistan.
Produit par l’ONU au Turkménistan. Écrit par Guljahan Gochova. Pour consulter l'article dans sa version originale et en savoir plus sur l’action menée par l'équipe de l’ONU au Turkménistan, consultez le site web de l’équipe à l'adresse https://turkmenistan.un.org/.