Filles aujourd'hui, femmes demain : À Cabo Verde, le vaccin contre le PVH change le destin de nombreuses femmes
Anyah Spencer Maia et Victoria Roberts Gonçalves Gomes, deux jeunes filles âgées de 10 ans, ont marqué une étape importante de l’histoire de Cabo Verde : elles ont reçu la première dose du vaccin contre le papillomavirus humain (PVH), qui a été officiellement introduit dans le calendrier national de vaccination.
Cabo Verde a récemment adopté la vaccination pour la prévention du cancer du col de l'utérus associé au papillomavirus humain (PVH) chez les filles et les adolescentes.
Selon le ministère de la santé et de la sécurité sociale, 4.900 filles âgées de 10 ans seront vaccinées au cours d’une première phase. L'objectif est d'élargir ce groupe d'âge pour y inclure les adolescentes dont l’âge est compris entre 10 et 13 ans. Pour une protection efficace, le vaccin actuel nécessite l’administration de deux doses.
Le papillomavirus humain (PVH) se transmet par contact sexuel et est responsable de 70 % des cas de cancer du col de l'utérus enregistrés dans le monde.
Donner la priorité à un accès universel aux vaccins
"Les efforts conjoints visant à donner la priorité à un accès universel aux vaccins et à maintenir cet accès dans le temps contribuent à réduire la mortalité, la morbidité et la survenue de handicaps. Ce faisant, il est certain que ces efforts aident les pays à atteindre des objectifs à long terme, notamment les objectifs de développement durable (ODD), en contribuant à la promotion de la santé et à la réalisation d’avancées dans les domaines de l’économie et du développement", a déclaré la Coordonnatrice résidente du système des Nations Unies à Cabo Verde, Ana Graça, dans un discours donné lors de la cérémonie de lancement de la campagne de vaccination, une cérémonie qui a été organisée par le Premier ministre de Cabo Verde, Ulisses Correia e Silva.
Cabo Verde a montré l'exemple en définissant des politiques et des stratégies visant à promouvoir la santé et en adhérant à des initiatives de portée mondiale et régionale pour le contrôle et/ou l'éradication de maladies à prévention vaccinale. Le pays a obtenu des résultats significatifs, notamment un taux de couverture vaccinale supérieur à 95% chez les enfants, et ces résultats ont été reconnus.
Lors de la cérémonie, qui a également marqué le lancement de la vaccination contre l'hépatite B chez les adultes - notamment chez les techniciens de santé et les personnels soignants - ainsi que d’un livret de santé pour les enfants et les adolescents, le Premier ministre de Cabo Verde, Ulisses Correia e Silva, a souligné :
"Protéger et prendre soin des enfants, c'est sauvegarder l'avenir d'une nation ; et plus les enfants sont en bonne santé, plus nous progressons". La vaccination va contribuer à "sauver des vies, à aider les familles dans le besoin et à donner au pays plus de confiance dans son avenir", a-t-il ajouté."
Relever ensemble les défis qui nous attendent
Entièrement financée par le gouvernement de Cabo Verde, par le biais du budget de l'État, la campagne de vaccination débutera en avril 2021 et se fera dans le cadre d’une collaboration avec l'UNICEF et d'autres partenaires.
L'année dernière, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé la Stratégie mondiale pour accélérer l'élimination du cancer du col de l'utérus. Depuis, elle travaille à informer le public sur les objectifs de cette stratégie, qui prévoit que d'ici à 2030, tous les pays seront en mesure d'atteindre une couverture vaccinale contre le PVH de 90 %, une couverture de dépistage de 70 % et un pourcentage d'accès au traitement du cancer du col de l'utérus - y compris l'accès aux soins palliatifs - de 90 %.
Cette stratégie a été lancée dans le contexte particulièrement difficile et éprouvant de la pandémie de COVID-19. La pandémie a en effet entraîné, dans plusieurs pays, une suspension des services de vaccination, de dépistage et de traitement. Elle a également entraîné une fermeture des frontières qui a son tour a réduit la disponibilité des produits de soins. Elle a généré de nouvelles difficultés qui ont empêché de nombreuses femmes, en particulier dans les régions rurales, de se rendre dans les centres de référence pour recevoir un traitement. Elle a en outre causé la fermeture des écoles, provoquant ainsi l’interruption des programmes de vaccination en cours. Selon Ana Graça :
"Il est primordial que les pays continuent à veiller à ce que la vaccination, le dépistage et le traitement se poursuivent avec toutes les mesures de sécurité et toutes les précautions nécessaires".
Produit par l'ONU à Cabo Verde. Écrit à l’origine en portugais par Anita Pinto, Spécialiste des communications et du plaidoyer, de l’équipe de l’ONU à Cabo Verde. Pour plus d’informations, consultez le site https://caboverde.un.org/.