Pour en savoir plus sur les plans d’intervention de l’ONU et du Pakistan mis en œuvre en réponse aux inondations, visionnez la vidéo de leur conférence de presse conjointe.
On estime que 33 millions de personnes ont été touchées par les "pires inondations survenues depuis des décennies" et que plus de 1.000 personnes, principalement des enfants, sont mortes depuis la mi-juin, lorsque de fortes pluies ont commencé à s'abattre sur le Pakistan, a déclaré mardi Jens Laerke, le Porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
"Le Pakistan est inondé de souffrance", a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, dans un message vidéo diffusé à l’occasion du lancement d’un appel éclair de six mois à Islamabad et à Genève.
"Le peuple pakistanais fait face à une mousson sous stéroïdes, avec les effets ininterrompus de niveaux de pluies et d'inondations sans précédent".
Selon M. Laerke, 500.000 personnes déplacées par les inondations "se sont réfugiées dans des camps de fortune... près d'un million d’habitations ont été endommagées et plus de 700.000 têtes de bétail ont péri".
La situation humanitaire s’est davantage aggravée avec les dégâts considérables subis par les infrastructures. Près de 3.500 km de routes et 150 ponts ont été endommagés, empêchant les populations de fuir vers des zones plus sûres et compromettant l'acheminement de l'aide humanitaire aux millions de personnes en situation de détresse.
Trois objectifs clés
Selon le Porte-parole de l'OCHA, le plan s’articule autour de trois principaux objectifs : "Premièrement, fournir une aide, notamment sous la forme de services de santé, de nourriture, d’eau potable et d’abris, afin de sauver des vies et des moyens de subsistance.
"Deuxièmement, prévenir l’apparition de grandes épidémies dues à des maladies transmissibles telles que le choléra et porter assistance aux jeunes enfants et à leurs mères sur le plan nutritionnel".
Le troisième objectif est de faire en sorte que "les personnes puissent accéder à l’aide et aux services de protection dans des conditions à la fois de sécurité et de dignité, ce qui implique notamment que les familles soient localisées".
Matthew Saltmarsh, le Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a déclaré aux journalistes à Genève que, jusqu'à présent, les interventions du HCR ont consisté pour l’essentiel en "la mise en place de mesures d'urgence dans les régions touchées et la fourniture d'articles de secours, principalement des abris, mais aussi des "réchauds, des couvertures et des lampes à énergie solaire".
"Jusqu'à présent, nous avons fourni une aide d'une valeur de 1,5 million de dollars, mais il nous faut faire beaucoup, beaucoup plus dans les semaines à venir et à moyen terme, notamment en matière d’aide au développement", a fait savoir M. Saltmarsh.
Des conséquences catastrophiques
Le Pakistan connaît un épisode de mousson intense depuis le mois de juin : au cours de ce seul mois, les précipitations ont dépassé leur volume normal de 67 %, a indiqué l'OCHA dans un communiqué. Au 27 août, le niveau des précipitations qui se sont abattues sur le pays atteignait l’équivalent de 2,9 fois la moyenne nationale sur 30 ans.
À ce jour, le Gouvernement pakistanais a décrété "l’état de catastrophe naturelle" dans 72 districts. Compte tenu du niveau actuel des pluies qui continent de tomber, il est probable que le nombre de districts décrétés en "état de catastrophe naturelle" augmente.
"Quand on entend dire qu’il y a eu des inondations, on pense très souvent uniquement aux gens qui se sont noyés, mais les conséquences sont bien plus vastes que cela", a nuancé Christian Lindmeier, le Porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). "Vous avez des blessures par écrasement dues aux débris qui flottent dans l'eau. Vous avez des décharges électriques dues aux câbles ... Vous avez un manque d'eau potable", qui constitue un "problème non seulement pour le très court terme, mais aussi pour le moyen terme".
Le Porte-parole de l'OMS a également alerté sur le fait qu'"au moins 888 établissements de santé ont été gravement endommagés ... parmi lesquels 180 ont été complètement détruits à ce stade".
La balance penche désormais de l’autre côté
Selon l’Indice mondial des risques climatiques 2021 et Climate Watch, le Pakistan figure parmi les 10 pays les plus touchés par des phénomènes météorologiques extrêmes malgré sa très faible empreinte carbone.
Selon Clare Nullis, Porte-parole de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), ces inondations meurtrières sont "l'empreinte d’un changement climatique qui devient plus extrême". Aux mois de mars et avril, le Pakistan s’est retrouvé "en proie à une vague de chaleur et de sécheresse dévastatrice" et, désormais, "la balance penche de l’autre côté", a-t-elle averti.
Cet article a été publié à l’origine en anglais sur le site d’ONU Info. La présente traduction française a été réalisée par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des activités de développement (BCAD).
Pour en savoir plus sur l’action menée par l’ONU au Pakistan, consulter le site Pakistan.UN.org.