Partout dans le monde, des femmes mènent la lutte : Découvrez le combat inspirant de sept femmes leaders dans leur communauté

Ce récit a été publié à l'origine par ONU Femmes.
Les données sont claires. Les femmes n’ont jamais occupé autant de postes de décision dans le secteur public, mais l'égalité est encore loin d'être atteinte : les femmes n'occupent que 21 % environ des postes ministériels dans le monde et seuls 22 pays sont gouvernés par une femme. Au rythme où vont les choses, l'égalité entre les sexes ne sera pas atteinte au sein des gouvernements avant 2150, c’est-à-dire avant 130 ans.
Mais les femmes persévèrent et leurs actions continuent à apporter la preuve que lorsqu'elles dirigent, elles apportent des changements qui transforment leur communauté et le monde tout entier. Ces changements sont vitaux à l’heure de la COVID-19, du changement climatique, de l'aggravation des inégalités, des conflits et du recul démocratique.
L’ONU travaille dans le monde entier pour faire en sorte que davantage de femmes occupent les sièges qui leur reviennent de droit aux tables de décision. Voici les histoires de sept femmes et filles qui, avec l’appui des Nations Unies, parviennent à créer le changement.
Mayerlín Vergara Pérez défend les droits des enfants et des adolescents victimes d'exploitation sexuelle en Colombie
Mayerlín Vergara Pérez dort avec son téléphone sur l'oreiller.
En tant que directrice de la Fundación Renacer (en français : "Fondation Renaître"), un foyer qui accueille des dizaines d'enfants et d'adolescentes qui ont survécu à la violence et à l'exploitation sexuelle à Riohacha, Mayerlín Vergara Pérez s’attend à être appelée à tout moment du jour ou de la nuit pour répondre à une urgence.
"La violence sexuelle a quasiment détruit leur capacité à rêver", explique Mme Vergara Pérez. "Elle leur a volé leur sourire et les a remplis de douleur, d'angoisse et d'anxiété. La douleur est si forte et le vide émotionnel qu'elles ressentent si profond qu'elles n’ont tout simplement pas envie de vivre".
En reconnaissance de son travail, le HCR a nommé Mme Vergara Pérez lauréate de la Distinction Nansen 2020 pour les réfugiés, un prix annuel prestigieux qui honore celles et ceux qui ont mené des actions extraordinaires pour venir en aide aux personnes déplacées de force et aux apatrides.
Pour en savoir plus sur le travail de Mme Vergara Pérez, lisez cette histoire du HCR. .
Elena Crasmari, l’unique femme siégeant au conseil local de Dolna, en Moldova

Elena Crasmari en avait assez de ne pas pourvoir accéder au centre médical de son village de Dolna, une communauté rurale de 1.155 personnes en Moldova. Elle ne pouvait pas prendre les escaliers et devait se mettre à genoux pour entrer dans le bâtiment, en raison de son handicap.
"Je suis allée à la mairie pour demander au maire d’arranger les escaliers du centre médical", se souvient Mme Crasmari. "Le maire m'a remis un sac de ciment et du sable et m'a dit de le faire moi-même. Après cela, j'ai décidé de me présenter aux élections".
Depuis son élection au poste de conseillère municipale, l'un des premiers projets du Conseil a été la rénovation du centre médical du village.
Pour en savoir plus sur le travail de Mme Crasmari, découvrez son histoire sur le site web d'ONU Femmes.
Amina Mirsakiyeva ouvre la voie aux femmes dans le domaine des sciences au Kazakhstan

"J'ai cassé les codes", explique Amina Mirsakiyeva, chercheuse pour Karzeis, le plus grand fabricant de systèmes optiques au monde.
Pour Amina Mirsakiyeva, ça n’a pas été simple de poursuivre une carrière en chimie. Dans son pays d'origine, le Kazakhstan, le métier de scientifique n’est pas prestigieux pour les femmes, dont on attend qu’elles renoncent à avoir une carrière et qu’elles s'occupent de leur foyer.
Mme Mirsakiyeva a décidé de déposer sa candidature pour un programme de doctorat en chimie en Suède et a quitté le Kazakhstan en 2012. Elle est maintenant basée en Allemagne.
"Toutes mes activités sociales ont pour but de soutenir les femmes et d'inspirer le plus grand nombre de personnes possible", dit-elle.
Mme Mirsakiyeva a créé un réseau pour les femmes scientifiques du Kazakhstan. Elle organise également des petits-déjeuners de travail pour les femmes d'affaires et les femmes immigrées.
Mme Mirsakiyeva raconte son expérience sur la nouvelle plateforme régionale en ligne du PNUD dédiée à la promotion de l'égalité entre les sexes en Europe et en Asie centrale dans le domaine de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.
Pour en savoir plus sur elle, lisez cette histoire du PNUD.
Rebecca Chepkateke engage la responsabilité des autorités en Ouganda

"Mwana muke hana haki yake ! Mwana muke hana haki yake", déclare Rebecca Chepkateke, angoissée. Cette expression kiswahili signifie "Les femmes n'ont pas de droits". Mme Chepkateke a trop souvent entendu cette phrase répétée aux femmes qui tentent de dénoncer la violence de genre auprès des dirigeants de leur communauté.
Mme Chepkateke est la présidente du Karita Women's Network - dans le nord de l'Ouganda - une coalition formée avec l’appui de l'initiative Spotlight de l'UE et de l'ONU, dans le cadre de la création de réseaux de femmes pour la promotion de l'égalité entre les sexes.
Mme Chepkateke met les femmes victimes de violence en contact avec les services de justice et de santé, ce qui est d’une importance capitale en temps de pandémie.
"Ce sont les femmes qui ont le plus souffert pendant cette période", dit-elle. "Avec la fermeture des marchés et des transports publics, elles n'avaient plus aucun moyen de vendre leurs produits ou de gérer leur commerce. La violence domestique a augmenté dans des proportions considérables".
Mme Chepkateke espère aller encore plus loin dans sa campagne pour l'égalité en devenant conseillère dans le sous-comté de Karita.
En savoir plus sur l’action de Rebecca Chepkateke et sur l’appui que lui apporte l'initiative Spotlight.
Belen Perugachi, une adolescente conseillère municipale en Équateur

Belen Perugachi n'avait que 12 ans lorsqu'elle est a commencé à défendre les droits des autochtones en rejoignant l’Association des enfants et des adolescents de Pueblo Kayambi, en Équateur.
À 16 ans, elle est devenue le plus jeune membre du Conseil de protection des droits de la municipalité de Cayambe. Son ascension au poste de vice-présidente du Conseil en 2019 a été une première du fait de son jeune âge.
"Je veux que les habitants des zones rurales aient les mêmes possibilités de s’épanouir que ceux des villes", dit-elle. L'agriculture et l'élevage sont la principale source de revenus pour de nombreuses familles de la région. Lorsque la COVID-19 a frappé et que le marché principal a fermé à Cayambe, Belen Perugachi et son association de jeunes ont pris les devants et ont ouvert un nouveau marché pour soutenir les femmes et leurs familles.
Belen Perugachi est également active sur la scène mondiale. En 2018, elle s'est rendue au Chili pour participer à une session de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes et s’y exprimer sur les droits des autochtones.
"Avec cette participation, j’ai envoyé un message aux filles autochtones d’Amérique latine comme moi ", dit-elle. "Je leur ai dit de défendre leurs droits et de se sentir fières de leurs traditions".
Découvrez, dans cette histoire de l'UNICEF, comment d'autres jeunes filles se mobilisent pour changer les choses
Kelsang Tshomo aide les conductrices de bus à répondre aux cas de violence de genre au Bhoutan

Lorsque les cas de violence domestique ont flambé avec le confinement mis en place en réponse à la COVID-19 au printemps dernier, la chauffeur de bus Kelsang Tshomo a entrepris de prendre tous les jours des nouvelles de ses amies et de ses des collègues à Thimpu, la capitale du Bhoutan, pour s'assurer qu'elles allaient bien et les aider, si besoin, en leur donnant de précieux renseignements. Lors d'une séance d'information organisée par le FNUAP et son partenaire, l’organisation à but non lucratif RENEW ("Respect, Education, Nurture and Empower Women" ; en français : "Respect, éducation, épanouissement et autonomisation des femmes"), on avait expliqué à Kelsang Tshomo ce qu’elle pouvait faire pour aider à prévenir la violence de genre et y répondre.
"La formation m'a fait prendre conscience qu’aucune forme de violence, qu’elle soit verbale, émotionnelle, sexuelle ou physique, n'est acceptable", explique Mme Tshomo, qui est également conseillère au service de 87 conductrices et chauffeurs de bus dans la ville de Thimpu.
Dans le cadre de ses fonctions de conseillère, Mme Tshomo conseille ses pairs sur la manière de signaler les cas de violence et d’aider les victimes.
"Pour apporter un véritable changement", explique Mme Tshomo, "les femmes doivent pouvoir disposer d’un espace commun pour partager, apprendre et grandir ensemble".
Pour en savoir plus sur le travail de Mme Tshomo, lisez cette histoire du FNUAP.
Editar Ochieng, une survivante qui porte un autre discours sur la violence sexuelle au Kenya

Editar Ochieng a subi des violences sexuelles à l'âge de six ans. À l'âge de 16 ans, elle a survécu à un viol collectif.
Mme Ochieng a grandi à Kibera, le plus grand bidonville de la capitale du Kenya, Nairobi, où la violence sexuelle et la violence à l’égard des femmes ont omniprésentes.
À 26 ans, elle a fondé le Centre féministe pour les droits à la paix et à la justice de Kibera, une organisation qui vient en aide aux femmes et aux filles qui ont survécu à des violences sexuelles et à d’autres formes de violence.
La violence de genre s'est encore aggravée pendant la pandémie de COVID-19, le confinement ayant créé davantage de difficultés, notamment financières, pour les familles.
En 2020, dans le cadre d'un projet intitulé "Let It Not Happen Again" (en français : "Faisons en sorte que ça ne se reproduise pas"), le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et ONU Femmes ont apporté leur appui à Editar et à d'autres défenseuses des droits de l'homme pour les aider à porter assistance plus efficacement aux femmes ayant survécu à des actes de violence de genre.
"Nous devons reprendre le pouvoir sur vos nies et élever la prochaine génération de sorte qu’elle comprenne que le pouvoir existe", dit-elle, "mais que ce pouvoir, elle peut le contrôler".
La campagne #IStandWithHer (en français : "Je suis à ses côtés") met en vedette Editar Ochieng ainsi que d'autres femmes leaders dans le domaine de la défense des droits de l'homme.