L'énergie solaire contribue à préserver l'avenir de milliers d'enfants yéménites
Au Yémen, presque toutes les écoles sont privées d’une source d'électricité adéquate, ce qui empêche les élèves d'avoir accès à l'eau potable et à des services d'assainissement.
Le conflit armé qui sévit au Yémen depuis des années a ravagé le système éducatif déjà fragile du pays et deux millions d'enfants dans le pays (un quart de tous les enfants en âge d'être scolarisés) sont aujourd'hui déscolarisés.
Au Yémen, l'électricité est inexistante dans de nombreuses régions, ce qui limite l’accès des populations aux services de base et accroît leur souffrance. Presque toutes les écoles sont privées d’une source d'électricité adéquate, ce qui empêche les élèves d'avoir accès à l'eau potable et à des services d'assainissement, dans ce pays qui a connu la pire épidémie de choléra de l'histoire, avec plus d'un million de cas, dont plus de la moitié étaient des enfants.
L'absence d'électricité limite également l'accès des élèves à d'autres sources d’apprentissage, telles que les laboratoires.
Sarah Mohsen, une élève de 11 ans de l'école Khadija Bint Khuwaylid, fait partie des milliers d'élèves qui souffrent de l'absence d'électricité dans leur établissement, surtout en été, lorsque la température augmente au point qu’il devient difficile pour les élèves de rester à l'intérieur de la classe.
"J'aime aller à l'école et je rêve d'obtenir un diplôme universitaire. Mais les vagues de chaleur qui surviennent en été nous empêchent, moi et beaucoup de mes camarades de classe, d'aller à l'école. Nous nous couvrons avec ce mélange de plantes pour protéger notre peau de la chaleur et des coups de soleil. Le ventilateur de la classe ne fonctionne pas parce qu’il n'y a pas d'électricité. Je me souviens d'une fois où je n'ai pas pu terminer un examen parce qu'il faisait trop chaud à l’intérieur", raconte Sarah. Mais, depuis que l'électricité a été établie dans son école grâce à un projet conjoint de production d'énergie solaire, Sarah explique que ses notes se sont améliorées. "Maintenant, nous pouvons aller à l'école et moi, j'aime étudier avec mes amis".
À travers le Projet d'accès d'urgence à l'électricité mis en œuvre au Yémen, l'Association internationale de développement du Groupe de la Banque mondiale collabore avec le Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS) pour installer des systèmes de production d'énergie solaire dans les écoles et d'autres bâtiments public de essentiels afin de fournir un accès fiable et abordable à l'eau potable, à un éclairage adéquat et à d'autres commodités aux communautés touchées par la crise humanitaire en cours dans les zones où l'approvisionnement en carburant ou en électricité est inexistant, ou trop onéreux.
Les 21 premières écoles des gouvernorats d'Al Dhale, Lahej, Abyan, Dhamar, Mahweet, Taiz et Sanaa sont actuellement connectées à un réseau de production d'énergie solaire. Au total, 159 écoles réparties sur 17 gouvernorats du Yémen ont déjà été sélectionnées pour être équipées d’un système de génération d’énergie solaire. Plusieurs centaines d'autres écoles bénéficieront d’un soutien au cours de la mise en œuvre du projet, lequel couvrira à terme tous les gouvernorats du pays.
Comme il n’existe pas, à l'heure actuelle, de source publique d'électricité pour ces communautés, l'énergie générée par les panneaux solaires permet d’acheminer de l'eau de manière continue jusqu’aux réservoirs des écoles.
Non seulement ce projet fournit un éclairage suffisant pour les enfants scolarisés, mais il a également encouragé beaucoup d'élèves, en particulier des filles, à aller à l'école, car il a amélioré l'environnement matériel des salles de classe, où la chaleur était trop étouffante pour permettre aux enfants d'interagir les uns avec les autres.
Ce projet de production d'énergie solaire vise à accroître la résilience des zones rurales, où vit 70 % de la population du Yémen. Il contribue à répondre à la crise de développement actuelle en rétablissant l'approvisionnement en électricité de structures vitales telles que les hôpitaux, les écoles et les compagnies des eaux, tout en permettant de traiter la problématique de l'impact économique, social et environnemental de la production d’énergie.
Au moins 1.340 000 personnes, ainsi que 400 établissements de santé et 800 écoles devraient bénéficier de ce projet de production d'énergie solaire, qui permettra par ailleurs de réduire les émissions de carbone à hauteur de 430.000 tonnes de CO2 et contribuera à la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (CDN) que le Yémen a prévu de réaliser dans le cadre de l'Accord de Paris.
Cet article a été publié à l’origine, en anglais, sur le site de l'équipe de pays des Nations Unies au Yémen. Vous pouvez le consulter en accédant à cette page. Article traduit en français par le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD).