Bosnie-Herzégovine et pandémie de COVID-19 : Résilience et effets positifs du combat au quotidien
Pour marquer les 75 ans des Nations Unies, l’ONU en Bosnie-Herzégovine a réuni les récits d’histoires personnelles relatant le travail extraordinaire de personnes engagées dans la lutte contre la COVID-19 et les interventions de relèvement.
Qu'il s'agisse de s’assurer que les gens suivent les consignes d'hygiène de base, ou de permettre aux enfants de continuer à faire des activités, les travailleuses et travailleurs engagés dans la lutte contre la COVID-19 ont redoublé d’effort pour faire en sorte que les gens restent en bonne santé et en sécurité pendant la pandémie. Les brefs extraits qui suivent donnent un aperçu du travail réalisé par trois profils de travailleurs/euses : une militante qui se bat contre la traite des êtres humains, une bibliothécaire et des employés qui travaillent dans des centres d'accueil. Découvrez leur histoire.
Le non-respect des mesures de prévention et des recommandations relatives à la COVID-19 reste le problème le plus important
Épidémiologiste de formation, Snežana Bursać Aranđelović travaille principalement, depuis le début de la pandémie de COVID-19, sur la prévention et l'éducation sanitaire au sein de l'Institut de santé publique du canton de Sarajevo.
"D'après mon expérience, lorsque je surveille plus de cent patients positifs à la COVID-19 ainsi que leurs contacts (qu’ils soient secondaires ou de 3ème niveau), je peux dire que le non respect délibéré des mesures de prévention et des recommandations constitue le plus grand défi. Les mesures de prévention recommandées dans ce type d’épidémie sont très simples et très efficaces : il suffit de respecter la distanciation physique, de porter un masque et de se laver les mains", explique-t-elle.
Pour en savoir plus sur Snežana Bursać Aranđelović, lisez ici le récit complet de son histoire.
Dans l’océan d'informations et de statistiques dont nous disposons avec la COVID-19, nous devons trouver un moyen de protéger les droits de l'homme
Dragana Petrić travaille depuis 2009 dans le secteur des organisations non gouvernementales. Elle est la coordinatrice du programme de prévention et de lutte contre la traite des êtres humains à la Fondation Lara à Bijeljina.
"Pendant la période la plus critique de la pandémie de COVID-19, la Fondation Lara était déterminée à s'adapter aux nouvelles conditions de travail et à minimiser les risques et les conséquences de la pandémie. Cela impliquait, et implique toujours, de prendre un large éventail de mesures: travailler directement avec les personnes que nous aidons (les femmes ayant survécu à des actes de violence domestique et les groupes de femmes vulnérables sur le terrain) en leur fournissant des aides, répondre à de très nombreuses demandes et requêtes sur les besoins actuels de l'organisation et de ses bénéficiaires, ou encore, revoir nos projets et activités en cours ", explique-t-elle.
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Gardiens de l'histoire en temps de pandémie
Andrea Dautovic est bibliothécaire à la bibliothèque du Musée national de Bosnie-Herzégovine, où elle travaille depuis 1980.
"Nous avons continué à travailler [au Musée national de Bosnie-Herzégovine], mais cette fois, nous avons été obligés de travailler depuis chez nous, ce qui contribué de manière considérable à changer notre façon de travailler et notre éthique dans le travail de tous les jours. Désormais, certaines tâches prenaient beaucoup plus de temps que d'habitude, mais la qualité et le résultat de notre travail sont toujours restés impeccables. D'un autre coté, la pandémie a généré un certain nombre d’effets négatifs, notamment financiers, qui ont par ailleurs menacé l'existence même de la bibliothèque, cette institution que se bat depuis des décennies pour avoir la reconnaissance qu'elle mérite dans notre société", confie-t-elle.
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"En dépit de toutes ces difficultés, je suis convaincue qu'ensemble, nous pouvons faire la différence et nous montrer responsables, dans l'intérêt de toutes et tous"
Azra Ibrahimović-Srebrenica est la directrice du premier centre d'accueil temporaire (Temporary Reception Centre, en anglais), qui a ouvert ses portes dans le canton de Sarajevo, le 24 octobre 2018, afin d’accueillir les migrants qui arrivaient en nombre croissant cette année-là.
"Le plus grand défi auquel j'ai été personnellement confrontée dans le cadre des actions engagées pour lutter contre la COVID-19 a été de préserver la paix et la tranquillité dans le centre. Lorsque les restrictions ont été introduites, la capacité d'hébergement du centre avait été dépassée et les migrants se sont retrouvés enfermées à l'intérieur du camp sans pouvoir en sortir ni se rendre dans les magasins, les banques ou les bureaux de poste. C'est le genre de situations dans lesquelles le moindre échange verbal peut se transformer en conflit violent et en bagarre. En unissant nos forces au sein de mon équipe, nous avons réussi à surmonter la situation, tous ces derniers mois, sans qu’il y ait d’incidents majeurs".
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"Je pense que le chemin vers la guérison sera difficile, mais nous devons avant tout faire preuve d'humanité et de solidarité"
Jean Marc Bogmis est arrivé du Cameroun en 1999 pour jouer au football. Lorsqu'il a mis fin à sa carrière de footballeur en 2003, il a été contraint de demander l'asile en Bosnie-Herzégovine pour fuir la situation politique dans son Cameroun natal. Aujourd'hui, il travaille pour la fondation Initiative des femmes de Bosnie-Herzégovine (partenaire du HCR), où il coordonne les activités sportives pour les enfants et les jeunes dans les centres d'accueil de Sarajevo.
"Comme cela a été le cas pour tout le monde, la pandémie de coronavirus a perturbé ma vie quotidienne et ma manière d’interagir avec les enfants demandeurs d'asile. J’ai dû trouver un moyen pour continuer à faire faire des activités aux enfants dans les centres, car je savais que cette situation, surtout pour les enfants qui avaient vécu des expériences traumatisantes, affecterait leur état mental et qu'il fallait qu’ils se remettent à faire des activités dès tôt que possible. Pendant nos formations, les enfants respectent toutes les gestes barrières : ils portent des masques et des gants et on leur explique que les contacts physiques seront considérés comme des fautes. J'admets qu'il peut être difficile de travailler avec des enfants, parce qu’il faut un certain charisme pour les convaincre de suivre les consignes, mais j'ai la chance d’avoir ce charisme".
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"Nous devons nous attacher à protéger les droits de l'homme dans les crises humanitaires de ce genre, pour assurer la priorité absolue, qui est de sauver des vies et pour réduire le nombre de victimes potentielles de cette crise"
Saria Aboukaf est spécialiste de l’autonomisation et cheffe d'équipe. Elle est en charge de la préparation des programmes et plannings hebdomadaires dans le cadre des d'activités menées au Centre pour femmes et filles (Women and Girls Center, en anglais) de Ušivak, dans les centres baptisés "Les garçons en mouvement" (Boys on the Move, en anglais) à Ušivak également, ainsi que dans les centres d'accueil temporaires (Temporary Reception Centre, en anglais) de Blažuj.
"Dans le contexte de la pandémie et compte tenu de son impact durable sur chacun des membres de notre communauté, rester en sécurité et en bonne santé pendant l'épidémie de COVID-19 a été l'une de choses les plus difficiles à réaliser : m’assurer que ma famille, d'un côté et les personnes que nous aidons, de l'autre, étaient en sécurité. J'étais plus que jamais consciente de l'importance d’avoir une bonne santé psychologique pour pouvoir s’adapter à la nouvelle normalité, surmonter la peur de l'inconnu, les pensées négatives et l’excès de réflexion. Surmonter les difficultés personnelles et apporter aide et soutien à celles et ceux que nous servons a été la partie la plus difficile de ma mission".
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