Construire des communautés plus viables face à la COVID-19 : le rôle des femmes dans les pays arabes
Si le monde veut remporter la victoire contre la COVID-19 et se reconstruire sur des bases plus solides, il doit aussi parvenir à réaliser une meilleure égalité entre les sexes. Les deux victoires sont étroitement liées. C'est pourquoi, en réponse à la crise, de nombreux pays travaillent à faire en sorte que davantage de femmes occupent des postes à responsabilité. C’est à cette condition que femmes et hommes auront les mêmes chances face à l’avenir.
Découvrez dans cet article des femmes originaires de Jordanie, du Soudan, du Liban et de Somalie qui assument des rôles traditionnellement occupés par des hommes et qui rendent ainsi leur pays plus sûr et plus prospère.
Au Soudan du Sud, une femme officière soutient les survivantes de violences sexuelles et sexistes
"Aucune profession n'est réservée exclusivement à un sexe ou à l'autre : ce que votre frère peut faire, vous pouvez le faire vous aussi", affirme la Capitaine Ahlam Al-Habahbeh, originaire de Jordanie.
Ahlam est une officière de la Police des Nations Unies au sein de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS). Son équipe travaille avec les agent(e)s du Service national de police du Soudan du Sud pour les aider à mieux traiter les affaires de violence sexuelle et sexiste. Les femmes et les jeunes filles sont touchées de manière disproportionnée par ces violences et le viol est souvent utilisé dans ce pays comme une arme de guerre. L'objectif d'Ahlam est de faire en sorte que ses homologues de la police nationale soient mieux formé(e)s sur ces questions et aient les moyens d’intervenir pour aider les filles et les femmes ayant survécu à des violences sexuelles liées à la guerre à dénoncer officiellement ces crimes afin que leurs auteurs soient traduits en justice.
"Partout dans le pays, qui est le plus jeune pays du monde, je vois des filles qui veulent porter l’uniforme quand elles seront grandes, être indépendantes et faire la différence", fait remarquer Ahlam. "Vous devez comprendre que même si le métier est difficile, il peut s’avérer être l'expérience la plus enrichissante de votre vie."
Pour en savoir plus sur l’histoire Ahlam, lisez l'article original publié dans son intégralité sur le site de l'ONU en Jordanie.
En Jordanie, une femme entrepreneure construit des logements
"Les femmes peuvent atteindre des sommets. Elles ne devraient pas avoir honte du métier qu’elles choisissent de faire. Elles ne devraient pas laisser la société, les préjugés, ou d’autres obstacles encore se dresser sur leur chemin", insiste Warda, originaire de Jordanie.
Le parcours de Warda a commencé lorsqu'elle a décidé de défier les stéréotypes de genre et les normes sociales en travaillant comme charpentière pour subvenir aux besoins de ses cinq enfants. Elle a ainsi décidé de transformer son passe-temps, l'entretien de la maison, en un métier et s’est rendu compte qu'elle était capable de mettre ses compétences au service d’un travail rémunérateur.
Après avoir suivi une formation de réadaptation organisée par le PAM sur l'entretien de la maison, la peinture et la menuiserie, Warda a compris qu'elle pouvait aussi changer la vie de nombreuses autres personnes au sein de sa communauté en les encourageant à travailler avec elle.
Pour en savoir plus sur l’histoire de Warda, lisez l'article original publié dans son intégralité sur le site de l'ONU en Jordanie.
Au Soudan, une Volontaire des Nations Unies contribue à la construction de la paix
"Je veux que les jeunes femmes sachent qu'occuper un poste de direction n'est pas une question de genre, de race ou de religion. La capacité d'une personne à diriger des équipes devrait dépendre de ses qualités individuelles et de ses traits de personnalité", explique Ekram Fator, assistante dans un d'entrepôt de pièces détachées dans le cadre du Programme des Volontaire des Nations Unies, au sein de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), au Soudan.
Ekram travaille dans un entrepôt de pièces détachées où elle aide à la gestion des stocks. En choisissant de servir à ce poste, traditionnellement considéré comme étant plus adapté pour les hommes, Ekram s’affranchit des normes sociales et défie les stéréotypes de genre.
"Sans femmes aux postes de direction, on ne peut pas faire avancer l'autonomisation des femmes", fait observer Ekram.
Lorsqu'on lui demande comment la société peut contribuer à ce que la femme devienne l’égale de l’homme et soit indépendante, elle répond : "Les hommes peuvent y contribuer en écoutant les femmes, en défendant leurs droits et en s'engageant auprès d’elles."
Pour en savoir plus sur l’histoire d’Ekram, lisez l'article original publié dans son intégralité sur le site l'ONU au Soudan.
Au Liban, une femme agente de police défie les stéréotypes de genre
"Ça n'a pas toujours été facile de faire mon travail d’agente de police dans la rue. Au début, les gens ne m’ont pas vraiment acceptée, surtout les hommes. J'ai dû trouver ma propre façon d’assumer cette fonction", raconte Bushra, l’une des agentes les plus dynamiques de la police municipale d'Antelias.
La municipalité d'Antelias est l'une des nombreuses municipalités libanaises qui participent au programme de réformes lancé par le PNUD dans le but de transformer les polices municipales du pays en services axés sur l’intérêt de la population.
Le recrutement d'agentes de police qui, comme Bushra, jouent un rôle essentiel dans la sécurité des communautés qu'elles servent, est au cœur de ce programme de réformes.
"Les gens disent que je suis courageuse. Je ne sais pas, ce n'est pas vraiment à moi d'en juger, mais en y réfléchissant, je me dis que la vie m'a rendue courageuse ; et je n'abandonnerai jamais. Rien n'empêche les femmes de faire ce qu’elles désirent faire, y compris si elles sont enceintes et même en pleine pandémie de coronavirus", revendique Bushra.
Pour en savoir plus sur l’histoire de Bushra, lisez l'article original publié dans son intégralité sur le site de l'ONU au Liban.
En Somalie, une jeune femme s’épanouit dans son activité artistique
"Beaucoup de jeunes filles somaliennes sont confrontées à de grandes difficultés : le mariage précoce, les mutilations génitales féminines, le manque d'éducation, entre autres. Mais vous savez quoi ? Ça ne les empêche pas de poursuivre leurs objectifs et leurs rêves", affirme ZamZam Abdigafar.
ZamZam, 23 ans, a participé à un atelier de cartographie corporelle organisé et financé par le FNUAP en Somalie. Elle confie que sa participation à cet atelier lui a permis de gagner confiance en elle-même. "Je me sens plus détendue, parce que, maintenant, je suis capable de m'exprimer davantage et je comprends l'importance d’échanger des points de vue et des expériences."
"J'ai décidé d'acheter différentes couleurs de peinture et, pendant mon temps libre, je vais commencer à peindre pour exprimer mes pensées. Je me sens aussi assez forte pour parler au nom des personnes qui ne peuvent pas s’exprimer pour elles-mêmes", poursuit ZamZam. "Là où il y a de l'art, il y a de la vie".
Pour en savoir plus sur l’histoire de Zamzam, lisez l'article original publié dans son intégralité sur le site de l'ONU en Somalie.
Les histoires dont les extraits sont présentés dans cet article ont été initialement publiées sur les sites web des équipes de pays de l'ONU en Jordanie, au Soudan, au Liban et en Somalie. Cette compilation d'histoires a été réalisée avec l’appui éditorial d'Elie Baaklini, du Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD). Article traduit en français par le BCAD.
Pour connaître les résultats de nos activités dans ce domaine et dans d'autres, consultez le dernier rapport en date de la Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable sur le BCAD.