Amina Mohammed salue le partenariat entre l’Union africaine et l’ONU visant à relever les défis de l'Afrique
Victoria Falls, Zimbabwe, 24 février 2020 (CEA) - La Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, a salué lundi la relation productive entre les Nations Unies et l'Union africaine (UA) alors que les deux institutions continuent à travailler ensemble pour relever les défis auxquels fait face le continent, parmi lesquels la pauvreté, la faim, le chômage et les conflits.
Lors d’une session spéciale du Mécanisme de coordination régionale pour l'Afrique, qui s'est tenue avant la sixième session du Forum régional africain pour le développement durable (FRADD 2020), Mme Mohammed a déclaré, dans ses observations liminaires, que l'importance du partenariat stratégique entre les Nations Unies et l'Union africaine ne pouvait être surestimée.
"J'apprécie profondément le travail considérable qui a été accompli et la relation productive qui s’est développée entre l'ONU et l'UA", a-t-elle déclaré, ajoutant que la mise en œuvre intégrée de l'Agenda 2063 et du Programme de développement durable à l’horizon 2030 était au cœur de l’action du Mécanisme de coordination régionale pour l'Afrique.
Mme Mohammed s'est dite préoccupée par la lenteur du processus de réduction de la pauvreté sur le continent et par la persistance d’inégalités, deux réalités qui indiquent selon elle que l’appel à ne pas faire de laissés-pour-compte, lancé dans le cadre des objectifs de développement durable, est resté lettre morte.
"La région est aussi celle qui a la plus forte prévalence de la faim, le taux étant passé de 18,3 % en 2015 à 19,9 % en 2018. Cela signifie que près de 40 millions d'Africains, en particulier des femmes et des enfants, ont souffert de la faim au cours de cette période", a-t-elle rappelé.
Cette situation a été exacerbée par l'impact du changement climatique sur le continent, près de 22,8 millions de personnes étant désormais en situation d'insécurité alimentaire grave en Éthiopie, au Kenya, en Somalie, au Soudan du Sud, au Soudan et en Ouganda, a ajouté la Cheffe adjointe de l'ONU.
Mme Mohammed a en outre souligné que l'UA et l'ONU devaient continuer à renforcer leur partenariat et travailler dur pour créer des emplois décents pour les jeunes et garantir l'égalité des sexes, car ce sont là, a-t-elle précisé, quelques-uns des défis qui mettent en péril les efforts déployés par le continent pour tirer parti du dividende démocratique.
Mme Mohammed a déclaré que, bien que l'Afrique ait fait des progrès notables dans les domaines de l'éducation, de la santé et dans d'autres domaines sociaux, le continent n'était pas sur la bonne voie pour atteindre ni les ODD d'ici à 2030 ni les principaux objectifs de l'Agenda 2063.
"Nous devons aider les gouvernements à faire en sorte que leurs plans globaux de développement national et leurs cadres globaux de financement répondent à l'ampleur des changements nécessaires pour la réalisation des objectifs d'ici à 2030. La Décennie d'action est l'occasion d’entamer une nouvelle série d'efforts de mise en œuvre qui seront bénéfiques pour les populations et la planète", a-t-elle souligné.
Pour sa part, le Vice-Président de la Commission de l'Union africaine, l'Ambassadeur Thomas Quartey Kwesi, a indiqué que la session spéciale du Mécanisme de coordination régionale pour l'Afrique avait pour but d’enrichir les principes institutionnels d'harmonisation des méthodes de travail et de consultation entre l'UA et les cadres de l’ONU pour le développement en Afrique. "[...] Nous ne saurions trop insister sur ce point. L'UA et l'ONU sont, pour ainsi dire, inséparables", a-t-il déclaré.
M. Kwesi a également affirmé que, si le continent devait connaître un développement durable, l’énergie de la jeunesse africaine devrait être canalisée de manière utile à travers l'éducation, la science et la technologie, la santé et l'emploi, loin des conflits.
"C'est le défi central qui relie l’Agenda 2063 de l'UA et les ODD de l’ONU pour 2030 ; c'est là que nos deux agendas se retrouvent et se renforcent mutuellement", s’est-il exprimé, avant d’ajouter : "Nous n'avons pas de temps à perdre. Nous ne pouvons pas arrêter le temps, qui passe surtout pour nos jeunes et nos femmes."
S'adressant au pays hôte, M. Kwesi a déclaré : "Pour que nous puissions créer les conditions propices à la réalisation de ces nobles ambitions, l'UA a demandé que toutes les sanctions imposées à ce pays soient immédiatement levées. Cela permettra à nos femmes et à nos jeunes de participer plus efficacement au processus multidimensionnel de développement accéléré."
M. Kwesi a indiqué que l'Agenda 2063 de l'UA et le thème de l'UA pour 2020, à savoir "Faire taire les armes : créer des conditions propices au développement de l'Afrique" étaient au cœur de la session spéciale du jour, au cours de laquelle l'UA et l'ONU ont exploré les moyens d'accélérer la réalisation des objectifs de développement durable."