Chine : Des femmes gardiennes du patrimoine culturel

Nous publions cet article à l'occasion de la Journée internationale des femmes rurales.
Les savoirs traditionnels ancestraux des peuples autochtones sont largement reconnus comme étant une source importante de valeurs, de pensée philosophique et de pratiques culturelles.
En Chine, bien que le terme "autochtone" ne soit pas employé de manière explicite, le gouvernement reconnaît officiellement la diversité des origines ethniques de la population : 55 minorités ethniques au total sont officiellement répertoriées et toutes sont reconnues par la constitution chinoise comme étant égales en droit au reste de la population.
Les femmes jouent un rôle prépondérant dans un certain nombre de communautés en aidant les jeunes générations à s’instruire et à se développer et en leur transmettant leur langue, leurs pratiques, leurs croyances et d'autres formes de leur héritage culturel.
Cette collection de photos montre comment des initiatives soutenues par l’ONU en Chine aident les femmes des minorités ethniques à sauvegarder leurs savoirs traditionnels ancestraux, qu’il s’agisse du tissage de la laine, de la pratique du luth, ou d’autres traditions encore.
L'art du tissage de la laine
L'art du tissage de la laine est un héritage du peuple Lisu, pour qui la nature est très importante pour ses traditions et ses pratiques de production durables. Les femmes Lisu sont très exigeantes quand il s’agit de sélectionner la laine qu’elles vont utiliser pour le tissage traditionnel, la laine du dos et du flanc des moutons étant considérée comme étant de qualité supérieure.


Grâce à un programme de formation d’une durée de trois mois, 30 femmes ont appris à maîtriser la pratique complexe du tissage traditionnel de la laine. Ces femmes produisent désormais leurs propres ouvrages de façon indépendante.
Le luth chinois
Le mot Qiben désigne un luth. C’est un instrument à cordes traditionnel qui produit des sonorités anciennes. Il fait partie du folklore Lisu. Il a la forme d'une guitare, est fait de bois et est composé de quatre cordes. Il est l'un des principaux instruments d'accompagnement de la danse rythmique Lisu.

Autrefois, les hommes jouaient du Qiben pendant que les femmes chantaient et dansaient. Mais en 2019, les femmes du village de Liguang ont pris l'initiative d'apprendre à jouer de cet instrument afin que tout le monde puisse chanter et danser.

Après un mois de formation intensive avec Xiong Wenguang, un "héritier ethnoculturel" du village de Liguang, 24 femmes sont parvenues à maîtriser le Qiben, une avancée qui leur a permis d’entrer dans une arène jusque-là dominée par les hommes.

Renforcer le rôle des femmes issues des minorités ethniques dans la protection de l’environnement
Dans les villages forestiers comme le village de Sechong Lok, des règles ont été établies pour encadrer l’exploitation du bois. Elles interdisent par exemple toute exploitation du bois dans les forêts sources d'eau et imposent à toute personne souhaitant couper des arbres dans les autres forêts d’obtenir préalablement l’accord de l’ensemble du village.

Pour soutenir les activités durables de ramassage des champignons matsutaké, les femmes Bai et Naxi ont conclu un accord qui prévoit que les champignons ne peuvent être ramassés que lorsqu'ils mesurent plus de 5 cm et qu’ils sont ouverts et éparpillés, l’objectif étant de s’assurer qu’ils ont pu libérer leurs spores et que les étangs où ils poussent ne sont pas détruits lors du ramassage. Selon cet accord, des femmes patrouillent par ailleurs pour repérer d’éventuels vols de bois et d'herbes.

Aujourd'hui, les villageois·es ont les moyens de subvenir aux besoins de leur famille grâce aux seuls revenus issus de l'exploitation de champignons, de miel et d'herbes sauvages.
Un avenir de prospérité

Reconnaître l’importance du rôle et de l’apport de ces femmes autochtones permet non seulement d'améliorer leur statut dans la société, mais aussi de promouvoir le sens de la solidarité et de contribuer à la sauvegarde de savoirs traditionnels et de pratiques de production durables.
Depuis 2010, plus de 41.800 personnes issues de minorités ethniques vivant dans des Aires protégées par les populations locales ("Community conserved areas", ou ACC, en anglais) en Chine ont bénéficié d’une aide dans le cadre du Programme de micro-financements du Fonds pour l’environnement mondial ("Global Environment Facility Small Grants Programme", en anglais) mis en œuvre par le PNUD et exécuté par l'UNOPS. Ce travail inclut l’Initiative mondiale d’appui aux aires et territoires du patrimoine autochtone et communautaire ("Global Support Initiative to territories and areas conserved by indigenous peoples and local communities", ou ICCA-GSI, en anglais). Dans les ACC, 1.987.036 hectares de terres environ ont bénéficié de l’impact positif de ces projets. Pour rappel, les femmes représentent 39% de la population de ces CCA.
Ceci est une version abrégée d'un article produit à l’origine en anglais par le PNUD à propos des écosystèmes et de la biodiversité. Adaptation réalisée pour le site du GNUDD par l'équipe rédactionnelle du Bureau des Nations Unies pour la coordination des activités de développement (BCAD). Traduction française réalisée par le BCAD.
Pour en savoir plus sur l’action menée par l’ONU en Chine, consultez le site China.UN.org.