De la recherche de pierres précieuses à la création d'une entreprise agroalimentaire : L'histoire de Tamba
La vie d'un jeune mineur
À l'époque où Tamba Gbundeh, aujourd’hui âgé de vingt-neuf ans, était jeune garçon dans le village de Tombodu, une petite commune rurale située à la périphérie du district de Kono, le seul moyen qu'il connaissait pour survivre était de creuser et de plonger pour trouver les précieux diamants qui se trouvaient alors en abondance en Sierra Leone. Comme beaucoup de ses copains, Tamba n'a pas eu la possibilité d'aller à l'école, car son père, mineur artisanal, n'avait pas d'argent pour l'y envoyer. Alors, Tamba s'est lancé à corps perdu dans la recherche de pierres précieuses, considérant que c'était le seul moyen pour lui de se sortir du carcan de la pauvreté.
Sortir de la pauvreté grâce à l'exploitation minière
Jusqu'à il y a deux ans, Tamba s'est acharné à chercher des pierres précieuses. "Je n'y arrivais pas comme je le pensais au départ", se souvient Tamba en souriant. Il creusait, puis plongeait à 50 mètres de profondeur dans des trous étroits à la recherche de diamants. Après tout le temps passé à chercher et tous les efforts dépensés, Tamba n'a eu la chance de trouver qu'un seul diamant, qu'il a vendu pour acheter, entre autres, une radio, un magnétophone à cassettes, des t-shirts de marque. Le reste de l'argent qu’il avait gagné, il l'a dépensé sans compter.
"C'est ça la vie d'un mineur : dépenser de l'argent sans hésiter. Alors j'ai fait exactement la même chose que n'importe quel autre mineur avec l'espoir de trouver une plus grosse et plus belle pierre précieuse la fois d’après."
Mais c'était la dernière fois qu'il trouverait une pierre précieuse par ses propres moyens et la tiendrait dans ses mains.
De nouvelles responsabilités à assumer avec la paternité
Par la suite, Tamba s'est marié et est devenu père. La prise en charge de sa famille a donné à Tamba de nouvelles responsabilités à assumer. Il espérait donc trouver un diamant qui changerait sa vie et celle de sa famille pour de bon. Alors, il a commencé à travailler pour une société minière qui le payait 30.000 SLL par jour (3 dollars), un emploi qu'il a abandonné par la suite. Tamba en a eu assez de la vie.
"J'étais frustré. J'ai quitté mon travail".
Les efforts qu’ils dépensait pour faire ce travail éreintant, 10 heures par jour, étaient trop mal récompensés. Tamba s'est finalement reconverti pour travailler comme jardinier à domicile, cultivant des plantes et des légumes, principalement pour assurer la consommation de sa famille.
Initiatives de l’ONU en faveur des communautés marginalisées
À l'époque où Tamba cherchait un emploi rémunéré, l’ONU en Sierra Leone a lancé l'Initiative pour des moyens de subsistance durables par le biais du projet baptisé "Amélioration de la gouvernance de la gestion des ressources naturelles et diversification économique". Ce projet, entre autres objectifs, visait à dissuader les jeunes de travailler dans le secteur minier, largement responsable de la dégradation de l'environnement, pour les orienter vers des emplois dans l’agriculture durable qui contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Avant la mise en œuvre de ce projet, Tamba s’était déjà reconverti.
"J'avais pris la décision de quitter l'exploitation minière pour faire autre chose, mais la difficulté, c’était que je ne savais pas ce que ce serait."
Tamba a participé à une formation de formateurs de deux jours avec 47 jeunes pisciculteurs et 17 aviculteurs pour apprendre à utiliser des méthodes agricoles innovantes, notamment dans le domaine de l'élevage d'oiseaux et de la gestion des étangs piscicoles (ODD 1, ODD 3, ODD 10).
Histoire produite par l'ONU en Sierra Leone, écrite à l’origine en anglais par Alpha Sesay et publiée le 20 décembre 2019. Traduite en français par le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD). Pour lire l'intégralité de l'histoire et voir les magnifiques photos qui l’accompagnent, rendez-vous sur cette page.