Les agences de l'ONU déplorent la perte de vies humaines parmi les personnes en déplacement en Amérique latine et proposent d'accompagner la mise en place d’une réponse régionale coordonnée
15 octobre 2021 - Les agences des Nations Unies dépl rent vivement le naufrage d'un bateau, le 11 octobre, à Acandí, en Colombie, qui transportait une trentaine de personnes vers le Panama. Dans cette tragédie, trois personnes ont perdu la vie et six autres, dont trois mineurs, sont portées disparues, selon les autorités colombiennes.
Cet incident met une fois de plus en lumière le désespoir des familles avec enfants et les risques extrêmes auxquels les personnes en situation de déplacement s’exposent tout au long du voyage qu’elles entreprennent en traversant des frontières et en empruntant souvent des itinéraires clandestins en raison du manque de routes migratoires régulières, à la recherche d’une sécurité, de la protection de leurs droits humains, ou d'une vie meilleure.
Bien qu'ils ne soient pas nouveaux, les mouvements de populations dans la région du Darién sont plus importants ces derniers mois et exposent les personnes en déplacement à un niveau accru de risque et de précarité. Les nationalités représentées parmi les migrants sont plus diverses également, avec des personnes venant principalement des Caraïbes, d'Amérique du Sud et d'autres continents ; et les personnes qui empruntent cette route ont des profils plus divers qu’auparavant.
Selon le Service national des migrations du Panama, 91.300 personnes ont traversé le Darién entre janvier et septembre de cette année. Parmi elles, selon l'UNICEF, 19.000 étaient des filles ou des garçons. La moitié d'entre eux avaient moins de 5 ans. En septembre, plus de 50 personnes en transit dans la région ont été retrouvées mortes du côté panaméen de la route du Darién. Cette situation nécessite une coopération entre les pays concernés et les acteurs de la société civile afin que des actions soient entreprises pour permettre la recherche et l'identification des personnes disparues sur ces itinéraires.
Beaucoup de personnes, en particulier parmi les femmes et les enfants, sont exposées, tout au long du trajet qu’elles parcourent, à des risques et à des violations de leurs droits. Parmi ces risques et ces violations : les violences sexuelles et sexistes, le vol, la traite d’êtres humains, les discriminations, l'enlèvement et l'extorsion, entre autres. Certaines de ces infractions sont commises par des groupes de criminalité organisée. La situation touche plus particulièrement les filles et les femmes, d'où la nécessité de lutter contre ces situations en prenant en compte les questions de genre.
Les agences du système des Nations Unies soulignent la nécessité de développer des voies migratoires sûres, régulières et ordonnées afin de réduire le risque de perte de vies humaines. Elles exhortent par ailleurs à intensifier les enquêtes sur les réseaux nationaux et transnationaux organisés impliqués dans la traite, le trafic, la contrebande et les autres activités illicites associées. Elles demandent également instamment aux États de protéger les droits - notamment celui de demander et d’obtenir l'asile - de toutes les personnes en déplacement, en particulier des familles, des femmes, des filles, des garçons et des autres personnes qui ont des besoins de protection particuliers. Elles exhortent en outre les États à garantir un accès effectif des personnes aux services essentiels, quelles que soient les raisons pour lesquelles ces personnes ont quitté leur pays d'origine et quels que soient leur statut en tant qu’immigrées, leur niveau de revenu et les circonstances et conditions dans lesquelles elles voyagent.
La bonne santé des économies et des sociétés passe entre autres par une bonne gestion de la mobilité humaine qui permet de stimuler la croissance économique, de réduire les inégalités, de relier entre elles des sociétés diverses et de favoriser le processus de relèvement post-COVID-19.
La collaboration entre les autorités des pays de transit de ces mouvements mixtes de population est essentielle pour l'élaboration et la mise en œuvre d'une réponse régionale globale et efficace qui permette aux personnes de se déplacer dans des conditions dignes et sûres. Les agences de l’ONU réitèrent leur disponibilité à l’intention des pays concernés qui souhaiteraient être accompagnés dans ce sens.
Déclaration conjointe des bureaux régionaux de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du Bureau régional du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) pour l'Amérique centrale et les Caraïbes, du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), de l'Organisation internationale du Travail (OIT), d'ONU-Femmes, du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et du Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS).
Pour plus d'informations, veuillez contacter :
William Spindler, HCR, +507 6382 7815 spindler@unhcr.org
Aikaterini Kitidi, HCR, +41 79 580 83 34 kitidi@unhcr.org
Juliana Quintero, OIM, +54 11 32488134 juquintero@iom.int
Jorge Gallo, OIM, +506 7203 6536 jgallo@iom.int
Laurent Duvillier, UNICEF, +507 6169 9886, lduvillier@unicef.org
Alfonso F. Reca, UNICEF, +507 6941 2