Qu'est-ce que la COP25?
Qu'est-ce que la COP25 ?
La COP25 ["COP" est l’abréviation de "Conference of the Parties", en anglais, qui signifie "Conférence des parties"] se déroule actuellement en Espagne, sur une durée de deux semaines. Des leaders et représentants venus du monde entier et issus de tous les secteurs - gouvernements, experts de la société civile, associations de jeunes, activistes et secteur privé - s'y réunissent pour faire avancer les discussions politiques de haut niveau sur le changement climatique et prendre des mesures immédiates pour lutter contre ce dernier.
Il s'agit d'une réunion officielle de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). L'objectif des participants est d'évaluer les progrès accomplis au niveau mondial dans la lutte contre le changement climatique et d'établir des obligations juridiquement contraignantes pour les pays développés afin qu’ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré : "Le changement climatique n'est plus un problème qui va se poser à long terme... Nous sommes désormais confrontés à une crise climatique mondiale. J'attends de la COP25 que les parties démontrent des ambitions et un engagement renforcés et fassent preuve de responsabilité et de leadership.
Pourquoi la COP25 est-elle si importante pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée ?
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est un pays où toutes les questions relatives au changement climatique se juxtaposent.
Bien que classée parmi les 20 pays les plus vulnérables face au changement climatique, la Papouasie-Nouvelle-Guinée abrite la troisième plus grande forêt tropicale intacte du monde et la cinquième plus grande forêt intacte du monde, toutes catégories de forêts confondues. Les forêts de Papouasie-Nouvelle-Guinée sont extrêmement importantes pour le monde entier, et cela fait du pays le gardien d'un bien public international.
Les effets du changement climatique touchent tous les secteurs de l'économie et de la société et se font déjà sentir en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Les îles Carteret ont été les premières victimes de l'élévation du niveau de la mer et de l'irrégularité des conditions météorologiques. Des personnes sont contraintes de se déplacer à cause de ces phénomènes. Elles comptent parmi les premiers réfugiés climatiques du monde.
On peut s’attendre à ce que le changement climatique frappe durement le secteur de la pêche en Papouasie-Nouvelle-Guinée en faisant diminuer de 30 % les stocks de thon dans les eaux du pays. Le blanchiment des coraux et les températures de surface de l’océan pourraient entraîner un effondrement des activités de pêche côtière. Ensemble, ces phénomènes mineront les exportations, dont le pays a tant besoin, et menaceront la sécurité alimentaire de plusieurs milliers de personnes.
Dans la région des Highlands, les précipitations deviendront plus irrégulières. Des inondations soudaines endommageront les récoltes et les infrastructures. Comme nous l'a montré le phénomène El Niño en 2015, l’épisode inattendu de sécheresse et les gelées ont fait basculer plus de 200.000 personnes dans une situation d’insécurité alimentaire, hydrique et sanitaire.
Les dégâts causés aux infrastructures par les phénomènes météorologiques extrêmes augmenteront les pertes de productivité. Les coûts de remplacement des infrastructures et les coûts de protection des nouvelles infrastructures contre les risques climatiques représentent des coûts substantiels pour le gouvernement et pour l'économie.
La hausse des températures entraînera une propagation des maladies à transmission vectorielle à de nouvelles zones et mettra à rude épreuve les services de santé et de vulgarisation agricole.
Les écosystèmes terrestres et marins deviennent plus vulnérables avec le changement climatique. À mesure que les températures augmenteront et que les régimes climatiques changeront, les écosystèmes et la biodiversité qui leur est associée auront du mal à s'adapter et risquent d'être irrémédiablement détruits.
Le changement climatique rendra plus difficile la réalisation des objectifs de développement durable et, au bout du compte, l'amélioration des conditions de vie de la population.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est résolue à agir
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est à l'avant-garde des négociations sur le changement climatique. Elle s'est engagée à agir pour s’attaquer au problème du changement climatique, non seulement en prenant des mesures d'adaptation et de renforcement de la résilience de sa population, de ses écosystèmes et de son économie, mais aussi en contribuant aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
La Papouasie-Nouvelle-Guinée a été le premier pays au monde à soumettre des contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l'Accord de Paris, signé en 2015. Dans la perspective de la réalisation de la neutralité carbone d'ici à 2050, ces contributions s'appuient sur des politiques nationales fortes, des objectifs ambitieux et un mécanisme d’élaboration des politiques efficace.
Conformément à ses engagements, le gouvernement prend actuellement des mesures qui permettront de jeter les bases d'un développement national mieux adapté au défi climatique.
S’exprimant au nom de l'honorable James Marape, Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'honorable Soroi Eoe, ancien Ministre des Affaires étrangères et du Commerce, a déclaré dans le discours qu’il a prononcé à la 74ème Assemblée générale des Nations Unies :
"Nous prenons au sérieux notre rôle en tant que partie à l'Accord de Paris et nous adoptons en conséquence les mesures nécessaires au niveau national et mondial."
Mais la Papouasie-Nouvelle-Guinée ne pourra pas relever seule le défi climatique auquel elle fait face. L'action du gouvernement doit s’inscrire dans le cadre d'une approche coordonnée à l'échelle de toute l'administration. L’appui des partenaires traditionnels du développement tels que l’ONU sera essentiel dans cette optique. Tout aussi important sera l’appui fourni par d'autres acteurs du développement, notamment les partenaires bilatéraux, les institutions financières internationales, la société civile et le secteur privé. Ces acteurs apportent les enseignements tirés de leur expérience, ainsi que leur expertise et leurs ressources, autant d'éléments indispensables pour que le pays relève le défi climatique.
Le partenariat entre l’ONU et le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée
En tant que partenaire majeur du développement, l’ONU fournit un soutien technique et financier au gouvernement et au peuple de Papouasie-Nouvelle-Guinée en vue d'améliorer les moyens de subsistance de la population, de stimuler le développement d’activités économiques vertes et, surtout, d'aider le pays lutter contre les effets délétères du changement climatique. L’ONU a d’ailleurs aidé le gouvernement à se doter d’une stratégie nationale d’entretien et de gestion durable des forêts. Ce soutien a contribué à ce que la Papouasie-Nouvelle-Guinée réalise un certain nombre d’avancées dans le cadre du mécanisme mondial de Réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts (REDD+).
Par le biais de ce partenariat, l’ONU a fait de la prise en compte de la question climatique un principe fondamental de sa programmation en matière de développement. Cela se traduit par la mise en œuvre de programmes de renforcement de la résilience et de la capacité à répondre aux effets du changement climatique dans toute une série de secteurs, dont l'agriculture, la gestion forestière, la gestion des ressources naturelles, les activités de conservation, l'énergie, la santé et l'éducation.
Pour appuyer ce processus, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a aidé le gouvernement à élaborer une feuille de route de l'action climatique. L'ODD 13 est au centre de cette feuille de route, qui ne se contente pas de définir un plan d'action, mais souligne également la nécessité d’adopter une approche intégrée pour faire face au changement climatique. Le plan élaboré dans ce cadre comporte 30 mesures qui, si elles sont mises en œuvre, permettraient à la Papouasie-Nouvelle-Guinée d’avoir les moyens non seulement de s'adapter au changement climatique, mais aussi de gérer ses émissions, tout en développant son économie et en protégeant sa population. Comme l'a déclaré à juste titre le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, le changement climatique est "la question déterminante de notre époque". L’ONU reconnaît que le changement climatique est l'affaire de tous et appelle à agir sans relâche pour tenir les engagements internationaux tels que ceux pris dans le cadre de l'Accord de Paris, afin de jeter les bases d'une croissance durable qui réduise les émissions et permette au gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée et à sa population de répondre aux aspirations du pays en matière de développement.
Cet article a été traduit en français par le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD).