La crise de la COVID-19 doit être résolue au moyen de la solidarité et de la coopération internationales
Déclaration conjointe du Groupe des Nations Unies pour le développement durable en Amérique latine et dans les Caraïbes (Région LAC).
26 mai 2020 - Les entités de l'ONU membres du Groupe des Nations Unies pour le développement durable en Amérique latine et dans les Caraïbes (Région LAC) ont exprimé leur inquiétude concernant l'impact profond de la pandémie de COVID-19 sur la santé, la sécurité et la situation économique de millions de réfugiés et de migrants dans la région et ont appelé à une mobilisation internationale accrue pour aider les gouvernements à amplifier leurs interventions en accordant une attention particulière aux plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants.
"La crise de la COVID-19 est un défi mondial que nous devons relever au moyen de la solidarité et de la coopération internationales", ont déclaré les représentants/tes des entités de l’ONU. Comme l'a souligné le Secrétaire général de l'ONU, M. Antonio Guterres : "Nous sommes dans le même bateau et nous nous en sortirons ensemble". Seule une approche inclusive où véritablement personne n’est laissé pour compte permettra à la région de surmonter cette crise d'une ampleur et d'une portée sans précédents.
La pandémie de COVID-19 eu un impact, direct ou indirect, sur des millions de personnes en Amérique latine et dans les Caraïbes. Les réfugiés et les migrants, en particulier les femmes et les enfants, sont parmi les personnes les plus durement touchées. Des milliers de personnes ont perdu leurs moyens de subsistance et ne peuvent plus subvenir à leurs besoins fondamentaux tels que l’accès à un logement, à de la nourriture et aux soins de santé ; d'autres n'ont pas pu continuer à payer leur loyer et ont été expulsées de chez elles. Les femmes, qui sont plus susceptibles que les hommes de travailler dans le secteur informel et d’être moins bien payées, sont encore plus pénalisées. Les réfugiés et les migrants vulnérables vivent désormais dans la rue, où ils risquent d'être arrêtés et mis en détention parce qu’ils sont dans l’incapacité d’appliquer les consignes de distanciation physique ou de respecter les mesures de confinement. D'autres sont bloqués aux frontières et ont besoin d'une aide humanitaire immédiate et plus importante. Des cas choquants et violents de discrimination et de xénophobie ont été signalés dans toute la région.
Dans ce contexte, dans certains cas, un nombre croissant de réfugiés et de migrants retournent dans leur pays d'origine en dépit du fait qu'ils n'y ont que peu de perspectives économiques et malgré le risque de contagion transfrontalière que représentent ces mouvements de retour. En outre, la baisse des envois de fonds qui accompagne la crise économique mondiale induite par la pandémie a des conséquences sur les pays d'origine des migrants car elle contribue à la dégradation des conditions de vie des populations de ces pays.
La situation sur le front de la protection des personnes reste tout aussi difficile, notamment dans les zones frontalières. Si la pandémie de COVID-19 peut amener les gouvernements à prendre des mesures extraordinaires pour limiter la transmission du virus, il est néanmoins important de s'assurer que ces mesures respectent les principes fondamentaux relatifs aux droits de l'homme, au droit des enfants à être protégés et aux droits des réfugiés, tels que le principe du non-refoulement ou de l’autorisation d’accès au territoire pour les demandeurs d'asile. La suspension temporaire des expulsions et la libération des réfugiés et des migrants placés en détention, en particulier lorsqu’il s’agit d’enfants non accompagnés, sont fortement recommandées, dans la mesure où elles aident à prévenir la transmission du virus et à protéger la santé des réfugiés, des migrants et de leurs communautés.
Pendant ce temps, les migrants et les réfugiés continuent de faire preuve de résilience et de participer à la vie de leurs communautés d'accueil. Qu’ils/elles soient médecins, infirmiers/ères ou soignants/tes, les réfugiés et les migrants, en particulier les femmes et les enfants, jouent un rôle essentiel dans les interventions de santé publique de nombreux pays. Beaucoup d’entre eux constituent également une partie essentielle de la main-d'œuvre active dans d'autres secteurs clés de l'économie comme l'agriculture, la transformation et la distribution de produits alimentaires, ou les services de nettoyage et de désinfection. Ce faisant, ils/elles contribuent à fournir des services et des biens aux communautés pendant les périodes de confinement et de restrictions des déplacements.
Compte tenu du rôle vital et de la vulnérabilité de millions de réfugiés et de migrants, il est important que les gouvernements prennent en considération ces populations dans les mesures mises en œuvre en matière de protection sociale, en prévoyant notamment des mesures ciblées et universelles susceptibles d’atténuer l'impact socio-économique de la pandémie. Le système des Nations Unies est prêt à aider les pays à relever ce défi et se mobilise depuis le début de la crise pour aider les gouvernements et la société civile en Amérique latine et dans les Caraïbes en fournissant des services d’orientation, d’aide et de protection afin d’appuyer les réponses nationales. "L’action concertée que nous menons reste plus nécessaire que jamais. Ce n'est qu'en nous unissant que nous pourrons faire face au coronavirus et atténuer ses effets dévastateurs sur des millions de vies", ont insisté les représentants/tes des entités onusiennes.
"Les réfugiés et les migrants, ainsi que leurs communautés d’accueil, ont besoin d'un accès pratique et non discriminatoire à l'information et à des soins médicaux appropriés. Tous les individus, quelle que soit leur situation migratoire, doivent être inclus dans les systèmes et services nationaux, au même titre que les autres groupes de populations exposés au risque de marginalisation ou d'exclusion", ont déclaré les représentants/tes onusiens/ennes. "Le virus ne fait pas de différence entre les personnes. Tout le monde est en danger et, donc, tout le monde - y compris les réfugiés et les migrants - doit pouvoir se faire prendre en charge dans des établissements de santé et bénéficier des programmes de protection sociale existants pendant cette période d’urgence sanitaire." Les employeurs devraient également s'efforcer, dans la mesure du possible, de maintenir les salaires des travailleurs/euses à leurs niveaux actuels, en particulier ceux des travailleurs/euses qui se trouvent au bas de l'échelle des salaires.
Dans le cadre de la réponse déployée pour venir en aide aux réfugiés et aux migrants du Venezuela, la Plateforme de coordination interagences pilotée par le HCR et l'OIM a révisé le Plan régional d’action pour les réfugiés et les migrants (en anglais : Regional Refugee and Migrant Response Plan) lancé en novembre 2019, afin d’y intégrer les besoins liés à l'épidémie de COVID-19. En collaboration avec des ONG partenaires, les entités de l'ONU conduisent plusieurs activités de prévention et d’intervention dans les principaux lieux d'accueil des réfugiés et des migrants. Ces activités, qui tiennent compte des questions de genre, permettent aux personnes d'accéder de manière satisfaisante à l’information, à l'eau potable, à du savon et à des dispositifs adéquats d’élimination des déchets. Les organisations travaillent jour et nuit pour trouver des solutions innovantes de manière à continuer à assister les personnes les plus vulnérables dans le contexte actuel, tout en aidant les autorités nationales à mettre en place des espaces d'observation et d'isolement pour accueillir les patients positifs à la COVID-19. Les entités de l'ONU travaillent également sur le développement d’initiatives visant à garantir les moyens de subsistance des réfugiés, des migrants et des communautés d'accueil, afin d’aider ces populations à se remettre de la crise sanitaire et économique actuelle. Elles mettent par ailleurs en œuvre des actions destinées à garantir la protection des populations migrantes et réfugiées, en particulier celle des personnes qui ont besoin d’une protection internationale.
"La communauté internationale doit répondre à cette crise humanitaire terrible et invisible. Aujourd'hui, la Conférence internationale des donateurs, en solidarité avec les réfugiés et les migrants vénézuéliens, a été convoquée par l'Espagne et l'Union européenne, avec l’appui du HCR et de l'OIM. Il est essentiel que les pays donateurs trouvent les moyens de continuer à appuyer la réponse humanitaire et les mesures de protection des personnes en écoutant les plus vulnérables et en répondant à leurs besoins. À moins que la communauté internationale n’accroisse son soutien aux pays d'accueil, il existe un risque élevé que des millions de réfugiés et de migrants vénézuéliens en Amérique latine et dans les Caraïbes, notamment des femmes et des enfants, soient laissés pour compte et deviennent de plus en plus invisibles dans cette période de pandémie."
Pour plus d'informations, veuillez contacter :
Vanesa Hidalgo, du PNUD , à l’adresse vanessa.hidalgo@undp.org
William Spindler, du HCR, à l’adresse spindler@unhcr.orgv ou Olga Sarrado, du HCR, à l’adresse sarrado@unhcr.org.