Le Secrétaire général des Nations Unies appelle à accélérer l’action en faveur de l'emploi et de la protection sociale pour éviter des relances inégales dans le monde et prévenir les crises futures

Si les processus de relance sont très inégaux, la confiance et la solidarité seront mises à mal et le monde sera plus vulnérable face aux crises à venir, notamment celles liées au changement climatique.
- Le 28 septembre, le Secrétaire général réunira des dirigeants pour susciter la mobilisation
- Lancement de la nouvelle Plateforme de l'Accélérateur mondial pour l'emploi et la protection sociale (en anglais : "Global Accelerator on Jobs and Social Protection platform"), qui vise à créer 400 millions d'emplois et à étendre la couverture de la protection sociale à 4 milliards de personnes qui ne bénéficient actuellement d’aucune protection
Organisation d’une table ronde le 28 septembre, de 9h00 à 12h00, heure de New York, avec diffusion en direct sur http://webtv.un.org.
New York, 27 septembre - En investissant dans une croissance génératrice d’emplois, dans la protection sociale et dans une transition juste vers un avenir à émissions nettes nulles, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, on pourrait empêcher une nouvelle aggravation des inégalités - lesquelles ont été exacerbées par la pandémie de COVID-19 - entre les économies développées et les économies en développement, a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, dans une note de synthèse publiée aujourd'hui.
Au moins 982 milliards de dollars de mesures de relance budgétaire sont nécessaires pour répondre aux chocs immédiats engendrés par la crise sur le marché du travail et pour réaliser une transition juste, de même qu’1,2 trillion de dollars par an sont nécessaires pour financer la mise en place de minima sociaux dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Aucune économie avancée n'a réalisé de progrès économiques ou sociaux sans investir dans des systèmes de protection sociale et dans des services publics de qualité qui apportent aux gens le soutien nécessaire pour leur permettre de faire face aux vicissitudes de la vie.
Alors que la valeur des richesses détenues par les milliardaires a augmenté de plus de 3.900 milliards de dollars entre mars et décembre 2020, l'impact de la pandémie sur le monde du travail - entre autres facteurs - a fait augmenter le nombre de personnes extrêmement pauvres de 119 à 224 millions de personnes. C’est la première augmentation de la pauvreté observée depuis plus de 21 ans.
- On estime qu’en 2020, 8,8 % du nombre total d'heures travaillées - soit l'équivalent du pourcentage d’heures travaillées en un an, à temps plein, par 255 millions de travailleurs/euses - ont été perdues.
- Cela correspond à une perte de 3.300 milliards de dollars de revenus du travail hors aides publiques.
- On estime qu’à cause de la pandémie, il y aura, en 2021, 75 millions d'emplois de moins qu'avant la crise et qu’en 2022, il y en aura 23 millions de moins que prévus.
La note de synthèse du Secrétaire général appelle à réaliser, d’urgence, des investissements pour financer une relance créatrice d’emplois, durable et socialement inclusive. Les secteurs public et privé doivent selon lui mobiliser des fonds pour accroître ces investissements de manière très significative, afin de remettre le monde sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable et lui permettre de faire face à des risques toujours plus élevés en rapport avec le changement climatique et la dégradation de l'environnement, lesquels pourraient mettre en péril 1,2 milliard d'emplois, soit l’emploi de 40 % de la population active mondiale.
Pour que la relance post-pandémique soit centrée sur l’intérêt des populations, les politiques de l’emploi et les politiques de protection sociale doivent fonctionner en tandem, afin non seulement d’améliorer le niveau de vie des gens, mais aussi d’aider ces derniers à surmonter les difficultés liées à un monde du travail en mutation rapide et à une transition nécessaire vers l'objectif zéro émission nette de carbone d'ici à 2050.
Accélérer la création d'emplois
Pour parvenir à réaliser une relance créatrice d’emplois et une transition juste vers une économie durable et inclusive, le Secrétaire général appelle à la création d’un Accélérateur mondial pour l'emploi et la protection sociale qui permettrait de créer au moins 400 millions d'emplois et d'étendre la protection sociale à 4 milliards de femmes, d'hommes et d'enfants qui ne bénéficient actuellement d’aucune couverture sociale.
Pour que cet objectif soit atteint, la note de synthèse intitulée "Investir dans l'emploi et la protection sociale pour éradiquer la pauvreté et impulser une relance durable" recommande la mise en œuvre de plusieurs mesures :
- Élaborer des stratégies de relance nationales intégrées et inclusives pour la création d'emplois décents, notamment dans les secteurs de l’économie domestique et de l'écologie, ainsi que pour une protection sociale universelle et la réalisation d’une transition juste ; et veiller à ce que ces stratégies soient alignées sur les politiques macroéconomiques et budgétaires et étayées par des données solides.
- Accroître l'investissement dans des minima sociaux en pourcentage du PIB dans les budgets nationaux
- Mettre au point des mesures visant à étendre la protection sociale aux travailleurs/seuses de l'économie informelle et à favoriser la formalisation progressive des entreprises et des contrats de travail, notamment dans le secteur de l'économie domestique.
- Créer des politiques actives du marché du travail visant à aider les travailleurs/euses à améliorer leurs compétences et à se recycler afin d’être en mesure de conserver leur emploi ou d’en changer et de s'adapter aux transitions verte et numérique.
- Développer une architecture financière solide qui permette de mobiliser des investissements en faveur de la création d’emplois décents, de la protection sociale et d'une transition juste, en orientant notamment les droits de tirage spéciaux vers un appui aux stratégies nationales de relèvement dans les pays qui en ont besoin.
- Renforcer la collaboration avec le secteur privé pour accroître les investissements dans des secteurs stratégiques et promouvoir l'esprit d'entreprise en impliquant efficacement les femmes et les entreprises appartenant à des femmes en particulier, en vue de combler l’écart de compétences.
- Aligner les stratégies sur l’Accord de Paris sur le climat, de sorte qu'elles soutiennent les entreprises et les travailleurs/euses tout en veillant à ce que les populations vulnérables ne soient pas laissées pour compte dans la transition vers des économies à émissions nettes de carbone nulles.
Réunion de haut niveau sur l'emploi et la protection sociale en vue éradiquer la pauvreté
Le Secrétaire général de l'ONU présentera sa note de synthèse lors d'une réunion virtuelle de haut niveau, à l'ONU, le 28 septembre 2021, de 09h00 à 12h00 ET (15h00 à 18h00 Heure d'été d'Europe centrale). Cette réunion est organisée conjointement avec l'Organisation internationale du travail (OIT).
Les dirigeants de plusieurs pays, ainsi que les responsables des principales organisations internationales, banques multilatérales et institutions financières et des représentant(e)s de la société civile, du secteur privé et du monde universitaire débattront des voies à suivre.
Lors de la réunion de haut niveau consacrée à la promotion de l'emploi et de la protection sociale en vue de l'éradication de la pauvreté, le Secrétaire général de l’ONU prononcera un discours d'ouverture, qui sera suivi par celui du Premier ministre jamaïcain M. Andrew Holness, co-organisateur de l'Initiative sur le financement du développement à l'ère de la COVID-19 et au-delà (en anglais : "Financing for Development in the Era of COVID-19 and Beyond Initiative", ou FfDI), puis par celui de M. Guy Ryder, Directeur général de l’OIT. Dans un second temps, un débat animé par un/e modérateur/trice aura lieu avec les dirigeant(e)s d’institutions financières internationales, des chef(fe)s d'État et de gouvernement et des organisations internationales.
La Vice-Secrétaire générale, Amina Mohammed, prononcera le discours de clôture de la réunion.
La réunion est organisée sous l'égide de l'Initiative sur le financement du développement à l'ère de la COVID-19 et au-delà et avec le soutien de l'OIT.
Pour plus d'informations, veuillez contacter :
- Nations Unies : Dan Shepard. Email : shepard@un.org ; tél.: +1 646 675 3286
- Organisation internationale du travail : Amber Barth. Email : barth@ilo.org ; tel.: +1 212 697 0150