Nouvelles du terrain #32 : Aider à éliminer la violence et la discrimination pendant la pandémie de COVID-19
La pandémie de COVID-19 a profondément ébranlé le monde, creusant les inégalités préexistantes. Cette crise sanitaire mondiale a provoqué une multiplication des actes de violence à l'égard des femmes et des filles et a empêché le milliard de personnes handicapées que compte le monde d'accéder à l'éducation et à des services vitaux.
En reconnaissance de l’importance de al campagne actuelle des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre et de la Journée internationale des personnes handicapées, nous souhaitons faire connaître aujourd’hui quelques-unes des actions déployées par les équipes de pays de l’ONU pour lutter contre ces inégalités, notamment celles qui touchent les personnes les plus exposées à la violence et à la discrimination.
Bhoutan
Au Bhoutan, sous la direction du Coordonnateur résident Gerald Daly, l'équipe de l’ONU, aide les autorités locales à faire face à l'impact sanitaire et socio-économique de la pandémie, en mobilisant plus d'un million de dollars de ressources supplémentaires pour protéger des vies et aider à préserver les moyens de subsistance de la population.
Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont fourni au pays des centaines de milliers d’articles et d'équipements médicaux, de nettoyage et de protection pour renforcer les capacités de soins et de première intervention. L'UNICEF soutient en outre le gouvernement dans le domaine du stockage et de la distribution de vaccins grâce à une subvention de plus d'un million de dollars de la Banque asiatique de développement destinée à développer les infrastructures de stockage au froid. Pour sa part, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) apporte son concours à la réalisation d’une évaluation rapide de l'impact socio-économique de la COVID-19 sur les secteurs du tourisme et de l'industrie manufacturière afin d’aider à préserver les moyens de subsistance et à mettre en œuvre des politiques permettant au pays de mieux se relever.
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a travaillé avec le Premier ministre et les ministres de l'agriculture et de la santé pour communiquer sur la nécessité de stimuler la production agricole locale. Parallèlement, le Programme alimentaire mondial (PAM) a aidé à faire en sorte que les écoles rouvrent dans de bonnes conditions de sécurité en améliorant la qualité des conditions de stockage des aliments et des équipements de cuisine.
D’autre part, le FNUAP a apporté son appui à la création d'abris d'urgence et s'est associé à son ambassadrice de bonne volonté, Sa Majesté la Reine Mère Gyalyum Sangay Choden Wangchuck du Bhoutan, pour prévenir la violence de genre et souligner la nécessité de permettre aux femmes de bénéficier de conseils avisés et d’un soutien en matière de santé procréative pendant la pandémie. De son côté, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a collaboré avec les responsables des forces de l'ordre, les animateurs communautaires et la télévision nationale pour prévenir la traite des êtres humains, s’adressant dans ce cadre à plus de 15 millions de personnes.
Brésil
Au Brésil, le Coordonnateur résident Niky Fabiancic, supervise les interventions mises en œuvre par l'équipe de l’ONU pour aider les autorités à répondre à la pandémie sur les plans sanitaire et socio-économique. Ce mois-ci, le Fonds conjoint pour les ODD au Brésil a lancé une campagne à destination des candidats aux élections municipales dans plus de 5.500 communes.
L'objectif est d'inciter les dirigeants locaux à investir dans le développement de la petite enfance pour aider le pays à mieux se relever de la COVID-19 et à atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
La campagne a ciblé 11.000 candidats aux élections municipales et cinq entités de l’ONU ont travaillé sur le terrain pour déployer le Fonds conjoint pour les ODD : Le PNUD, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO); le FNUAP ; ONU Femmes et l'UNICEF, ce dernier opérant en tant que chef de file.
Par ailleurs, l'équipe de l’ONU renforce le dispositif de "télémédecine" - ou de consultation en ligne - avec les médecins dans la région nord du pays. L'accent est mis sur la santé des femmes et les soins prénataux pendant la pandémie. Le FNUAP est l’entité cheffe de file dans le cadre de cette initiative.
Dans la région amazonienne, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) poursuit le déploiement d’unités sanitaires mobiles destinées à prendre en charge les populations autochtones et les migrants en provenance du Venezuela. Dans ce contexte, près de 150 visites médicales ont eu lieu au cours de la première semaine de décembre.
Enfin, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ONU Femmes ont conclu un partenariat pour dispenser des formations professionnelles aux femmes réfugiées et migrantes, en mettant l'accent sur les femmes souffrant d’un handicap.
Djibouti
À Djibouti, l'équipe de l'ONU, qui est dirigée par la Coordonnatrice résidente Barbara Manzi, s'inquiète de l’aggravation des vulnérabilités provoquée par l'impact socio-économique de la pandémie.
L'ONU travaille en étroite collaboration avec les autorités pour préparer le pays à un éventuel afflux de populations et répondre aux conséquences économiques de la crise.
Tout mouvement de population de ce type - même relativement modeste - aurait un impact majeur car il viendrait s'ajouter à un phénomène de migration mixte déjà soutenu. Actuellement, à Djibouti, une personne sur 33 est un/e réfugié/e et une sur dix est un/e migrant/e.
Compte tenu du fait que 85 % des échanges commerciaux transitant par le port de Djibouti sont à destination ou en provenance d'Éthiopie, l'équipe de l’ONU sur le terrain s'inquiète de l'impact potentiel de la crise sur le commerce, l'économie et la sécurité alimentaire.
L’ONU envisage en outre de renforcer les mesures de prévention des maladies transmissibles, notamment de la COVID-19, du paludisme et de la diarrhée aqueuse aiguë.
Malawi
Pour célébrer la Journée internationale des personnes handicapées, l'équipe de l’ONU au Malawi, dirigée par la Coordonnatrice résidente Maria Jose Torres, a appelé l’ensemble des acteurs -notamment le gouvernement, la société civile et le secteur privé - à redoubler d’efforts pour assurer la pleine et égale participation des personnes handicapées et contribuer à réaliser les ODD.
Mme Torres a déclaré que plus de 10 % des Malawiens vivant avec au moins un handicap continuaient à être confrontés à des difficultés extrêmement importantes pour accéder à une éducation, à des services de santé et à un revenu digne.
L'équipe de l’ONU a en outre condamné fermement les récents cas de meurtres et d'exhumations de restes de personnes atteintes d'albinisme. Elle a appelé à mettre un terme à ces agressions, à ces profanations de tombes, ainsi qu'aux croyances néfastes persistantes qui génèrent des actes de discrimination, d'exclusion et de violence à l'encontre des personnes atteintes d’albinisme. L'équipe de l’ONU a ajouté, dans le cadre de cette déclaration :
Il faut faire davantage d’efforts pour en finir avec ces croyances néfastes, pour traduire les auteurs de ces faits en justice et pour créer un environnement qui puisse faciliter la participation pleine et effective de toutes les personnes handicapées, y compris des personnes atteintes d’albinisme.
L'équipe a également fait remarquer la multitude des défis auxquels sont confrontées les femmes et les filles handicapées, en soulignant plus particulièrement la multiplication des violences sexuelles que celles-ci subissent depuis le début de la pandémie.
Samoa
À l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, les équipes de l’ONU du monde entier font un travail de sensibilisation à travers la campagne "16 jours d'activisme" et intensifient leur action avec les autorités et leurs partenaires pour réduire la violence faite aux femmes.
Dans plusieurs pays, certains édifices emblématiques ont été illuminés en orange – la couleur symbole de cette campagne - pour sensibiliser le public à cette question.
Dans le Pacifique, l’équipe de l’ONU aux Samoa, sous la direction de la Coordonnatrice résidente Simona Marinescu, s'est associée avec les autorités et les organisations de la société civile pour s’attaquer à ce problème dans le cadre de l’initiative "Spotlight", un programme conjoint de l’Union européenne et de l’ONU.
Selon les chiffres officiels, avant le début de la pandémie COVID-19, 86 % des femmes des Samoa subissaient une forme ou une autre de violence et la moitié des femmes âgées de 15 à 49 ans avaient survécu à des violences physiques.
L’ONU et ses partenaires sont en outre préoccupés par le fait que, pour le seul mois dernier, plus de 90 % des enfants âgés de 1 à 14 ans ont été victimes d'agressions physiques ou psychologiques de la part des personnes chargées de s'occuper d'eux.
En partenariat avec l'équipe de l’ONU, la société civile et les organisations et autorités locales, l'Initiative Spotlight aide à traiter le problème au niveau communautaire. Les comités de sécurité des villages ont désormais composés de chefs, de représentants de l'église et de comités de femmes. La campagne "16 jours de guérison" initiée dans les Samoa a débuté le 25 novembre et a été diffusée à l’échelle nationale et régionale.
Zimbabwe
Au Zimbabwe, sous la direction de la Coordonnatrice résidente Maria Ribeiro, l'équipe de l’ONU continue de renforcer la réponse sanitaire et socio-économique nationale à la COVID-19. En novembre, l'OMS a livré pour 100.000 dollars d’équipements de protection individuelle, de matériel de laboratoire, de fournitures de bureau et de matériel informatique à l'Institut national de recherche sur la santé.
L'OMS et l'UNICEF ont mené une campagne de vaccination de cinq jours contre le choléra en ciblant les enfants âgés d'un an et plus.
Dans le pays, la faim est devenue un facteur majeur de pauvreté urbaine. Elle a été aggravée par les épisodes successifs de sécheresse et par la pandémie. Le PNUD ainsi que d'autres entités de l’ONU examinent les moyens pouvant être mis en œuvre pour développer l'agriculture urbaine.
De son côté, l'OIM a apporté son appui aux autorités pour la conduite d’une enquête visant à évaluer les vulnérabilités et les besoins des personnes rentrées au Zimbabwe depuis le début de la pandémie de COVID-19. Les personnes rapatriées ont fait part de leur besoin que soient mis en place des programmes de soutien qui les aident à se réintégrer et leur permettent d’avoir un meilleur accès aux services de santé. Cette enquête contribuera à la mise en place d'un programme national de d’aide aux personnes rapatriées.