Histoire
À Cabo Verde, on met en avant une "autre masculinité" pour éliminer la violence de genre
31 décembre 2020
Entités de l'ONU impliquées dans cette initiative
Cabo Verde est une nation insulaire située à près de 600 kilomètres au large de la côte ouest de l'Afrique. Là-bas, les Blue Sharks ("Les requins bleus" en français) sont des héros.
On ne parle pas ici d’une espèce d’animaux marins, mais de l'équipe nationale masculine de football. L'incarnation de la masculinité. Ce sont des requins, après tout.
Et cette équipe veut délivrer un message au pays. Comme dit son capitaine, Marco Soares :
"Nous, les hommes, nous avons la responsabilité, aujourd'hui et chaque jour, de veiller à ce que les femmes soient à l'abri de toute violence et qu’on ne les prive pas du droit de vivre. C'est cela dont le monde a besoin : plus d'amour de notre part à tous envers les autres".
Ce n'est sans doute pas ce que vous avez l’habitude d’entendre dans la bouche d'un footballeur.
En novembre 2020, toute l'équipe a participé à la campagne annuelle de l’ONU baptisée "16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre", qui s’est déroulée du 25 novembre au 10 décembre. Les Blue Sharks ont pris l’engagement de continuer à aider à lutter contre la violence de genre une fois la campagne terminée.
"Nous ne gagnerons la bataille de la violence de genre que si les hommes participent à cette mission", a déclaré Rosana Almeida, présidente de l'Institut pour l'égalité et l'équité entre les sexes de Cabo Verde, un partenaire de l’ONU. "Cette mission noble et porteuse de changements profonds devrait commencer au sein du foyer, car nous devons faire attention à la façon dont nous éduquons nos garçons et nos filles".
Cabo Verde se situe en-deçà des moyennes mondiales en ce qui concerne la violence de genre et a fait des progrès notables dans la lutte contre ce type de violence ces dernières années. Ainsi, le nombre de femmes ayant subi une forme ou une autre de violence de genre au cours des douze derniers mois est passé d'un peu plus de 20 % en 2005 à un peu moins de 11 % en 2019.
Cependant, comme dans de nombreux autres pays à travers le monde, la COVID-19 a inversé en partie cette tendance. Les femmes étant davantage isolées à la maison, parfois en présence de partenaires violents et de nombreux services sociaux étant fermés, les femmes et les filles sont davantage exposées à la violence domestique et à d'autres formes de violence. Le taux de ces actes de violence a d’ailleurs augmenté de 8 % à Cabo Verde pendant la pandémie.
Les fonctionnaires de l’ONU espèrent toutefois que cette augmentation n'aura été qu'un pic ponctuel et que le pays continuera à faire des progrès dans le domaine de l’égalité des sexes. Avec des partenaires tels que les Blue Sharks, le pays pourrait même être en mesure de réaliser l’objectif si difficile à atteindre et pourtant si vital de l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, conformément à ce que décrit l'objectif de développement durable 5 relatif à l’égalité des sexes.
Les entités de l’ONU travaillent depuis longtemps avec Cabo Verde pour mettre fin à la violence contre les femmes. ONU Femmes et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont travaillé sur une politique et un cadre juridique visant à mettre fin à la violence de genre. De leur côté, l'UNICEF, le FNUAP, et l'OIT ont encouragé le pays à développer l'accès aux services sociaux et de protection et ont assuré la prise en charge de femmes ayant survécu à des actes de violence de genre.
Écrit et produit par l'ONU à Cabo Verde. Pour en savoir plus sur le travail de notre équipe à Cabo Verde, consultez le site https://caboverde.un.org/.